4. Le Français aux Jeux Olympiques de 1988

Les XXIVe Olympiades, organisées à Séoul en 1988, ont donné à la langue française une opportunité d'être mieux connue, en raison de sa prédominance traditionnelle depuis l'origine des Jeux : comme le rappelle un article de la Charte, " les langues officielles du C.I.O. sont le français et l'anglais. En cas de désaccord entre les textes français et anglais, le texte français fera autorité ".

Le Président du Comité d'Organisation des Jeux Olympiques de Séoul (COJOS), Sé-Jik PARK, a approuvé à son tour, la suprématie du français : " Il est juste que le français, une des plus belles langues du monde, soit devenu le relais naturel pour traduire la magnifique philosophie de l'olympisme. Et si les Jeux eux-mêmes sont le langage de l'unité, le français est la langue des Jeux ".

Conscient de ce fait, le COJOS décida de former 1 000 guides-interprètes de français, en étroite collaboration avec l'Alliance Française de Séoul. La sélection a été réalisée sur une épreuve écrite et un entretien d'ordre général.

Les meilleurs éléments ont été dispensés de français pratique et ont directement suivi trente heures de cours de Français Olympique, préparés en rapport avec les spécificités des Jeux : sports, villages olympiques, presse étrangère. Des émissions d'Antenne 2 et des articles sportifs servaient de support à cet enseignement.

Les élus du niveau moyen ont commencé par trente heures de Français 88 , avant d'accéder au Français olympique. Ils s'agissait d'une mise en situation pour accueillir des étrangers francophones en Corée : l'arrivée à l'aéroport, dans les hôtels, restaurants, marchés, transports publics... sans oublier les sites olympiques.

Ce cours de perfectionnement, assuré en deux sessions, a été suivi d'un autre cours intensif d'interprétariat. Malgré tous les moyens de formation mis en place par le Centre de Perfectionnement Linguistique spécialement créé à cet effet, la participation réelle des Coréens est restée très limitée, le rôle de ces derniers se cantonnant à passer de courtes annonces. L'essentiel des communications ou les longs messages ont été dits par des Français faisant partie des 500 interprètes professionnels, embauchés parallèlement pour des tâches plus importantes et précises.

En définitive, l'essai marqué par le français à l'occasion de sa première reconnaissance officielle en Corée n'a pas été transformé, en raison du manque de compétence des organisateurs et des bénévoles. Pour obtenir un meilleur résultat, il aurait fallu reconnaître tout d'abord le très faible niveau langagier et culturel des bénévoles coréens, commencer par une sensibilisation à la langue-culture, et leur faire suivre des cours intensifs d'une durée plus longue. Quelques mois de cours trop espacés ne pouvaient aboutir à un résultat satisfaisant, d'autant que le contact avec la langue n'avait aucun prolongement, une fois le cours terminé.

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