Actes colloque Moyen-Orient



Tables rondes géographiques consécutives

Les Emirats Arabes Unis

Franck WITEK,
CEO, Carrefour, CCEF

La crise économique est arrivée à Dubaï au cours du premier trimestre 2009. La consommation a connu une dégradation graduelle jusqu'à atteindre un plancher aujourd'hui. Le redémarrage est attendu courant 2010. Dubaï est l'Émirat du CCG qui a le plus souffert en termes de consommation, notamment alimentaire. L'Émirat est le plus ouvert de la région et dépend du monde entier.

Il existe une dichotomie entre ce qui se passe à Dubaï et à Abu-Dhabi où la crise s'est plutôt apparentée à un ralentissement. Les dépenses ont été réduites dans un certain nombre de secteurs non essentiels. La part du non alimentaire a baissé et celle de l'alimentaire a augmenté. Nous avons également assisté à un déplacement des achats en volume mais aussi en géographie. La grande distribution gagne généralement des parts de marché en période de crise. Nous avons, quant à nous, renforcé nos équipes à cette occasion.

Philippe AROYO,
Directeur général pour les Émirats Arabes Unis, BNP Paribas, CCEF

Malgré l'annonce du moratoire de Dubaï World, les Émirats continuent d'offrir un potentiel important. Dans les semaines à venir, des appels d'offres vont certainement continuer à être lancés sur des projets d'infrastructure. Les projets pharaoniques ont quant à eux cessé il y a plusieurs mois.

Les entreprises françaises peuvent saisir des opportunités intéressantes. Le savoir-faire français a toute sa place sur le marché des Émirats. Ces derniers ont la volonté de diversifier leurs principaux partenaires, qu'ils soient politiques, culturels et commerciaux. Pour ce faire, il faut savoir répondre précisément à une demande, sans sophistication inutile qui alourdit le coût du projet. Par ailleurs, il faut s'assurer du financement du contrat, y compris du côté des paymasters .

Abu-Dhabi est aujourd'hui l'Émirat qui a les projets les plus spectaculaires, ambitieux et visibles du point de vue des entreprises. Le Ministère de l'Économie et des Finances annonçait un trillion de dollars de nouveaux projets, sans préciser d'échéancier. Le gouvernement a élaboré un plan cadre à l'échéance de 2030. Mais il faut là aussi s'assurer du financement en s'assurant de sa propre capacité d'exécution et de la capacité de paiement de l'ordonnateur du projet.

Pierre-Denis LABLANQUIE,
Chargé d'affaires au Bureau régional de l'AFII

L'AFII est l'organisme de promotion de la France comme terre d'accueil des investissements directs à l'étranger. Elle intervient dans trois domaines : la prospection et l'accompagnement des investissements internationaux ; la promotion et la valorisation de l'image de la France ; le conseil aux entreprises et au gouvernement pour l'appui aux mesures. Elle aide également les entreprises françaises dans leur développement international.

L'ouverture d'un bureau dans les pays du Golfe date de l'automne dernier, au moment de l'éclatement de la bulle immobilière à Dubaï. Notre positionnement s'est fait progressivement pour identifier des partenariats engagés avec les grands investisseurs souverains et travailler avec les entreprises et le tissu industriel local. Le tissu industriel des pays du Golfe est en développement avec des potentiels à l'exportation encore réduits. Pour autant, il existe un potentiel financier très important. La logique des entreprises françaises est de pouvoir bénéficier du potentiel financier pour porter des projets comportant des enjeux stratégiques pour les pays du Golfe.