Veolia : l'implantation d'une société française en Pologne

Cécilia TEJEDOR, Veolia Environnement


Au nom de Veolia Environnement, je remercie les organisateurs de ce colloque qui nous offre l'occasion de présenter les activités du groupe et d'évoquer l'implantation d'une entreprise française en Pologne.

Veolia, groupe de services à l'environnement, oeuvre dans quatre domaines d'activités : la gestion du cycle de l'eau, le recyclage des déchets, les services énergétiques et les services à la mobilité. Nous sommes donc au coeur des préoccupations des collectivités locales, qui constituent 70 % de nos clients. Les autres clients appartiennent à l'industrie et au secteur tertiaire. Notre savoir-faire consiste à trouver des solutions sur mesure afin de combiner la rentabilité économique et la préservation de l'environnement, en limitant l'impact des gaz à effet de serre et des émissions polluantes, et en gérant au mieux les ressources.

Veolia Environnement compte 320 000 salariés. En 2009, le groupe a généré 34,6 milliards d'euros de chiffre d'affaires dont 600 millions d'euros en Pologne, soit 2,6 milliards de zlotys. Dans ce pays où Veolia emploie 8 000 salariés, l'activité la plus significative concerne l'énergie, avec 1,9 milliard de zlotys de chiffre d'affaires. Le groupe produit et distribue de la chaleur. Il fabrique de l'électricité, la cogénération permettant de réaliser des économies de combustible et de limiter les émissions de CO 2 . Il introduit de la biomasse dans le bouquet énergétique polonais, issu à 95 % du charbon. Enfin, il propose aux clients de l'industrie et du secteur tertiaire des offres globales, chaleur et électricité.

La Pologne a bien des atouts, qui en font une terre propice aux investissements étrangers. Elle comprend des villes importantes dotées d'une forte culture industrielle. Elle bénéficie d'une main d'oeuvre qualifiée. Les projets de développement des infrastructures y sont nombreux. Le groupe Veolia, présent sur tout le territoire polonais, s'est généralement implanté au travers d'acquisitions : des municipalités ont vendu leurs actifs, et le groupe a acquis ces sociétés. Aujourd'hui, la loi sur les partenariats public-privé offre de nouvelles perspectives aux collectivités locales et aux investisseurs étrangers.

Pour Veolia, le partenariat public-privé est une histoire ancienne qui englobe la gestion déléguée de services publics. Notre entreprise fondatrice, le groupe Générale des Eaux, est née en 1853 et le premier contrat pour la distribution d'eau dans les villes a été signé à Lyon. Dès l'origine, le groupe s'est donc inscrit dans une logique de partenariat à long terme avec les municipalités.

En Pologne, la référence à ce modèle de partenariat est encore limitée. En effet, ces montages s'avèrent assez complexes, surtout lorsque des fonds européens sont mobilisés. De surcroît, les règles d'octroi de subventions sur ce modèle juridique restent insuffisamment connues au niveau local et national, et parfois même au niveau européen.

Veolia est partie prenante en Pologne d'un certain nombre de projets, qu'il s'agisse de partenariats public-privé au sens strict, ou de délégations de service public.

Dans le domaine de la gestion de l'eau, Veolia a signé des concessions d'exploitation pour la construction de stations d'épuration. Notre groupe est opérateur d'un projet mis en place par la municipalité de Tarnoswkie Gory. Celle-ci loue à notre groupe des actifs dont elle reste propriétaire. Des fonds européens ont permis de financer une partie des investissements nécessaires. Sur le même schéma, celui d'une concession d'exploitation, Veolia a répondu à l'appel d'offres lancé par la municipalité de Benjin.

Par ailleurs, Veolia assure la construction et la gestion d'usines d'incinération pour les ordures ménagères. Une douzaine de municipalités en Pologne, telle Poznañ, ont élaboré ce type de projet. Un incinérateur est un équipement complexe, hautement technologique, qui requiert des investissements très lourds. En réponse, Veolia est à même de fournir aux collectivités une double compétence portant aussi bien sur le dimensionnement de l'usine à construire que sur ses coûts d'exploitation. Le cadre de ce partenariat est un contrat à long terme, sur quinze à vingt ans.

Sur le terrain, en corrélation avec les municipalités, nous constatons que ce modèle de coopération est complètement nouveau, et que le cadre juridique des partenariats public-privé s'avère le mieux adapté. L'Union européenne vient de se déclarer favorable à l'octroi de fonds structurels pour les partenariats public-privé, dont la Pologne est le premier pays bénéficiaire, et le Ministère du Développement régional s'est immédiatement mobilisé pour diffuser cette bonne nouvelle : une conférence, mi-décembre, doit favoriser concrètement la mise en oeuvre des projets.

Présent depuis treize ans en Pologne, notre groupe a tout lieu d'exprimer sa satisfaction. Le potentiel de développement du pays est considérable, et le nouveau cadre juridique des partenariats public-privé va multiplier les opportunités permettant d'accompagner les municipalités dans leur développement. Nous sommes d'autant plus intéressés par de nouveaux projets portant sur la gestion de l'eau, le traitement des déchets, l'énergie et les transports.

François BERGERE, Secrétaire général de la mission d'appui à la réalisation des contrats de partenariat, ministère de l'Économie

Permettez-moi d'ajouter quelques mots, en tant que membre du Comité directeur du Centre européen d'expertise sur les partenariats public-privé. Celui-ci est basé à Luxembourg, auprès de la Banque européenne d'investissement (BEI). Vingt-cinq pays européens en font partie, dont la Pologne. C'est dire l'ampleur que prend désormais ce mode opératoire.

Dès novembre 2009, la Commission européenne a identifié les partenariats public-privé comme un outil privilégié pour atteindre les objectifs de l'agenda de Lisbonne, et pour accélérer le développement des pays récemment entrés dans l'Union européenne. Il s'agit maintenant de traduire concrètement ces dispositions en termes de procédures, sur le terrain : en 2011, notre thème de travail prioritaire sera la combinaison effective entre les fonds structurels européens et les partenariats public-privé.