ESPAGNE



Le nouveau code de procédure civile, qui est entré en vigueur le 7 janvier 2001, prévoit que les juridictions civiles de première instance doivent ordonner l'exécution provisoire de leurs décisions lorsque la demande leur en est faite.

La possibilité de demander cette exécution provisoire est limitée aux jugements de condamnation . De plus, elle connaît quelques exceptions et assouplissements.

1) L'exécution immédiate

Les jugements des juridictions civiles de première instance ne sont exécutoires qu'après avoir acquis force de chose jugée , c'est-à-dire lorsqu'ils ne peuvent plus faire l'objet d'aucun recours.

Cependant, le nouveau code de procédure civile permet à la partie qui bénéficie d'un jugement de condamnation d'en demander l'exécution provisoire , dès qu'elle a reçu notification du jugement émis en sa faveur. Cette possibilité est donc exclue pour les autres catégories de décisions (constitutives d'un droit par exemple).

À la différence de ce que prévoyait l'ancien code de procédure civile, la demande d'exécution provisoire ne requiert ni garantie ni caution .

Saisie d'une demande d'exécution provisoire, la juridiction de première instance doit l'ordonner. Le nouveau code de procédure civile exclut néanmoins l'exécution provisoire dans plusieurs cas, et notamment dans les suivants :

- affaires de filiation ou de famille ;

- décisions déclarant la nullité ou la caducité d'un titre de propriété industrielle.

S'il est possible de faire appel d'une décision refusant l'octroi de l'exécution provisoire, il n'est pas possible de faire appel d'une décision ordonnant l'exécution provisoire. Toutefois, la partie qui pâtit de l'exécution provisoire peut s'y opposer en se fondant sur deux arguments :

- l'exécution provisoire n'a pas été ordonnée conformément aux prescriptions du code ;

- la condamnation prononcée n'est pas de nature pécuniaire et l'exécution provisoire risque d'avoir des conséquences irréversibles. En revanche, il est impossible de s'opposer à l'exécution provisoire d'une condamnation financière.

2) Les conditions de l'appel

a) Les décisions susceptibles d'appel

Alors que, sous l'empire de l'ancien code de procédure civile, les décisions portant sur des litiges de valeur inférieure à 480 € ne pouvaient pas faire l'objet d'un appel, désormais toutes les décisions de première instance peuvent être portées en appel.

b) Le délai

L'appel doit être formé dans les cinq jours qui suivent la notification de la décision attaquée.

3) L'effet suspensif de l'appel

L'appel suspend les effets de la décision contestée , sauf si l'exécution provisoire de celle-ci a été ordonnée.

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Au cours de l'année 2001, alors que les juridictions civiles de première instance ont rendu un peu moins de 520 000 décisions, quelque 88 000 (soit presque 17 %) ont été portées en appel. Pour les années précédentes, le pourcentage est également de l'ordre de 17 %.

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