D. LA RÉUNION : UNE EMBELLIE, MAIS QUI PEINE À PORTER SES FRUITS

Si l'année 1999 enregistre un bilan globalement positif dans les différents secteurs d'activité, cette amélioration n'a pas l'impact que l'on pourrait escompter, notamment sur la situation sociale et la balance commerciale.

1. Les résultats enregistrés dans les différents secteurs sont encourageants

Après deux campagnes sucrières en forte baisse en 1993 et 1994, puis un redressement entre 1995 et 1997, et une nouvelle diminution en 1998 en raison des conditions climatiques défavorables en début d'année et des ravages causés par le ver blanc, une campagne exceptionnelle a été réalisée en 1999 , avec 1 938 000 tonnes de cannes broyées et 216 000 tonnes de sucre produit.

La filière des fruits et légumes, la troisième du département en terme de recettes, a connu au cours des dernières années un développement important lié à la croissance régulière du marché local . La valeur de ces productions en 1998 s'élevait en effet à 685,9 millions de francs, soit 34,2 % de la production agricole totale.

S'agissant du secteur de la pêche, on observe une diminution tant de la quantité pêchée (-10 % par rapport à 1998) que de sa valeur (-6,1 %). Si les prises de la petite pêche et de la pêche côtière ont connu une forte augmentation (+ 12,1 % par rapport à 1998), les prises de la pêche industrielle ont en revanche diminué de 24,8 %. Mais, malgré cette évolution défavorable des captures, les exportations de poissons ont sensiblement progressé en 1999 (+ 40 % en valeur) à la suite de l'appréciation du cours de la légine.

La situation du bâtiment connaît une baisse sensible par rapport à 1998 ; l'activité a également été modérée dans le secteur de constructions publiques et des investissements routiers ; en revanche, elle est restée soutenue dans les secteurs de la construction de logements privés et du génie civil.

Reposant sur le principe de l'import-substitution, l'industrie réunionnaise a pleinement profité de la croissance démographique de l'île et de l'augmentation de la demande intérieure. Le secteur industriel contribue pour environ 13 % à la valeur ajoutée brute marchande du département.

Enfin, la Réunion, qui a connu un essor touristique régulier depuis la fin de la guerre du Golfe, avec une progression soutenue du nombre de touristes  (+ 14 % en 1996, + 6,9 % en 1997 et + 6,7 % en 1998) a enregistré en 1999 une légère baisse (-1,5 %) avec 394.000 touristes .

Le tourisme d'agrément reste majoritaire (51,1 % des visiteurs) devant le tourisme affinitaire (33,9 % des visiteurs). Les touristes proviennent principalement de la métropole (91,7 %).

Avec des recettes locales atteignant 1,85 milliard de francs en 1999 (contre 1,45 milliard de francs en 1997), le tourisme constitue la première activité exportatrice de l'île.

2. Une évolution sociale décevante

Malgré une nouvelle baisse en 1999, le chômage peine à poursuivre la décrue amorcée en 1998. Le nombre de demandeurs d'emploi n'a en effet diminué que de 0,9 %, alors que, compte tenu de l'évolution en métropole, on était en droit d'espérer un meilleur chiffre. Le taux de chômage du département s'établit ainsi à 35,4 %, soit le taux le plus élevé de tous les départements français.

Alors qu'il s'était stabilisé entre 1994 et 1996, le nombre de bénéficiaires du RMI a connu une forte hausse en 1999 pour la troisième année consécutive : après avoir progressé en 1997 de 6,4 %, et en 1998 de 6,7 %, le nombre d'allocataires a augmenté cette année de 7 %, atteignant 61.807 personnes.

Au total, plus de 20 % de la population réunionnaise est directement ou indirectement concernée par le RMI , contre 3 % en métropole.

3. Une balance commerciale toujours déficitaire

En millions de francs

1995

1996

1997

1998

1999

Importations

13 561

14 240

14 326

15 354

15 828

Exportations

1 038

1 071

1 254

1 218

1 267

Balance commerciale

-12 523

-13 169

-13 072

-14 136

-14 561

Taux de couverture

7,7 %

7,5 %

8,8 %

7,9 %

8,0 %

Source : Direction régionale des douanes

Le déficit de la balance commerciale s'est accru en 1999 de 3 %, malgré une progression des importations d'un point inférieure à celle des exportations. Le taux de couverture s'est très légèrement amélioré (de 0,1 point).

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