2. De nouvelles perspectives en matière d'observation radar

L'abandon du programme Horus risquait de retarder à une échéance très lointaine toute perspective d'acquisition d'une capacité d'observation radar, pourtant indispensable et complémentaire des moyens d'observation optique.

Les conditions météorologiques au cours de la campagne du Kosovo ont fortement limité la contribution d'Hélios I à l'acquisition d'images, puisqu'il ne peut opérer que de jour et par temps clair. Ce handicap est très pénalisant sur les théâtres du centre et de l'est de l'Europe. L'intérêt de disposer d'une capacité d'imagerie radar est, de ce point de vue, confirmé.

Les progrès technologiques semblent aujourd'hui permettre d'envisager les réalisations de satellites radar de performances équivalant à celles d'Horus, mais plus petits et moins coûteux. Aussi l'abandon d'Horus ne ferme-t-il pas toute perspective d'acquisition de capacités d'observation radar.

En Italie, une loi-cadre votée par le Parlement envisage un projet dual Cosmo-Skymed (4 satellites radar et 3 satellites optiques), en cours d'étude par l'agence spatiale italienne et Alenia Spazio, qui, initialement dédié à la télédétection civile, pourrait également faire l'objet d'une application militaire. Sur la base de ce programme et de son homologue français Pléiades, proposé par le centre national d'études spatiales, des négociations sont en cours entre la France et l'Italie pour examiner une possibilité de coopération franco-italienne duale.

L'Allemagne, pour sa part, a manifesté sa volonté de développer un programme d'observation radar baptisé SAR-LUPE. Ce système serait composé de 4 à 6 mini satellites (classe 500 kilogrammes), munis de capteurs d'imagerie radar de résolution submétrique. La phase de définition devrait être lancée dans le courant du 4 e trimestre 2000 avec un objectif de mise en orbite du premier satellite en 2004. La constellation complète serait opérationnelle à l'horizon 2006.

L'ensemble constitué par Hélios II pour l'observation optique d'une part et Cosmo-Skymed et SAR-LUPE pour l'observation radar, pourrait constituer à un horizon relativement proche, l'armature d'un système d'observation satellitaire européen complet et cohérent .

Lors de la conférence d'engagement des capacités militaires de Bruxelles le 20 novembre dernier, les trois pays ont manifesté leur intention de mettre ces équipements au service de la politique européenne de sécurité et de défense. Par ailleurs, si nos partenaires allemands et italiens concrétisent leurs projets, la France pourrait négocier l'accès à la capacité d'observation radar en contrepartie d'un accès de l'Allemagne et de l'Italie aux images fournies par Hélios II .

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