B. LES MÉCANISMES D'AIDE OU DE SOUTIEN AUX EXPORTATIONS

Les dotations des procédures d'aide à l'exportation s'élèvent pour 2002, à 258,10 millions d'euros de crédits de paiement, contre 277,45 millions d'euros en 2001, soit une diminution de 7 % et à 81,09 millions d'euros en autorisations de programme, contre 231,72 millions d'euros en 2001, soit une baisse de 65 %.

Cette diminution s'explique essentiellement par l'évolution des crédits affectés aux dispositifs de soutien par prêts du Trésor aux Etats étrangers.

1. Le soutien au commerce courant

EVOLUTION DES CRÉDITS AFFECTÉS AU COMMERCE COURANT

(en millions d'euros en crédits de paiement)

 

LFI 2001

PLF 2002

Variations en %

Assurance prospection

27,44

27,44

_

Contrats de plan

6,40

5,34

-16,7%

FASEP

15,24

25,92

+70%

Source : DREE

a) L'assurance prospection : une procédure simplifiée et ouverte

L'assurance prospection est un appui financier adapté aux besoins des PME françaises qui souhaitent se développer sur les marchés extérieurs. Elle permet d'assurer les risques de leur prospection à l'étranger.

L'exportation et l'implantation à l'étranger sont aujourd'hui une nécessité pour le développement d'une entreprise, la démarche exigeant des ressources importantes, à la fois humaines et financières. L'objectif de la procédure est de donner aux PME disposant de produits compétitifs les chances de voir aboutir leurs projets et de les aider à dépasser les marchés de proximité. Privilégié depuis les années 50, ce dispositif a soutenu près de 20.000 entreprises au cours des dix dernières années.

Le dispositif comporte un aspect pédagogique, l'entreprise devant au préalable conduire une réflexion sur sa stratégie commerciale et justifier les choix qu'elle considère les plus appropriés pour assurer le succès commercial de son action.

Jusqu'à l'année 2000, l'assurance-prospection regroupait plusieurs produits distincts répondant à des procédures spécifiques. Or, la relative complexité du produit et les délais de traitement des dossiers avaient pu décourager certaines entreprises comme le soulignait l'an passé votre rapporteur pour avis, au regard du nombre décroissant de demandes émanant des entreprises depuis 1995. La procédure d'assurance-prospection a donc été profondément remaniée depuis le 1er janvier 2001. Le nouveau dispositif s'articule autour d'un produit unique, à la carte, permettant à une PME de réaliser l'ensemble de sa prospection 8( * ) . La simplification du produit s'accompagne d'un allégement des formalités : les pièces demandées à l'entreprise sont désormais en nombre réduit et la demande est partiellement remplie par la COFACE lors d'un entretien avec l'entreprise. Par ailleurs, l'utilisation des moyens de communication les plus efficaces, dont Internet, permet un octroi plus rapide de la garantie. Ainsi, pour les budgets de montant inférieur à 100.000 euros sur un an, l'entreprise sera désormais fixée sur le montant et les conditions de la garantie dans les 10 jours ouvrables. Pour les demandes de budget supérieur, elle le sera dans les deux mois au plus tard.

Les petites entreprises constituent la forte majorité des bénéficiaires des contrats : en 2000, 90 % des contrats avaient été délivrés à des PME réalisant moins de 100 millions de francs de chiffre d'affaires.

Toujours dans la même logique, un dispositif d'avance sur indemnités a été institué afin de répondre aux difficultés spécifiques des très petites entreprises, pour pallier leurs contraintes de trésorerie. Dorénavant, les PME dont le chiffre d'affaires est inférieur ou égal à 1,5 millions d'euros peuvent bénéficier d'une avance d'environ 30 % du budget annuel garanti, moyennant un taux de prime majoré.

Votre rapporteur se félicite de cette réforme qui, en simplifiant les procédures (produit unique plus lisible et procédures allégées) et en facilitant la gestion de trésorerie, répond précisément aux besoins des grandes entreprises, en particulier, à ceux des TPE et des entreprises innovantes. Le dispositif de l'assurance prospection devient ainsi l'instrument privilégié de soutien au développement international des PME.

Le bilan du premier semestre 2001 montre que l'assurance prospection semble retrouver l'attractivité escomptée, avec une augmentation des demandes, de l'ordre de 30 % . L'avance de trésorerie a rencontré, auprès des très petites entreprises, l'écho favorable attendu, puisqu'une entreprise éligible sur deux a souhaité en bénéficier. De même, les entreprises de moins de trois ans de tous les secteurs ont répondu positivement.

La réduction des délais et des formalités semble également appréciée , puisque près de 40 % des demandes ont été transmises par Internet grâce à un formulaire en ligne proposé sur le site de la COFACE, et accessible via d'autres sites dont celui du Secrétariat d'Etat au Commerce Extérieur. Par ailleurs, les délais d'instruction sont globalement tenus, en particulier pour l'instruction accélérée.

EVOLUTION DES CRÉDITS AFFECTÉS A L'ASSURANCE PROSPECTION

 

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

Nombre de demandes

2 266

2 598

2 472

2 313

2 841

2 263

1 985

1 776

-

Nombre de contrats

1 452

1 775

1 775

1 728

2 081

1 780

1 486

1 408

-

Crédit évaluatif

52

61

61

63

61

61

40

44

27

Résultat comptable

54

48

48

53

37

39

34

31

-

Source : DREE

LE MÉCANISME DE L'ASSURANCE - PROSPECTION

L'assurance prospection a pour objet d'accompagner le programme de prospection commerciale des PME dans un ou plusieurs pays. Le dispositif comporte deux volets :

- un allégement de trésorerie : dans la phase de prospection, des indemnités sont versées à l'entreprise pour couvrir une partie de ses dépenses ;

- une assurance contre l'échec : lorsque les recettes résultant de la prospection sont insuffisantes, l'entreprise conserve tout ou partie des indemnités qu'elle a reçues.

Les contrats conclus avec la COFACE se déroulent en deux périodes :

- une période dite de garantie (de un à quatre ans) au cours de laquelle l'entreprise perçoit une indemnité calculée en fonction de la quotité garantie et du bilan annuel de prospection. La garantie couvre les dépenses liées à la recherche de marchés, comme la participation à des foires et salons, le recrutement de personnel spécialisé, les études de marché, les conseils d'ordre juridique ou fiscal ou l'implantation de filiales commerciales ;

- une période dite d'amortissement (d'une durée au moins égale à celle de la garantie) au cours de laquelle l'assuré reverse à la COFACE les montants reçus en fonction des recettes qu'il obtient. Le reliquat d'indemnités non remboursé reste acquis à l'assuré à l'issue du contrat.

Au début de chaque exercice de garantie, l'entreprise verse une prime, fonction du budget annuel garanti.

Le coût de la procédure résulte du solde des indemnités versées d'une part, des reversements et primes d'autre part. A ce solde technique, vient s'ajouter le coût de gestion par la Coface.

La réduction de la dotation budgétaire et du résultat comptable en 2000 est liée à un certain recul de la procédure :

- les demandes des entreprises désirant bénéficier des procédures ont enregistré une baisse sensible : 1.776 par rapport à 1.985 en 1999 et 2.841 en 1997. Le nombre de contrats signés a également diminué : 1.408 contre 1.486 en 1999 et 2.081 en 1997 ;

- la forte majorité des bénéficiaires des contrats est de taille modeste : 90 % des contrats ont été conclus avec des PME réalisant moins de 100 millions de francs de chiffre d'affaires.

Les engagements de l'Etat de ce fait, se sont réduits et s'élevaient en 2000 à 110 millions d'euros.

Pour 2002, les crédits affectés à l'assurance prospection s'élèvent à 27,44 millions d'euros, soit un montant identique à celui prévu en 2001.

Votre rapporteur pour avis estime que l'assurance-prospection est un des principaux instruments de soutien au développement international des PME. Il estime que le nouvel élan qu'il prend grâce à sa récente réforme exigera certainement un budget supérieur à celui de 2001 reconduit pour 2002.


L'efficacité de ce dispositif n'est plus à prouver. Les retombées de la procédure s'élèvent à 1,7 milliards d'euros, provenant de l'Asie, l'Amérique du Nord et l'Union européenne. L'effet de levier de la procédure est stable depuis plusieurs années : 1 franc de coût public génère 54 francs de recettes à l'exportation 9( * ) .

Votre rapporteur se félicite de cette importante réforme, dont il espère de fortes retombées sur les exportations des PME.

b) Les aides des contrats de plan Etat-Région

Les aides des contrats de Plan Etat-Région (CPER) s'adressent aux PME disposant de produits compétitifs, peu ou pas exportatrices et ayant besoin d'un soutien public pour développer leurs exportations. En 1998, 76 % des entreprises bénéficiaires de ce dispositif avaient ainsi moins de cinquante millions de francs de chiffre d'affaires et employaient moins de 50 salariés.

Trois catégories d'aides, d'un montant modeste, de 7.600 à 9.200 euros en moyenne, ont pour objectif d'amorcer le développement international d'une entreprise :

- l'aide au conseil, qui permet la réalisation, par des consultants, de « plans-export » et d'études de marchés ;

- l'aide à la participation à des foires et salons, essentiellement européens ;

- l'aide aux investissements immatériels, qui participe au financement de traductions de documentation en langue étrangère, de dépôt de brevets et de formation.

Deux autres catégories d'aides plus conséquentes, de 15.000 à 30.000 francs, ont pour but d'accompagner le développement international des entreprises :

- l'aide à l'importation, qui prend en charge pendant un an une partie des frais de fonctionnement d'un bureau de représentation ou d'une filiale à l'étranger ;

- l'aide au recrutement de personnel chargé des exportations, qui prend en charge une partie du coût du salarié pendant sa première année d'activité.

Pour le XII ème plan (2000-2006), la part « Etat » du volet commerce extérieur qui était de 36,4 millions d'euros pour le plan précédent progresse fortement (+75 %) pour atteindre 63,6 millions d'euros tandis que la part régionale contractualisée s'élève à 82,3 millions d'euros, soit un total de près de 150 millions d'euros.

Par ailleurs, les critères d'éligibilité aux aides ont été élargis, et les procédures de traitement des dossiers simplifiées .

Les crédits des contrats de plan permettent ainsi de financer des aides de proximité à l'exportation, qui se déclinent en actions de prospection individuelles, en actions de promotion du commerce international et en actions de formation, des aides aux nouvelles technologies du commerce international, orientées sur les nouveaux réseaux de communication et l'accès à l'information économique, et des aides à l'implantation, liées à la mise en place d'une structure commerciale légère à l'étranger (bureau de représentation).

Les DRCE assurent l'animation et la coordination des actions prévues dans les contrats de plan Etat-régions : elles gèrent les crédits mis en place et instruisent localement les aides inscrites dans le volet « commerce extérieur » en liaison avec les services du Conseil régional.

Pour 2002, le montant des crédits de paiement affectés au volet commerce extérieur des contrats de plan Etat-Région s'élève à 5,34 millions d'euros, contre 6,4 millions en 2001, soit une diminution de 16,5 % par rapport à 2001. La dotation de crédits de paiement correspond à une grille de calcul qui prévoit un taux d'utilisation des autorisations de programme de 85% pour des projets dont la réalisation effective est étalée sur deux ans.

Il convient toutefois d'observer que les autorisations de programme s'élèvent à 9,45 millions d'euros, comme l'année dernière.

Votre rapporteur pour avis espère que les trop fréquentes annulations des crédits sur ces lignes budgétaires ne viendront pas réduire les bénéfices de cette plus grande implication de l'Etat dans le XII ème plan.

c) Le Fonds d'aide aux études et au secteur privé (FASEP)

Créé en septembre 1996, en succession du Fonds Ingénierie et du Fonds Pays de l'Est, le FASEP a été étendu en 1999 à de nouvelles missions :

- le volet existant, le FASEP-Etudes, a pour but de promouvoir l'expertise française en amont de projets d'exportation ou d'investissements internationaux d'entreprises françaises ;

- le nouveau volet « secteur privé », le FASEP-Garantie, est destiné à soutenir les PME françaises dans leur implantation sur les marchés étrangers, essentiellement dans les pays émergeants.

Le FASEP-Etudes s'est substitué au Fonds Ingénierie et au Fonds Pays de l'Est. Les pays concernés sont principalement les pays émergents et les pays en transition.

Il s'inscrit dans la politique française d'aide publique au développement. Il a vocation à financer :

- des études de faisabilité en amont de projets ;

- des prestations d'assistance technique ;

- des actions de coopération institutionnelle à finalité économique ou financière.

Le FASEP-Etudes finance des prestations de services destinées à des bénéficiaires étrangers et réalisées par des entreprises ou des consultants français. Tous les secteurs, sauf le militaire, sont éligibles.

24 % des engagements du FASEP ont concerné le secteur de l'eau-environnement avec une part prédominante  pour le secteur de l'eau (20 %), 26 % ont concerné le secteur des transports, 18 % le secteur de l'énergie, 7 % le secteur financier, 6 % le secteur agricole et 4 % le secteur de la communication-informatique.

La valeur globale des engagements  pris depuis la mise en place du FASEP (septembre 1996 à juin 2001) représente 111,59 millions d'euros pour 261 demandes retenues, soit un montant moyen par dossier accepté de 0,43 millions d'euros. Parmi les pays éligibles :

- les pays d'Europe Centrale et Orientale ainsi que les membres de la CEI représentent 31 % du total des demandes et 24  % du montant des concours accordés (Russie : 5 % ; Ukraine : 3 % ; Kazakhstan : 3 % : Bulgarie : 2 %) ;

- la zone Asie représente 28 % du total des demandes retenues et 30 % des concours (Chine : 7 % ; Inde : 5 % et Vietnam : 4 %) ;

- l'Amérique latine compte pour 15 % des dossiers et 14 % de concours (Brésil : 3 % ; Mexique : 3 % et Vénézuela : 3 %) ;

- l'Afrique du Nord Moyen-Orient compte pour 20 % de dossiers et pour 25 % de concours (Maroc : 7 % ; Egypte : 7 % et Jordanie : 2 % ; Tunisie 2 % et Turquie 2 %).

Les principaux critères d'appréciation des opérations, en particulier pour les études de faisabilité, sont :

- les perspectives de réalisation des projets impliquant le savoir-faire et/ou la technologie française, ainsi que la possibilité de mobiliser des financements privés ou multilatéraux pour la réalisation de ces projets ;

- la demande des autorités locales et l'impact des opérations au regard du développement économique des pays bénéficiaires.

261 entreprises et 65 pays ont bénéficié du FASEP-études depuis l'origine.

Les retombées se mesureront, dans les années qui viennent, en termes de contrats obtenus par les entreprises françaises bénéficiaires de la procédure mais aussi en termes d'effets indirects dans le cas de projets de coopération institutionnelle. Compte tenu des délais de mise en oeuvre  et de réalisation des études (qui durent parfois plus d'un an), ainsi que des délais importants entre la connaissance du résultat de ces études par le pays bénéficiaire et la décision éventuelle de ce dernier de lancer les marchés de réalisation d'infrastructures en aval, souvent supérieurs à un an, il a jusqu'à présent été très difficile d'évaluer les retombées effectives d'études lancées au mieux fin 1996 grâce au FASEP.

Toutefois, une évaluation approfondie des retombées du FASEP est actuellement en cours, qui devrait être disponible d'ici la fin de l'année. Elle sera ensuite réactualisée annuellement.

Pour 2002, le montant des crédits de paiement affectés au FASEP-Etudes reste stable à 15,25 millions d'euros. En autorisation de programme, aucune dotation n'est prévue. Ceci s'explique par la réduction des engagements qui a conduit à des reports importants en 2000 et 2001. Votre rapporteur pour avis s'interroge sur les raisons de cette réduction des opérations aidées par le FASEP-études et déplore l'insuffisante connaissance, par les entreprises, de l'existence de ce fonds.

Le FASEP-Garantie a été créé, quant à lui, à l'été 1999, afin de faciliter la création ou le développement à l'étranger de filiales de petites et moyennes entreprises françaises dans les pays émergents.

Doté de 45,7 millions d'euros, il est destiné à garantir contre le risque économique les investissements des PME françaises dans les pays émergents et en transition, ainsi qu'au Japon. Sa gestion a été confiée à un groupement d'organismes gestionnaires (SOFARIS, Agence française de développement -AFD- et COFACE), ayant la responsabilité de réabonder les fonds si l'indemnisation des sinistres venait à l'épuiser.

Votre rapporteur pour avis se félicite de la mise en place du FASEP. Il observe cependant que cet instrument, qui est destiné à remplacer le CODEX, ne couvre pas, contrairement à ce dernier, les pays de l'OCDE avec lesquels nous entretenons la majorité de nos échanges commerciaux.

Il déplore encore que de nombreuses entreprises, notamment les plus petites, ignorent l'existence du FASEP-garantie, qui leur est pourtant destiné.

LE MÉCANISME DU FASEP GARANTIE

1) Qui peut en bénéficier ?

Les entreprises éligibles sont les entreprises françaises dont le chiffre d'affaires n'excède pas 460 millions d'euros. Leurs filiales doivent être détenues majoritairement 10( * ) et situées hors zone ACP (sauf l'Afrique du Sud) et hors OCDE (sauf le Mexique, les pays OCDE d'Asie, la Pologne, la République tchèque, la Hongrie et la Turquie).

2) Que couvre-t-il ?

Le FASEP-Garantie couvre le risque économique. Il est exclusif de toute autre garantie publique contre les mêmes risques, mais peut se cumuler avec la garantie des investissements contre le risque politique gérée par la COFACE.

3) Comment fonctionne la garantie ?

Le FASEP-Garantie peut intervenir en garantie de l'apport en fonds propres de la maison-mère française à sa filiale étrangère, de la participation d'une société de capital risque (SCR) ou d'un fonds commun de placement à risque (FCPR). La garantie est donnée au bénéfice de la maison-mère, de la SCR ou du FCPR, ou déléguée au profit d'une banque. L'assuré doit verser une commission annuelle de 1% du montant de l'intervention éligible. La garantie porte sur 50% du montant de l'intervention éligible et dure 7 ans au maximum.

4) Comment l'entreprise est-elle indemnisée ?

Après une période de franchise de 12 mois, la garantie peut être mise en jeu en cas d'ouverture d'une procédure judiciaire d'insolvabilité à l'encontre de l'entreprise implantée localement. Elle peut aussi être mise en jeu par l'arrêt volontaire d'activité motivé par un échec économique du projet ou la cession des titres si l'entreprise a perdu plus de la moitié de ses capitaux propres depuis l'apport. L'assureur verse sous 2 mois, à titre d'avance, 50% de l'indemnité estimée par le bénéficiaire. Le versement du solde intervient lorsque la perte finale est constatée, dans un délai maximum de 3 ans.

5) Comment déposer un dossier ?

Le FASEP-Garantie est géré conjointement par la Banque du Développement des PME (BDPME) au travers de sa filiale SOFARIS, l'Agence Française de Développement (AFD) et la COFACE. Les entreprises qui souhaitent bénéficier du FASEP Garantie déposent un dossier auprès de l'un de ces trois partenaires (notamment dans leurs antennes régionales), ou dans les Postes d'expansion économique et Missions économiques et financières à l'étranger. Les Directions Régionales du Commerce Extérieur peuvent, par ailleurs, conseiller les PME candidates pour la constitution de leur dossier.

6) Quel est le mode de décision ?

Après instruction par les trois partenaires, le dossier est présenté au sein d'un Comité associant le Ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie, qui se réunit mensuellement pour statuer sur l'issue à donner aux demandes présentées.

Les projets sont examinés sous un double angle :

- l'évaluation du risque-projet : potentiel des produits et du marché, stratégie et positionnement, robustesse des prévisions d'activité et financières, solidité du partenaire local éventuel,...

- l'intérêt du projet pour l'économie française : incidence sur les exportations, l'activité, l'emploi, l'investissement, les dépenses de recherche et développement en France...

La notification de la décision à l'assuré est faite par la SOFARIS.

Au 30 juin 2001, 31 projets ont été soutenus, correspondant à un montant total de projets de 32,7 millions d'euros . Les engagements autorisés représentent un risque potentiel de 9,2 millions d'euros, souscrit à hauteur de 2 millions d'euros pour l'instant (l'entrée en risque se fait au fur et à mesure des apports des maisons-mères).

Les projets présentés proviennent d'entreprises implantées dans 13 des 22 régions françaises, avec une concentration des dossiers en Rhône Alpes (30 % des dossiers), Ile de France (16 %), Bretagne et Pays de la Loire (10 % chacun). On ne note pas de tropisme sectoriel, ni géographique, malgré une légère prédominance des PECO et du Maghreb. La quasi totalité des projets accompagnés a trait à des unités de production ou de recherche-développement.

Par ailleurs, la procédure paraît avoir effectivement facilité les financements : pour la moitié des projets examinés, la garantie est en effet déléguée au profit d'une banque (qui prête à la maison-mère française pour investir), l'autre moitié relevant de l'auto-financement des entreprises.

Les évolutions de la procédure montrent une montée en puissance importante sur l'année 2000 suivie d'un essoufflement relatif au premier semestre 2001 . L'exercice 2000, premier exercice complet, avait accepté 19 projets pour un objectif de « régime de croisière » annuel de 30 projets (estimation du gisement de PME s'implantant de façon lourde à l'étranger). La baisse d'activité au premier semestre 2001 semble s'expliquer par la situation financière favorable actuelle des PME (conséquence des deux dernières années de croissance), qui pousse les entreprises à assumer le risque plutôt que de solliciter une couverture .

Cependant, cette désaffection trouve peut être également sa source dans le coût de la procédure : aux yeux des entreprises, la couverture proposée par le FASEP-Garantie est pertinente ; la prime demandée est toutefois jugée élevée . Les banquiers évoquent de nombreux exemples de désintérêt pour la garantie en cours de finalisation du plan d'investissement du fait du niveau du taux de prime 11( * ) .

Ce constat a conduit à lancer une réflexion sur l'opportunité de procéder à des aménagements du niveau de prime, qui pourraient intervenir dès l'année prochaine. Votre rapporteur pour avis s'en félicite et espère que ce réaménagement, ainsi qu'une plus grande publicité donnée à ce fonds, donneront un nouveau souffle à la procédure du FASEP-garantie, qui correspond à un réel besoin.

2. L'aide aux grands contrats

a) L'assurance crédit gérée par la Coface : couvrir le risque politique et commercial sur les opérations d'exportation

L'assurance-crédit permet de garantir les entreprises exportant des biens ou services d'origine française ou la banque finançant le contrat d'exportation, contre le risque de fabrication (interruption de l'exécution du contrat commercial), les risques sur engagements de caution (appel abusif) et/ou le risque de crédit (non recouvrement d'une créance du contrat commercial ou du contrat de prêt) encourus sur un débiteur privé ou public au titre de faits générateurs de sinistre de nature politique ou commerciale.

L'assurance-crédit gérée par la Coface pour le compte et avec la garantie de l'Etat englobe deux procédures :

- l'assurance-crédit moyen terme : couverture du risque politique et commercial sur les opérations d'exportation financées à plus de trois ans

- l'assurance-crédit court terme : couverture des risques politiques et commerciaux sur les pays pour lesquels il n'existe pas de marché de réassurance (au nombre de 9 aujourd'hui), ainsi que des produits tels que les polices biens d'équipement, pour les opérations d'exportation financées à moins de trois ans. Auparavant, l'Etat ne garantissait que le risque politique mais sur tous les pays, à l'exception de la plupart des pays membres de l'OCDE. Ce transfert de risques vers l'activité propre de la Coface a été initié au vu de l'évolution de la capacité du marché de réassurance.

Il faut noter que le court-terme ne représente que 5 % de l'encours total de l'assurance-crédit et que cette proportion est encore appelée à se réduire du fait des prochains transferts de risques en fonction de l'évolution du marché de la réassurance.

Depuis 1996, la répartition de l'encours moyen terme par zone varie peu. L'Asie représente environ 28 %, le Proche et le Moyen-Orient 25 %, l'Afrique 16 %, l'Amérique 18 % et l'Europe 13 %. On peut cependant constater que durant cette période l'encours sur l'Afrique a été ramené de 21 à 16 % au profit de la zone Amérique dont l'encours est passé de 13 à 18 %.

Le résultat technique de l'assurance crédit gérée par la COFACE pour le compte de l'Etat (garantie des investissements incluse) est passé d'un déficit de 1,37 milliard d'euros en 1991 à un excédent de 0,85 milliard d'euros en 2000. Les primes, qui ont rapporté 274 millions d'euros en 2000 ont connu un léger tassement, de  21 millions d'euros. Les indemnités, qui s'élevaient à 335 millions d'euros en 1998, sont passées à 488 millions d'euros en 2000 et les récupérations atteignent 1,07 milliard d'euros en 2000.Pour 2001, les prévisions laissent encore escompter un résultat financier de 1,05 milliard d'euros, puisque le montant des récupérations dépassera à nouveau celui des indemnités.

Cette évolution résulte de la conjonction de deux facteurs : l'atténuation des conséquences négatives de la crise de la dette des PED, qui avaient grevé les résultats des années précédentes, la sélectivité accrue de la politique de crédit et la réorientation de l'effort de soutien à l'exportation vers des marchés solvables et dynamiques.

Résultats financiers et coût budgétaire de l'assurance-crédit depuis 1991 :

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000

Résultat

- 1 380

- 980

- 800

- 452

16,7

866

1 234

1 154*

744

857

Budget

889

945

914

457

241

- 1128

- 681

- 229

0

- 457

* Résultat hors  impact de la sous-participation Pologne (titrisation des créances consolidées), qui a rapporté 731 millions d'euros

Source : DREE - en millions d'euros

Depuis plusieurs années, l'Etat effectue, sur le fondement des excédents dégagés, des prélèvements sur la Coface, qui figurent en recettes non fiscales. Ils se sont élevés à 1,68 milliards d'euros pour l'année 2001 -compte tenu d'un report de 1,07 milliard d'euros de l'année 2000 sur l'année 2001- et sont évalués à 1,83 milliards d'euros pour l'année 2002.

Votre rapporteur pour avis déplore ces prélèvements récurrents et colossaux -plusieurs milliards d'euros-, qui sont finalement effectués sur les performances même des entreprises françaises à l'exportation. Il souhaite les mettre en regard de quelques millions d'euros supplémentaires qui permettraient de pourvoir aux besoins des entreprises à l'exportation en donnant des moyens supplémentaires à Ubifrance, en organisant des salons spécialisés et d'autres opérations plus ciblées, en dynamisant le FASEP-garantie...

b) Les procédures de soutien à l'exportation gérées par Natexis Banque

Cette procédure permet aux exportateurs et aux banques françaises de proposer à leurs clients des crédits à taux fixe. Le coût de la différence entre ce taux et le taux du marché est ainsi pris en charge par le budget du commerce extérieur au titre des charges communes.

Pour les crédits de deux ans minimum, Natexis compense (ou reçoit des banques) la différence entre le taux fixe du crédit (soit le taux d'intérêt commercial de référence, proche des taux fixes à moyen/long terme de marché) et un taux représentatif des conditions de refinancement à court terme des banques, majoré de la marge bancaire autorisée. Elle garantit ainsi les banques contre une augmentation de leurs coûts de refinancement, ceci à la fois pour les crédits en devises et ceux en francs français.

Sur les dernières années, cette procédure a dégagé d'importants excédents. Compte tenu de l'évolution des taux en 2001, la prévision de résultat devrait être positive. Par ailleurs, la trésorerie disponible à Natexis permet d'envisager une dépense budgétaire nulle pour l'année 2002.

c) La garantie de change

Cette procédure est conçue pour couvrir le risque des grands contrats d'exportation libellés en devises : elle permet aux entreprises de coter en devises étrangères en leur garantissant, dès la remise de l'offre à leur client, un cours de conversion constant avec l'euro sur toute la durée de réalisation du contrat . Elle leur donne ainsi la possibilité d'améliorer la compétitivité de leur offre en les faisant bénéficier d'une partie de la hausse de la devise, le cas échéant (garanties dites avec intéressement).

En juillet 2001, l'encours géré par la COFACE au titre de cette procédure se montait à 5,33 milliards d'euros environ. Ce montant a fortement diminué depuis le début de la décennie 90 où il oscillait entre 7,62 et 9,14 milliards d'euros, du fait notamment de la gestion croissante de leur risque de change en propre par les grandes entreprises (possibilité de compensation des flux sur un grand nombre de contrats, de gestion globale par recours aux instruments de marché). Les entreprises de taille plus modeste restent très intéressées par le produit COFACE, leur service de trésorerie n'ayant pas la capacité d'avoir une véritable salle de marché . La baisse de l'encours s'est poursuivie en 1999 et début 2000 du fait de la forte hausse du dollar qui n'a pas incité les entreprises à se couvrir (90% de l'encours est libellé en dollar). L'encours de mi-2001 est cependant en hausse par rapport à mi 1999 (4,57 milliards d'euros), du fait de la mise en place, à l'été 2000, d'une nouvelle garantie pour les équipementiers du secteur aéronautique.

Individualisée dans le budget du commerce extérieur depuis 1988 (charges communes, art. 14.01.73), la procédure fonctionne depuis 1985 selon un impératif de gestion à l'équilibre, quasiment toujours respecté, grâce à la mutualisation des risques et aux opérations de couverture auxquelles la COFACE procède sur les marchés.

En dépit d'un résultat négatif sur l'année 1999, les bénéfices importants de la procédure depuis son origine ont permis, outre d'importants reversements à l'Etat, de maintenir un résultat comptable latent positif. Une nouvelle stratégie de couverture par achat d'options de change a également été mise en place début 2000 afin de minimiser le risque supporté par l'Etat. Les résultats 2000 sont donc équilibrés et ceux de 2001 devraient le rester.

Votre rapporteur pour avis dénonce, là aussi, les reversements de la Coface à l'Etat sur le bénéfice de la procédure de garantie de charge, dont l'utilité est particulièrement forte pour les entreprises de taille modeste.

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