C. LE RECENTRAGE DES PROTOCOLES FINANCIERS D'AIDE AU DÉVELOPPEMENT ET DE COOPÉRATION

La réforme du dispositif d'aide au développement de coopération opérée en 1999 par le Premier ministre a conduit à un recentrage des interventions publiques.

Les aides au développement sont désormais réparties en deux zones :

- une zone de solidarité prioritaire regroupant des anciens pays de « champ de coopération » et certains des pays les moins développés. Les interventions dans cette zone relèvent avant tout d'une logique d'aide au développement. Elles sont définies par le Comité interministériel pour la coopération internationale et le développement et gérées par l'Agence française de développement ;

- une zone de partenariat , dans laquelle les enjeux sont principalement commerciaux. Cette zone est le champ d'intervention privilégié des protocoles du ministère des finances, qui les gère au sein de la « réserve pays émergents » (RPE).

Dans le cadre de cette réforme, les programmations a priori par pays sont remplacées par des interventions au cas par cas en fonction des projets.

La liste des pays émergents dans lesquels des projets peuvent bénéficier de l'aide est définie annuellement par arrêté du Ministère de l'économie et des Finances.

Le but principal de la « réserve pays émergents » est de soutenir, par des prêts aux Etats étrangers, les exportations françaises : l'impact sur le développement du pays récipiendaire demeure important, mais ne justifie pas, à lui seul, la mise en place d'un financement.

Pour 2001, 22 pays sont éligibles : le Maroc, l'Algérie, la Tunisie, l'Egypte, l'Afrique du Sud, la Chine, le Vietnam, les Philippines, l'Indonésie, la Thaïlande, l'Inde, la Turquie, le Kazakhstan, l'Azerbaïdjan et l'Ouzbékistan ainsi que sept pays d'Amérique Latine (Pérou, Bolivie, Colombie, Panama, Costa Rica, Guatemala, Le Salvador), éligibles uniquement en cas de cofinancement avec un autre bailleur

En 2000, six pays ont bénéficié de la RPE par le biais de 11 projets -pour un montant de 97,6 millions d'euros- : le Kazakhstan (36,5 %), le Vietnam (19 %), la Turquie (17 %), l'Inde (16,5 %), le Maroc (9,5 %) et la Tunisie (2,5 %). Depuis la création de la RPE, la quasi totalité des pays éligibles a bénéficié de la procédure (11 sur 14), sans pour autant conduire à un saupoudrage de l'aide, celle-ci se concentrant chaque année sur un nombre relativement réduit de pays (7 en 1998, 6 en 1999, 6 en 2000). Ainsi, depuis l'origine, 60 projets ont été approuvés pour un montant total d'environ 840 millions d'euros.

Si les pays d'Amérique Latine, devenus éligibles l'an dernier en cas de cofinancement, n'ont pas encore bénéficié de la procédure, plusieurs projets, long à mettre sur pied, sont actuellement en cours d'instruction avec la banque mondiale et la banque interaméricaine de développement. Ils devraient aboutir dans les prochains mois.

Au-delà des pays d'Amérique Latine, le cofinancement avec d'autres bailleurs de fonds est de façon générale recherché, à chaque fois qu'il est possible, afin de consolider les références des entreprises françaises auprès des institutions financières internationales et d'accroître l'effet de levier de nos procédures d'aide. Le cofinancement du projet de gestion déléguée des eaux d'Almaty (Kazakhstan) avec la BERD est à ce titre exemplaire.

Avec trois projets en 2000, l'eau représente toujours l'un des plus importants secteurs d'intervention de la RPE, aux côtés des transports (1 projet), des télécommunications (2 projets) et de l'énergie (1 projet). La part prépondérante de ces secteur « lourds » dans la procédure, reflet des spécialisations françaises à l'international, y entraîne une certaine sur-représentation des grandes entreprises . L'environnement confirme néanmoins sa place importante, et de nouveaux secteurs, comme la formation ou la santé, apparaissent. Les entreprises de taille moyenne sont nettement mieux représentées sur ces secteurs.

Pour le projet de loi de finances pour 2002, compte tenu des reports existant, aucun montant ne sera affecté en autorisations de programme. Les crédits de paiement seront de 163,12 millions d'euros par rapport à 182,9 millions d'euros en 2001, soit une baisse de 12 %.

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Suivant les propositions de son rapporteur pour avis, la Commission des Affaires économiques a émis un avis défavorable à l'adoption des crédits consacrés au commerce extérieur dans le projet de loi de finances pour 2002.


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