CHAPITRE IX -

LE COMITÉ INTERMINISTÉRIEL D'AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE (CIADT) DU 9 JUILLET 2001

On rappellera tout d'abord les grands thèmes abordés par les précédents CIADT depuis la « mise en route » de la politique d'aménagement du territoire annoncée par le gouvernement issu du scrutin du printemps 1997 :

- CIADT du 15 décembre 1997 : redéfinition des orientations de la politique d'aménagement du territoire ; adoption des axes du projet qui allait devenir la loi du 25 juin 1999 d'aménagement et de développement durable du territoire ;

- CIADT du 15 décembre 1998 : définition des orientations stratégiques pour les schémas de services collectifs, les contrats de plan Etat-région et les programmes européens ;

- CIADT du 23 juillet 1999 : décisions relatives aux mandats de négociation adressés aux préfets pour les contrats de plan ;

- réunion de ministres du 22 novembre 1999 : approbation des mandats définitifs de négociation des contrats de plan ;

- CIADT du 28 février 2000 : mesures en faveur du littoral Atlantique, après la tempête et la marée noire ;

- CIADT du 18 mai 2000 : poursuite des travaux sur les schémas de services collectifs ; clôture de la négociation des contrats de plan Etat-région et cadrage des avenants tempête et marée noire ;

- réunion de ministres de novembre 2000 : approbation des projets de schémas de services collectifs avant consultation des régions.

Le CIADT du 9 juillet 2001 qui s'est tenu à Limoges a tout d'abord adopté la version définitive des schémas de services collectifs.

Il a ensuite retenu un ensemble de mesures concernant la « société de l'information ». On relève ainsi :

- l'achèvement d'ici trois ans de la couverture territoriale en téléphonie mobile ;

- la mise en place d'un dispositif de soutien public à l'investissement des collectivités locales en matière de réseaux à haut débit. Ont été mobilisés 1,5 milliard de francs d'aides en fonds propres et 10 milliards de francs en prêts à taux préférentiel de la caisse des dépôts et consignations ;

- l'amélioration de la desserte « haut débit » des établissements supérieurs et de recherche ;

- la création de 400 « espaces publics numériques » de proximité ;

- la mise en place d'un réseau national d'écoles de l'internet, avec la création de trois écoles nouvelles à Marseille, Bourges et Roubaix-Tourcoing.

S'agissant de la politique d'implantation des emplois publics , a été décidé le transfert hors de Paris de treize organismes totalisant environ 4.900 emplois.

En ce qui concerne la politique de maintien des services publics sur le territoire , un « appel à projet », doté de 10 millions de francs, a été lancé pour soutenir les maisons de services publics les plus « innovantes ».

Le Gouvernement encourage également :

- la création, d'ici fin 2001, de trente nouvelles maisons de la justice et du droit ;

- la création de services qui rassembleront dans un même lieu les différents services offerts par le ministère de l'économie, des finances et de l'industrie ;

- la lancement, par le ministère de l'emploi et de la solidarité, de « maisons de la solidarité » regroupant les services d'aide à l'emploi et les services à caractère social.

S'agissant de l'accompagnement des mutations économiques , le CIADT a mis en place des mesure destinées à soutenir les bassins d'emploi les plus touchés par les crises industrielles :

- appui à l'innovation technologique ;

- renforcement des programmes de formation professionnelle menés par les entreprises ;

- renforcement du rôle des comités de bassin d'emploi ;

- adaptation des moyens de l'Etat en matière d'accompagnement des mutations industrielles.

Le CIADT a encore retenu des programmes d'action dans quatre bassins de conversion : Cambresis/Sambre-Avesnois/Valenciennois, Sabris-Vierzon, Tarbes et Carcassonnais, pour un engagement total de l'Etat de 325 millions de francs sur trois ans.

Enfin, un programme de modernisation des équipements du tourisme social et associatif devrait faire l'objet d'une enveloppe de 240 millions de francs sur la période 2001-2006.

S'agissant des espaces agricoles , le CIADT a décidé :

. un programme de réorientation des filières agricoles et agro-alimentaires en Bretagne au service d'un développement économique plus pérenne et plus respectueux de l'environnement ;

. des actions en faveur de la filière bovine ;

. des orientations en faveur de la protection de l'agriculture dans les zones péri-urbaines.

S'agissant de la politique du littoral , le CIADT a décidé :

. la réforme des outils et des modes d'intervention de l'Etat sur le littoral, en relançant l'élaboration de schémas de mise en valeur de la mer (SNVM) et en engageant une réforme en profondeur du Conservatoire du Littoral ;

. la création de deux missions d'aménagement sur les façades maritimes du Languedoc-Roussillon et de l'Aquitaine ;

. le renforcement des capacités d'étude, d'observation et de prospective, notamment dans le cadre de la commission du littoral créée au sein du CNADT.

Diverses mesures territoriales ont également été prises en faveur de l'estuaire de la Gironde, de la Baie de la Somme, de la Camargue, de l'étang de Berre et du Mont-Saint-Michel.

Un parc national marin devrait être également créé en mer d'Iroise.

Enfin, pour la prévention des inondations, le CIADT a approuvé deux programmes prioritaires en faveur de la Bretagne et de la Somme qui porteront sur un montant total de près d'un million de francs, financé à hauteur de 520 millions de francs par des crédits de l'Etat et des crédits européens.

*

* *

Avec un budget qui reste, depuis plusieurs années, de l'ordre de 0,28 milliards d'euros (1,8 milliard de francs), l'aménagement du territoire ne constitue manifestement pas la priorité essentielle du Gouvernement.

Quelles que soient les déclarations ou intentions affichées, il reste que le grand élan manifesté par les auteurs de la loi du 4 février 1995 d'aménagement et de développement du territoire, n'a pas été mis à profit pour relancer une vraie politique de rééquilibrage entre les différentes parties de notre territoire en privilégiant notamment les zones qui connaissent le plus de difficultés

Peu pourvue en moyens budgétaires, la nouvelle politique d'aménagement du territoire s'est essentiellement articulée autour des schémas de services collectifs ainsi que de la politique des pays et des agglomérations .

S'agissant des schémas, le résultat, on l'a vu, a été décevant , en laissant sans réponse des questions pourtant majeures telles que l'insertion intelligente du territoire français dans l'ensemble européen.

La politique visant à la création de pays et d'agglomérations autour de contrats supervisés par l'Etat (et donc peut-être un peu formalistes et contraignants) n'a pas, jusqu'à présent, donné de résultats tout à fait probants .

Il conviendra d'être vigilant sur ce dossier majeur, car il conditionne le succès d'une recomposition territoriale dont chacun reconnaît la nécessité.

Votre commission vous propose d'émettre un avis défavorable à l'adoption des crédits de l'aménagement du territoire inscrits dans le projet de loi de finances pour 2002.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page