2. La poursuite du redressement financier

Le groupe a continué à assurer son redressement financier et à rationaliser son organisation.

a) Un bilan financier satisfaisant

Les résultats du premier exercice du groupe France Télévision apparaissent en effet positifs.

2000

2001

% (N/N-1)

Chiffre d'affaires consolidé

2102,3

2179,9

+ 3,7

Résultat d'exploitation

39,7

21,3

- 4,6

Résultat net consolidé

38,9

36,1

- 7,2

Capacité d'autofinancement

68,4

74,1

+ 8,3

Coût de grille

1 317,4

1 387,5

+ 5,3

Effectif permanent

6 278

6 560

+ 4,5

Part des ressources publiques dans le chiffre d'affaires (%)

59,9

65,7

5,8

Erreur ! Liaison incorrecte.

Erreur ! Liaison incorrecte.

Erreur ! Liaison incorrecte.

Le chiffre d'affaires consolidé s'établit pour 2001 à 2 179,9 millions d'euros, en progression de 3,7 % par rapport à l'année 2000 (2 102,3 millions d'euros).

Le résultat net consolidé du groupe reste largement positif avec un profit de 36,1 millions d'euros.

Les performances ainsi constatées ont permis au groupe de dégager une capacité d'autofinancement de 74,1 millions d'euros, en progression de 9 % par rapport à l'exercice 2000.

Ces résultats sont conformes aux prévisions du contrat d'objectifs et de moyens signé avec l'Etat, notamment concernant la capacité d'autofinancement du groupe puisque le niveau atteint a permis de couvrir l'essentiel des investissements des sociétés du groupe (87,8 millions d'euros).

Le coût des grilles consolidé de France Télévisions s'élève à 1 406,4 millions d'euros, en progression de 5,3 % par rapport à l'année 2000. Il s'établit à plus de 650 millions d'euros pour France 2 et France 3 et à plus de 70 millions d'euros pour La Cinquième.

b) Un plan d'économies respecté

En contrepartie d'une visibilité accrue sur le financement public, France Télévision s'est engagé à réaliser un plan ambitieux d'économies sur la période 2001-2005 : 250 millions d'euros en cumulé sur 5 ans, soit 50 millions d'euros par an, ou encore environ 4 à 5 % des charges d'exploitation en 2005. Ce plan, baptisé « projet Synergia », a été préparé avec l'aide d'un cabinet de conseil, AT Kearney, qui a procédé à un audit, puis a été présenté au conseil d'administration de France Télévisions le 11 avril 2002 .

Pour l'année 2001, le contrat d'objectifs et de moyens prévoyait un montant de 16 millions d'euros d'économies.

Les économies réalisées se sont finalement élevées à 28,9 millions d'euros , soit  :

- 19,2 millions d'euros pour France 2 ;

- 7,8 millions d'euros pour France 3 (compensées par un dépassement des charges de personnel : cf. plus bas) ;

- et 1,9 million d'euros pour France 5.

Sur France 2 , les économies se sont élevées à 2,9 millions d'euros sur le coût de grille, soit seulement 15 % des économies totales alors que le coût de grille représente près de la moitié des charges globales de la chaîne. Les efforts ont donc été réalisés essentiellement hors grille, sur les coûts opérationnels (4,3 millions d'euros), les coûts de diffusion (0,6  million d'euros), les frais généraux (5,9 millions d'euros) et les autres charges (5,5 millions d'euros).

Sur France 3 , les économies ont porté : sur le coût de grille du programme national; sur les frais de fonctionnement (0,5 million d'euros), notamment à travers la renégociation de contrats de téléphonie fixe ; enfin, grâce au décalage de certaines dépenses dans le temps (0,6 million d'euros), notamment au titre du déploiement de certaines stations locales et de sites internet.

Sur France 5 , des économies ont été dégagées sur la banque de programmes et de services (0,96 million d'euros), la diffusion satellitaire (0,19 million d'euros), la diffusion analogique (0,12 million d'euros) et au moyen de redéploiements de personnel dans le cadre du passage à 24 heures (0,66 million d'euros).

Afin de s'assurer du respect du plan de route, un « tableau de bord » du plan Synergia est en cours d'élaboration, qui permettra de suivre la réalisation et la montée en charge des économies réalisées.

D'ores et déjà, de premières mesures ont été prises :

- un examen approfondi de l'exercice des métiers notamment journalistiques et techniques qui doit conduire à une réduction de certains effectifs et à l'évolution de certains autres. La concertation sur ce point est engagée depuis début 2002 dans les deux chaînes ;

- un contrôle rigoureux, opérationnel depuis début 2002, de l'emploi non permanent (CDD, cachetiers, intermittents) avec pour objectifs d'en réduire sensiblement le nombre sans augmenter pour autant les emplois permanents ;

- la mise en place d'une gestion prévisionnelle des effectifs prenant en compte par anticipation les besoins réels en postes de travail, service par service ;

- un plan d'action de la filière production de France 3, afin de redimensionner l'outil aux conditions du marché ; ce plan conduit à redéployer une trentaine de postes.

Dans un souci d'efficacité et d'économie, plusieurs directions communes ont déjà été mises en place : le développement international, les affaires juridiques, la médiation pour les programmes, les études, la direction chargée de l'harmonisation des programmes et la direction des sports.

D'autres chantiers ont été lancés :

- mutualisation des achats de programmes pour profiter de l'effet « groupe » sur les marchés de programmes et réduire les coûts de gestion ;

- renégociation au niveau du groupe des principaux contrats d'achats de fonctionnement tel que le contrat qui lie le groupe à TDF dont les prestations s'élèvent à 162 millions d'euros par an ;

- mise en place d'un service d'audit interne issu de la fusion des services d'audit existants à France 2 et France 3, et renforcement des équipes du contrôle de gestion central ;

- création d'une direction centrale des affaires immobilières à partir de services existants, afin de rationaliser la gestion immobilière du groupe et valoriser au mieux son patrimoine.

La création de la holding a également constitué un facteur important de synergies pour l'ensemble du groupe. Créée par la loi du 1 er août 2000, devenue opérationnelle au début de l'année 2001, elle a notamment pour mission de « gérer les affaires communes des sociétés nationales de programmes dont elle détient la totalité du capital ». L'application de cette prescription s'est d'ores et déjà traduite par les mesures suivantes :

- mise en place d'une gestion de trésorerie centralisée au sein de la société holding (gain net évalué : 0,8 million d'euros par an) ;

- décisions conjointes au sien d'un comité des investissements techniques et informatiques pour l'ensemble du groupe, afin de s'assurer de la cohérence des achats d'équipements et de négocier des contrats-cadres permettant de bénéficier des meilleurs prix possibles grâce à l'effet volume ;

- création d'un groupe fiscal intégré composé de 17 filiales (économie d'impôt générée en 2001 : 2,9 millions d'euros) et mise en oeuvre d'une politique de gestion active de la situation fiscale du groupe (gain généré en 2001 : 1,9 million d'euros).

Toutefois, les bonnes performances d'ensemble du groupe ne doivent pas cacher les disparités importantes qui existent entre les sociétés qui le composent. Si France 2 et France 5 ont obtenu de bons résultats, France 3 a connu quant à elle une année plus difficile.

• France 2 : des résultats encourageants

2000

2001

% (N/N-1)

Chiffre d'affaires

895,1

916,3

+ 2,3

Résultat budgétaire

21,6

12,8

- 41

Résultat d'exploitation

41,9

21,1

- 49,6

Résultat net

9,3

18,3

+ 96,8

Coût de grille

619,5

652,7

+ 5,4

Effectif permanent

1 582

1 600

+ 1,1

Rapport financier 2001 France Télévisions

Part des ressources publiques dans le chiffre d'affaires (%)

55

59,8

4,8

Le résultat budgétaire pour 2001 est excédentaire de 12,8 millions d'euros.

Globalement les charges ont été bien maîtrisées, tant par rapport à l'exécution 2000 que par rapport au budget prévisionnel pour 2001.

On notera notamment :

- la maîtrise des charges de personnels qui progressent de 1,1 % par rapport à 2000 et sont inférieures de 0,7 million d'euros vis-à-vis du montant budgété ;

- la maîtrise des dépenses liées aux services généraux (- 5,83 millions d'euros), au développement (- 0,44 million d'euros) et à la diffusion/transmission (- 1,22 million d'euros) ;

- la faible progression du coût de grille (+ 0,8 %). Cette quasi stabilisation est liée à la forte baisse du sport (- 24,9 millions d'euros), en partie compensée par la hausse de l'information et des unités de programmes (+ 29,9 millions d'euros entre 2000 et 2001).

En recettes, deux éléments sont à souligner :

- la diminution des recettes commerciales (compensée par l'augmentation des ressources publiques allouées à France 2) en raison de la dégradation du marché publicitaire et de la réduction de la durée des écrans de 10 à 8 minutes ;

- la progression des recettes de parrainage, supérieures de 8 millions d'euros par rapport à l'objectif initial.

• France 3 : une année difficile

2000

2001

% (N/N-1)

Chiffre d'affaires

893,3

933,4

+ 4,5

Résultat budgétaire

- 2,9

-5,1

- 75,8

Résultat d'exploitation

0,5

- 9,5

(n.s)

Résultat net

3

- 4,9

(n.s)

Coût de grille

630,6

675,4

+ 7,1

Effectif permanent

4 259

4 435

+ 4,1

Rapport financier 2001 France Télévisions

Part des ressources publiques dans le chiffre d'affaires (%)

64,6

69,8

4,2

On constate une forte dégradation du résultat budgétaire en 2001, en déficit de 5,7 millions d'euros. Cette situation est liée :

- à la forte hausse des charges de personnel qui augmentent de 24,4 millions d'euros (+ 7,1 %) par rapport au budget exécuté en 2000. Cette progression est due à celle des effectifs (recrutement net de 275 personnes soit 177 équivalent temps plein) et des provisions pour congés payés ;

- à la progression de 7,1 % du coût de grille par rapport à 2000.

Il semble toutefois nécessaire de distinguer le résultat du diffuseur (- 2,2 millions d'euros), en amélioration par rapport à 2000 (- 7,2 millions d'euros) et celui du producteur. Ce dernier, en retrait de 2,6 millions d'euros, pâtit de la sous-utilisation inquiétante de la vidéo mobile : elle a été employée 102 jours de moins que le niveau d'activité prévisionnel.

• France 5 : un bilan exemplaire

2000

2001

% (N/N-1)

Chiffre d'affaires

119,6

126,5

+ 5,7

Résultat budgétaire

1,8

4,1

+ 127

Résultat d'exploitation

- 7,4

0,4

+ 94,5

Résultat net

0,1

4

(n.s.)

Coût de grille

67,3

71

+ 3,1

Effectif

194

212

+ 0,5

Rapport financier 2001 France Télévisions

Part des ressources publiques dans le chiffre d'affaires (%)

97

98,9

1,9

L'exercice 2001 confirme le redressement budgétaire amorcé depuis 1998 puisque il se conclut par un bénéfice de 4 millions d'euros. Ce résultat s'explique par :

- des recettes publicitaires (16,24 millions d'euros) supérieures aux prévisions du budget et au montant réalisé en 2000 (11,09 millions d'euros) ;

- la maîtrise des charges de personnel. Celles-ci sont quasiment identiques au budget prévisionnel ;

- un coût de grille inférieur au montant budgété. Cette situation s'explique essentiellement par le retard du plan de production et d'achat de programmes.

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