B. LES RÉSULTATS DE L'ENQUÊTE

1. Question : estimez-vous que c'est le développement des grandes surfaces qui est le plus favorable aux intérêts des consommateurs ?

a) Synthèse des réponses

Aucune des associations ne répond positivement à cette question et la réponse la plus tranchée est négative (l'ADEIC). De façon plus mesurée, Familles de France estime que si le développement des grandes surfaces a pu contribuer historiquement à une baisse des prix favorable aux consommateurs, il n'est pas sûr que la poursuite de ce développement leur soit favorable, vu l'état actuel des implantations.

En fait pour la totalité des associations, le développement des grandes surfaces n'a d'intérêt pour le consommateur que s'il préserve ou augmente le choix qui lui est offert entre différents types de commerces 20 ( * ) pratiquant différentes gammes de prix pour les différents types de produits 21 ( * ) . Pour la CNL, ce choix est potentiellement menacé par les grandes surfaces qui limitent de façon de plus en plus critique les marges de manoeuvre du commerce de proximité.

Pour plusieurs associations, les principales menaces contre le choix du consommateur est la limitation de la concurrence qui ne réside pas nécessairement dans le développement des grandes surfaces, mais plutôt dans l'absence de concurrence sur une même zone de chalandise (la CLCV), dans la concentration des centrales d'achats (Familles rurales) ou dans la concentration de enseignes de grandes et petites surfaces au sein d'un même groupe (l'INDECOSA cite l'exemple de Proxy pour le groupe Carrefour).

Les réponses sont donc réservées quant à l'intérêt d'un nouveau développement des grandes surfaces, même à supposer que leurs prix soient plus avantageux que ceux du commerce traditionnel. Or, cette hypothèse n'est pas toujours vérifiée, comme en témoignent les exemples de prix plus élevés dans la grande distribution fournis par UFC-Que Choisir (notamment s'agissant des fruits et légumes).

b) Commentaire

Votre rapporteur pour avis retire de ces réponses que les associations de consommateurs ne se limitent heureusement pas à une vision à court-terme de leurs intérêts. En effet, elles semblent disposés à renoncer à quelques baisses de prix immédiates si celles-ci risquent de se traduire par une disparition de commerces, restreignant ensuite la liberté de choix.

Reste à savoir comment analyser exactement cette attitude : la volonté de préservation du choix est-elle considérée comme le meilleure gage de concurrence et donc de limitation des positions de pouvoirs sur les prix, ou alors les associations accordent-elles à la diversité dans le choix une valeur économique intrinsèque ? Il est probable que les deux hypothèses se vérifient pour la plupart des associations.

* 20 Y compris les hard discounters.

* 21 La CLCV fait état d'un sondage qu'elle a commandé à TNS Sofres aux termes duquel les consommateurs croisent la diversité des types de commerce avec celle des produits. Ainsi, si 48 % ont une grande surface pour magasin principal, l'attachement au commerce traditionnel demeure fort pour les produits frais (hors produits laitiers) et les hard discounters sont fréquentés en priorité pour des achats d'épicerie par 17 % des sondés.