B. LA MÉMOIRE

Les actions relatives à la mémoire combattante sont décrites dans l'action n° 2, « politique de mémoire », du programme 167 « lien entre la Nation et son armée », et dans l'action n° 4, « entretien des lieux de mémoire », du programme 169 « mémoire, reconnaissance et réparation en faveur du monde combattant ».

1. La politique de mémoire

Il convient de signaler que cette action est dotée de 8,9 millions d'euros en 2008 contre 5 millions en 2007.

Ses objectifs sont fixés chaque année par le Haut Conseil de la mémoire combattante (HCMC), présidé par le Président de la République. La politique de mémoire comporte ainsi :

- l'organisation des neuf cérémonies inscrites au calendrier commémoratif national, ainsi que les commémorations préconisées par le HCMC ;

- le soutien aux actions menées par les fondations de mémoire et les associations du monde combattant ;

- la prise en charge des pèlerinages des familles sur les sépultures des morts pour la France ;

- l'aide à l'érection et à l'entretien des monuments commémoratifs ;

- le soutien aux projets pédagogiques dans le cadre d'un partenariat avec l'éducation nationale ;

- la production de documents pédagogiques en lien avec l'actualité commémorative ;

- la publication ou le soutien d'ouvrages et l'aide à la production audiovisuelle ;

- la mise en valeur du patrimoine commémoratif par le développement du tourisme de mémoire, qui se traduit, notamment, par des aides financières versées dans le cadre des contrats de plan État-région.

Le calendrier des commémorations 2008 devrait être marqué par deux principaux anniversaires, d'une part la fin de la Première Guerre mondiale, d'autre part la construction d'un système de droit international. A cet égard, la conjonction des anniversaires de la rédaction des quatorze points du président Wilson en 1918, de la signature du Pacte Briand-Kellogg en 1928 et de l'adoption de la déclaration universelle des droits de l'Homme en 1948 devrait donner lieu à plusieurs commémorations.

Votre commission considère qu'il convient de donner un lustre particulier à la célébration du quatre-vingt-dixième anniversaire de l'armistice de 1918. Il serait nécessaire, à cette fin, d'abonder d'un million d'euros les crédits de cette commémoration.

On notera par ailleurs que l'initiative du Président de la République de faire lire le 22 octobre 2007, date anniversaire de son exécution, la dernière lettre de Guy Môquet dans les lycées de France sera reconduite et pérennisée. La commémoration du souvenir de Guy Môquet sera également l'occasion de mieux faire connaître à la jeunesse de nombreux lieux de mémoire.

Enfin, une commission va être chargée, sous la présidence de l'historien André Kaspi, d'imaginer les voies du renouveau pour les cérémonies commémoratives. Certaines risquent en effet de souffrir de désaffection à court terme. L'un des objectifs assignés à cette commission sera de proposer des actions concrètes et novatrices susceptibles d'associer la jeunesse aux commémorations.

2. L'entretien des lieux de mémoire

Les lieux de mémoire comprennent les sépultures de guerre des soldats morts pour la France inhumés dans les nécropoles nationales, dans les carrés militaires des cimetières communaux et dans des carrés ou cimetières situés sur les anciens lieux de conflit en territoire étranger, ainsi que les hauts lieux de mémoire tels que le Centre européen du résistant déporté au Struthof, le Mont Valérien, le mémorial du débarquement en Provence du Mont-Faron, le mémorial de la déportation de l'Ile de la Cité, le mémorial de l'internement en France au Camp des Milles, le mémorial des guerres en Indochine à Fréjus.

Quelque 900 000 tombes sont entretenues chaque année, dont 230 000 situées à l'étranger et entretenues soit par des personnels de recrutement local soit par des entreprises locales sous le contrôle des ambassades et des consulats, pour un coût annuel de 320 000 euros.

Le programme de rénovation des sépultures de la guerre 1914-1918, engagé à partir de 2001 et qui aurait dû être achevé en 2008 grâce à une dotation budgétaire annuelle de 1,16 million d'euros, a pris du retard.

Expliquent cette situation la très forte hausse du coût de la construction, l'installation à Douaumont du mémorial des soldats musulmans morts pour la France et les interventions lourdes réalisées dans le camp du Struthof et dans diverses nécropoles de la Seconde Guerre mondiale en France et en Algérie. Le rééchelonnement des opérations a été décidé.

En 2008, une nouvelle phase de la restauration de la basilique de Notre-Dame-de-Lorette, dans le Pas-de-Calais, et de la nécropole qui l'entoure sera entreprise pour un montant estimé à 120 000 euros. Des interventions importantes auront aussi lieu dans les nécropoles de la ferme de Suippes dans la Somme, de Serre-Hébuterne, dans la Marne et dans divers carrés communaux.

Des travaux seront pareillement effectués dans des hauts lieux de mémoire pour lesquels des projets de mise en valeur ont été élaborés.

La construction d'un centre d'information est ainsi entreprise au Mont-Valérien et la salle d'accueil du Mémorial des guerres en Indochine à Fréjus va être dotée d'un nouvel aménagement muséographique. Le Mémorial du débarquement de Provence, au Mont-Faron, fera lui aussi l'objet d'une modernisation.

Enfin, la restauration des installations historiques du camp de déportation du Struthof sera poursuivie.

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