B. UNE DEMANDE ACCRUE DE SÉCURITÉ DES USAGERS DES TRANSPORTS

Cette situation suscite une légitime demande de sécurité accrue de la part des usagers qui pourrait justifier, si la situation perdurait ou se dégradait encore davantage, une réévaluation des exigences en termes de protection de la vie privée par rapport au cadre légal dont le respect fait l'objet d'un contrôle très attentif de la part de la CNIL et du juge administratif. On peut raisonnablement penser que cette demande de sécurité pourra sans doute évoluer, une fois la phase épidémique terminée. Cependant, une aspiration de fond, indépendante de la Covid, semble se dégager des entretiens et constats de terrain.

Les usagers semblent également plus favorables qu'auparavant aux caméras , même s'il est particulièrement difficile d'appréhender ce sentiment, dont le constat nécessiterait des études qualitatives poussées. Le rapporteur pour avis retient néanmoins des auditions qu'il a pu mener que l'unidimensionnalité « surveillance » longtemps associée aux caméras par l'opinion publique se double désormais d'un sentiment de sécurité . La valeur probante de ces enregistrements et de ceux recueillis par le moyen des équipements téléphoniques individuels n'est en effet plus à démontrer.

L'enquête sur le confort ressenti et le sentiment de sécurité des voyageurs dans les transports en commun urbains , réalisée en octobre 2020 pour le compte de l'Autorité de la qualité de service dans les transports (AQST) 12 ( * ) développe une analyse fondée sur une double acception de la sécurité, à la fois dans sa dimension matérielle (sécurité routière) et dans sa dimension sociale (associée à la présence d'autrui, avec notamment les risques perçus d'agression) : d'après cette étude, c'est la dimension sociale de la sécurité qui a le plus fort impact sur la façon dont les usagers perçoivent et utilisent les transports en commun. Face aux facteurs d'inconfort et d'insécurité rencontrés, les usagers déploient diverses stratégies, notamment des stratégies d'évitement , qui peuvent être spatiales et/ou temporelles, voire totales, consistant en un report modal des transports en commun vers la marche, le vélo ou plus rarement la voiture personnelle. Cette enquête conclut que les attentes des usagers portent essentiellement sur une meilleure adaptation des infrastructures et du matériel roulant pour le confort et sur une surveillance renforcée pour la sécurité .


* 12 AQST, octobre 2020

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