B. LA PROGRAMMATION DE LA COOPÉRATION FRANCOPHONE POUR LES ANNÉES 1996 ET 1997

Les programmes des opérateurs de la francophonie, et principalement de l'ACCT, font, depuis plusieurs années l'objet de vives critiques en raison du « saupoudrage » qui les caractérise et qui nuit à leur efficacité.

Les instances chargées de la préparation du sommet de Cotonou se sont donc préoccupées de recentrer la coopération francophone sur de « grands programmes mobilisateurs », mieux adaptés à la spécificité fonctionnelle des institutions francophones, concentrant des moyens conséquents sur un nombre plus restreint d'opérations et dont le caractère multilatéral serait incontestable.

Elles sont parvenues à la définition de cinq grands programmes, en dépit des pressions exercées par les pays du sud dans le sens de la consolidation de l'ensemble des actions existantes.

Ces programmes sont ordonnés autour des thèmes ou des objectifs suivants : « un espace de savoir et de progrès » ; « un espace de culture et de communication » ; « un espace de liberté et de démocratie » ; « un espace de développement » et « le français dans le monde ».

A ce stade toutefois de la préparation du sommet, la prolifération des rubriques regroupées sous chacun de ces intitulés ne semble pas en mesure de favoriser la concentration souhaitable des moyens. Il faut espérer que la dernière session du Conseil permanent de la francophonie, le 14 novembre 1995, aura permis de progresser sur ce point afin de proposer au sommet des interventions plus ciblées.

Au-delà de la reconduction d'un certain nombre de programmes de l'ACCT (centres de lecture et d'animation culturelle, marché des arts et du spectacle africain, soutien à la démocratisation et à l'État de droit, partenariat d'entreprises, concertations francophones sur certains grands thèmes traités aux Nations Unies), la priorité devrait être accordée par cet opérateur à la rénovation de l'éducation de base en Afrique, qui traverse depuis une dizaine d'années une crise sans précédent, et à la création de services en français sur Internet.

L'AUPELF-UREF coopérera avec l'ACCT sur ce dernier point ainsi que sur la réalisation d'un réseau de classes bilingues en Asie du Sud-est et sur le traitement informatisé du français ; elle poursuivra par ailleurs la réalisation des grands programmes engagés (notamment le fonds francophone de la recherche, les bourses et les filières francophones dans l'enseignement supérieur). TV5 devrait enfin conforter son extension géographique et mettre au point une méthode audiovisuelle d'enseignement du français en collaboration avec les deux opérateurs précédents.

En tout état de cause, les choix relatifs à la programmation multilatérale ne pourront être définitivement arrêtés tant que ne seront pas connues avec certitude les enveloppes budgétaires que seront en mesure d'y consacrer les principaux pays francophones bailleurs de fonds.

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