B. L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR

Relancée l'an dernier, la rénovation de l'enseignement supérieur agricole passe par la « restructuration » d'un dispositif de grande qualité, mais qui, dispersé entre quelque 25 grandes écoles publiques ou privées, manque de « lisibilité » et doit accroître son rayonnement national et international. Avec la constitution des pôles régionaux, le développement des liens avec l'université et la recherche organisé par la convention passée en janvier 1995 par le ministre de l'agriculture et de la pêche et le ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche, doivent permettre d'assurer le développement des formations et de la recherche selon chacun des « axes stratégiques » dégagés par le « rapport Laffitte » : la qualité, l'hygiène et la sécurité alimentaire ; les technologies agro-alimentaires ; l'agro-industrie ; l'aménagement des paysages et la gestion de l'espace rural.

1. La rénovation des formations et les liens entre formation et recherche

Les actions entreprises se développent selon plusieurs axes :


La rénovation des formations

La mise en place du nouveau cursus en trois cycles des études vétérinaires démarre à la rentrée 1995 avec celle des nouvelles classes préparatoires, dont les programmes, publiés en juillet dernier, font une plus large place à l'hygiène et à la sécurité alimentaires, qui feront l'objet d'une spécialisation de troisième cycle.

De même, sont en cours de réalisation le nouveau cursus des ingénieurs horticoles, mis en place à Angers, et, à l'école nationale du génie de l'eau et de l'environnement de Strasbourg, la formation d'ingénieurs spécialisés dans ces deux domaines.


La mise au point de nouvelles formations d'ingénieurs (NFI) et la formation d'ingénieurs par la voie de l'apprentissage dans le domaine des industries agro-alimentaires et de l'aménagement paysagers et de l'espace : ces filières concernent les établissements situés dans le Grand Est parisien, l'Ouest, le Sud-Ouest et à Lille.

Par exemple, l'expérience menée par l'INA de Paris-Grignon permet depuis janvier 1995 à 25 étudiants de seconde année -soit 10 % de l'effectif-de suivre sur deux années complètes, à compter du deuxième trimestre de seconde année, un cursus équilibré entre des séquences en entreprises et des séquences à l'école, qui conduit au même diplôme que le cursus général.

Cette formation a pu être mise en place grâce à un partenariat étroit avec une quinzaine de grandes entreprises de différents secteurs (agro-alimentaire, phyto-pharmacie, pharmacie, services et biochimie) et elle a été récemment habilitée par la commission des titres d'ingénieurs.

ï L'habilitation de DEA : 44 diplômes d'études approfondies dans les secteurs de l'agro-alimentaire et de l'aménagement ont été habilités par le ministère de l'enseignement supérieur.

ï Le soutien financier de la formation à et par la recherche dans les domaines correspondant aux quatre thèmes prioritaires retenus par le rapport Laffitte : 16 millions de francs ont ainsi été consacrés en 1995 à la recherche dans les établissements supérieurs sous forme de soutien de programme, d'aides à de nouvelles équipes ou de bourses de thèse.

2. La rénovation des structures

ï La mise en place des pôles régionaux a progressé en 1995 avec la constitution à Angers du pôle spécialisé dans l'horticulture, qui a bénéficie de la délocalisation réussie de l'école nationale supérieure d'horticulture (ENSH) et de son regroupement avec l'école nationale d'ingénieurs des travaux d'horticulture et du paysage (ENITHP). Le projet pédagogique qui a été récemment présenté prévoit la mise en place de deux filières (Bac + 5 et Bac + 2 ou + 3) et d'une école d'application. La constitution de ce pôle bénéficie d'un soutien actif des collectivités territoriales.

ï La délocalisation à Nancy de l'école nationale d'ingénieurs des travaux des eaux et forêts (ENITEF) et à Rennes de l'institut d'études supérieures et d'économie laitières (IESIEL) permettront également, respectivement, l'émergence de « pôles de compétence » dans le domaine de la filière du bois et de celle du lait.

ï En région parisienne, la convention qui sera prochainement conclue avec les collectivités territoriales (cf. supra, p. 9) relancera le mouvement de rénovation et de coopération des grands établissements d'Île-de-France 1 ( * ) , retardé par l'échec en 1991 du projet de fusion au sein d'un Institut supérieur des sciences et techniques du vivant. Les premières réalisations doivent porter sur la création de nouveaux centres de recherches pour l'INA-Grignon, la rénovation de l'animalerie de Maisons-Alfort et la réalisation d'un hôpital universitaire vétérinaire, ainsi que la construction d'une résidence étudiante au Kremlin-Bicêtre.


Le développement de la coopération avec l'université et la recherche, favorisé par la constitution des pôles, se traduit également par la mise en place de nouvelles formations et recherches, par exemple :

- à Reims, dans le cadre d'Europol'Agro, et grâce à la mise en place d'un pôle d'excellence dans le domaine de la valorisation des agro-ressources ;

- dans l'Ouest et le Sud-ouest, dans le domaine de l'agro-alimentaire ;

- à Lille, dans le secteur de l'aménagement paysager.

* 1 INA de Paris Grignon, ENV d'Alfort, Ecole nationale du génie rural et des eaux et forêts, ENSIA de Massy et Ecole nationale supérieure du paysage de Versailles.

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