E. MAYOTTE : UNE CROISSANCE ÉCONOMIQUE MARQUÉE PAR UNE DÉPENDANCE ACCRUE

1. Une croissance marquée par une dépendance économique et financière

a) Une forte progression

Mayotte a poursuivi en 1995 son cheminement vers la modernité.

En 1995, les prix n'ont augmenté que de 1,3 %.

Le SMIG a été revalorisé de 5 % en 1995, mais reste inférieur de 60 % par rapport aux DOM et on a assisté, parallèlement, à une augmentation uniforme de l'ensemble des salariés.

Si 38 % de la population active sont à la recherche d'un emploi, les statistiques du chômage restent peu fiables ; par ailleurs, 32 millions de francs d'aides à l'emploi ont été versées en 1995.

b) Une forte dépendance économique

Cette dépendance est à la fois à caractère financier et économique :

- au niveau financier, en premier lieu : les transferts publics monétaires net ont très sensiblement augmenté et ont alimenté l'activité de l'archipel, soit directement par le biais de la commande publique en biens et services locaux, soit indirectement par l'effet de distribution de revenus ;

- au niveau économique, en second lieu : le système productif de Mayotte reste largement à construire et seuls les approvisionnements extérieurs permettent de satisfaire une demande croissante en biens de production et de consommation. La balance commerciale de la collectivité territoriale affiche un déséquilibre permanent et extrêmement important, lié tout à la fois une forte augmentation des importations et, pour 1995, à de médiocres résultats à l'exportation.

2. Les principaux secteurs d'activités

L'activité des secteurs économiques a été, dans l'ensemble, soutenue, même si le secteur primaire (agriculture, élevage et pêche) a continué à souffrir d'une désorganisation profonde et de techniques de production peu performantes. L'agriculture concerne 60 % des ménages mahorais.

Des efforts sont certes entrepris en vue de créer une véritable profession agricole, mais leur ampleur est encore très timide et ne permet pour le moment ni d'influer sur le niveau de sous-emploi ni d'améliorer les approvisionnements de la population en produits végétaux et carnés. Même les cultures de rente, qui ont constitué longtemps la vitrine de l'agriculture mahoraise, ont marqué le pas sous l'effet du vieillissement des plantations, d'une rentabilité insuffisante des exploitations, d'une baisse de la qualité des produits, et enfin d'une vive concurrence régionale.

Dans le secteur de la pêche, l'évolution souhaitée vers une pêche plus lointaine et plus intensive ne s'est pas encore accomplie, et le lagon mahorais reste soumis à une surexploitation de ressources incontestablement déclinantes. La création de fermes aquacoles permettant tout à la fois d'alléger la pression sur le lagon et d'alimenter le marché de façon plus régulière et abondante est envisagée, mais ce projet n'a pas encore reçu de concrétisation. On recensait en 1992 2.600 pêcheurs.

Le secteur de la construction a. de nouveau, entraîné dans son sillage de nombreuses entreprises. L'intensification de la réalisation de logements sociaux et locatifs, permise par l'augmentation très significative de la ligne budgétaire unique qui regroupe l'ensemble des interventions de l'État dans ce domaine, la poursuite parfois chaotique du programme de constructions scolaires préélémentaires et secondaires, l'achèvement des travaux d'allongement de la piste de l'aéroport et le démarrage des travaux de la plate-forme portuaire de Longoni ont alimenté les plans de charge des entreprises, tout en exacerbant le dilemme entre l'utilisation de techniques traditionnelles de construction et l'emploi de technologies modernes.

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