IV. SOUTENIR LES INFRASTRUCTURES DANS LEUR EFFORT DE MODERNISATION

A. LE SOUTIEN À L'EMPLOI À TRAVERS LES EMPLOIS-JEUNES

Le secteur du tourisme en tant qu'activité de service est fortement créateur d'emplois et le secrétariat d'Etat au tourisme entend accompagner cette croissance par des mesures volontaristes.

1. Encourager l'emploi

Les crédits budgétaires affectés au plan emploi-jeunes ont permis au secrétariat d'Etat au tourisme de mobiliser un partenariat important : de fin 1997 à l'été 1998, des accords-cadre visant à faciliter la création d'environ 6.000 emplois-jeunes ont ainsi été signés pour une durée de trois ans avec quatorze organismes du secteur du tourisme.

A la fin juillet 1999, 4.205 emplois-jeunes avaient été effectivement créés dans le tourisme (200 à 300 emplois par mois) ; fin 1999, l'objectif retenu dans le rapport de M. Vila de création de 5.000 postes devrait être atteint. Il convient de souligner que 5.000 emplois créés correspondent à une contribution budgétaire de plus de 500 millions de francs par an. A la suite de l'accord-cadre signé en 1994 entre les représentants de l'Etat et ceux du Fonds d'assurance pour l'industrie hôtelière (FAFIH), un plan-emploi, signé au début de l'année 1998, a permis, en 1998 et 1999, de poursuivre les actions déjà engagées en faveur de l'emploi et de la formation, par la signature de 1.800 contrats et stages supplémentaires (dont 400 destinés à des adultes).

Une subvention de 2 millions de francs a été attribuée en 1998 sur les crédits " tourisme " du Fonds social européen (FSE) au titre de l'objectif 3 : " combattre le chômage de longue durée et faciliter l'insertion professionnelle des jeunes ". Ces crédits ont permis de renforcer les actions de sensibilisation et d'information des jeunes et des prescripteurs (missions locales, ANPE ...) et de conduire une évaluation du dispositif, actuellement en cours d'achèvement. Une enveloppe d'environ 2 millions de francs est programmée en 1999 pour pérenniser le dispositif du plan-emploi

Le ministère chargé du tourisme a, par ailleurs, soutenu depuis 1997 un programme visant à mettre en place un dispositif qualifiant pour les personnels des métiers de l'accueil dans les offices de tourisme et les syndicats d'initiative, qui a permis jusqu'à fin 1998 la signature de 200 contrats de qualification, dans un secteur où 50 % des emplois sont des emplois précaires.

2. Améliorer les conditions de travail des travailleurs saisonniers

Sur la demande conjointe de la ministre de l'emploi et de la solidarité et de la secrétaire d'Etat au tourisme, M. Anicet Le Pors a animé un groupe de travail sur la situation sociale et professionnelle des travailleurs saisonniers du tourisme. Son rapport, remis en janvier 1999, procède à un état des lieux en évaluant le nombre des emplois saisonniers à 420.000 et en soulignant la difficulté à définir ce type d'activité, d'où sa proposition de développer de meilleurs outils statistiques et de créer un Observatoire de l'emploi touristique.

S'agissant de la définition du travail saisonnier, on peut rappeler que :

Pour la réglementation européenne, il s'agit d'un " travail qui dépend du rythme des saisons et qui se répète automatiquement chaque année ".

Pour le ministère du travail " il s'agit de travaux qui sont normalement appelés à se répéter chaque année, à date à peu près fixe, en fonction du rythme des saisons ou des modes de vie collectifs et qui sont effectués pour le compte d'une entreprise dont l'activité obéit aux mêmes variations ".

Le code du travail considère les emplois à caractère saisonnier comme un des cas autorisant le recours au contrat à durée à déterminée.

Le rapport rappelle ensuite les caractéristiques du profil-type de la personne occupant un emploi saisonnier ; il s'agit de jeunes -les deux tiers des saisonniers l'été ont moins de 25 ans- majoritairement employés sur des postes à temps partiel (40 % dans la restauration traditionnelle, 73 % dans la restauration rapide), même si on note de fortes variations selon les secteurs d'activité tant sur l'importance du temps partiel que sur la durée des contrats (38 jours en moyenne l'été et 32 jours en hiver).

Soulignant que le tourisme apporte une contribution importante à la création d'emplois en offrant souvent aux jeunes l'occasion d'une première expérience professionnelle, le rapport fait ensuite une série de propositions tendant à améliorer l'accès au marché du travail, à développer la formation professionnelle pour valoriser ce type d'emploi et enfin à pérenniser ces emplois, en envisageant dans certains secteurs l'annualisation à travers des clauses de reconduction des contrats, une meilleure prise en compte de l'ancienneté ou encore le recours à la formule du groupement d'employeurs.

Le rapport insiste également sur la nécessité d'améliorer les conditions sociales des travailleurs saisonniers en faisant des propositions en matière de contrôle de l'inspection du travail, d'accès au logement et d'affiliation à un régime de sécurité sociale.

En conclusion, le rapport préconise l'adoption d'un statut pour les travailleurs saisonniers du tourisme. Celui-ci s'articulerait autour de cinq axes :

- appliquer effectivement le droit existant ;

- réactiver les négociations collectives dans les domaines de l'emploi, de la formation, des relations du travail et de la réduction du temps de travail ;

- élaborer un projet de loi relatif à la situation sociale et professionnelle des travailleurs saisonniers du tourisme ;

- prendre les mesures réglementaires nécessaires à l'application des nouvelles dispositions législatives (décrets, circulaires et instructions) ;

- développer le partenariat entre l'Etat et l'ensemble des acteurs afin de permettre une mise en oeuvre concrète des différentes propositions.

Ces mesures induisent un réel progrès social pour cette catégorie de salariés et qu'elles présentent un intérêt certain en termes de création d'emplois .

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