IV. LE SECTEUR CHARBONNIER

Activité et résultats des Charbonnages de France

En 1998, l'Etat a apporté aux Charbonnages de France une aide de 5,42 milliards de francs -en hausse de 35 millions de francs- qui se décompose entre une subvention budgétaire de 2,92 milliards, destinée à compenser le déficit d'exploitation des activités d'extraction 8( * ) , et une dotation en capital de 2,5 milliards de francs.

Le montant total des aides versées en 1999 devrait connaître une très légère baisse et avoisinerait 5,39 milliards de francs.

En 1998, le chiffre d'affaires a baissé de 3,489 à 2,903 milliards de francs. Le résultat d'exploitation se dégrade également et passe, quant à lui, de - 2,8 à - 2,917 milliards de francs. Cette évolution entraîne une baisse du résultat courant qui passe de - 4,447 à - 4,736 milliards de francs.

Perspectives d'exploitation du site de Gardanne

Les contraintes techniques d'exploitation de la mine de Gardanne ont, au cours dernières années, conduit à un fort accroissement du prix de revient du charbon qui y est extrait. En 1998, ce prix s'élevait à 650 francs par tonne, soit trois fois le prix de vente, le déficit d'exploitation dépassant de ce fait 530 millions de francs. Un rapport sur les conditions de poursuite de l'activité de la mine jusqu'à sa fermeture a conclu à la nécessité de n'exploiter qu'un des panneaux de la mine sur deux et a considéré qu'il paraissait " impensable d'envisager une poursuite de l'exploitation après 2005. "

En février-mars 1999, un mouvement social est survenu à Gardanne. Il a conduit le ministre et les responsables locaux à se rencontrer. A l'issue de ces contacts, il a été décidé de :

- poursuivre l'activité de la mine jusqu'en 2005 ;

- construire, avant 2003, une nouvelle tranche de production électrique à Gardanne, en utilisant la technologie du lit fluidisé circulant ;

- assurer, outre la création de 200 à 300 emplois en sept ans, celle de de 200 emplois-jeunes.

Votre Commission des Affaires économiques souhaite que le Gouvernement mette en oeuvre rapidement le dispositif qui permettra d'atténuer les effets économiques et sociaux de l'inéluctable fermeture du site de Gardanne.

Application de la loi n° 99-245 du 30 mars 1999 relative à l'indemnisation des victimes d'effondrements miniers.


Adopté dans la rédaction du Sénat, ce texte fait suite au dépôt, entre 1996 et 1998, de plusieurs propositions de loi par des parlementaires appartenant à tous les groupes politiques du sénat.

Lors de son examen en séance publique devant la Haute Assemblée, en janvier 1999, le ministre et le rapporteur avaient souhaité que les décrets d'application paraissent dans les plus brefs délais. Ces décrets ne sont cependant toujours pas parus. La loi est, en conséquence, inapplicable, ce qui pose de réels problèmes : les victimes d'effondrements ne sont pas indemnisées alors que de nouveaux effondrements peuvent survenir à tout moment.

Votre Commission des Affaires économiques regrette ce manque de diligence et souhaite obtenir des engagements très précis du Gouvernement quant à la mise en oeuvre de l'indemnisation des victimes d'effondrements miniers.

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