B. L'ÉVOLUTION DES MOYENS BUDGÉTAIRES CONSACRÉS AU RENSEIGNEMENT

Après un recul en 1998, et une forte progression en 1999, les crédits regroupés dans l'agrégat " Renseignement " progresseront de 3,4 % en 2000.

Evolution des crédits de l'agrégat " Renseignement "

 

1997

1998

1999

2000

2000/1999

Personnel

574,8

602,4

651,8

690,7

+ 6 %

Fonctionnement

214,1

203,6

204,0

204,0

-

Titre III

788,9

806,0

855,8

894,7

+ 4,5%

Titre V

651,0

561,0

667,0

680,0

+ 2,0 %

TOTAL

1 439,9

1 367,0

1 522,8

1 574,7

+ 3,4 %

Le budget 2000 se traduira par une hausse de 6 % des dépenses de rémunérations et charges sociales , liée à l'augmentation des effectifs, par une stabilité des crédits de fonctionnement et par une poursuite de l'augmentation des crédits d'équipement. Depuis 1997, l'agrégat " renseignement " aura connu une augmentation globale de 9 %.

Ces données ne traduisent cependant qu'imparfaitement l'évolution des moyens consacrés au renseignement puisqu'ils ne recouvrent que la rémunération des effectifs civils de la DGSE, son fonctionnement courant et ses crédits d'équipement, ainsi que les crédits de fonctionnement (hors rémunération des personnels) et d'équipement de la Direction de la protection et de la sécurité de la défense (DPSD).

Elles n'englobent pas les effectifs militaires de la DGSE, ni le budget de la Direction du renseignement militaire, ni les programmes d'équipement relevant de l'Etat-major des armées. Elles ne couvrent pas davantage les moyens de renseignement propres à chaque armée.

1. La direction générale de la sécurité extérieure

Chargée, selon les termes du décret n° 82-306 du 2 avril 1982 qui a procédé à sa création, "de rechercher et d'exploiter les renseignements intéressant la sécurité de la France, ainsi que de détecter et d'entraver, hors du territoire national, les activités d'espionnage dirigées contre les intérêts français afin d'en prévenir les conséquences", la DGSE voit ses moyens à nouveau augmentés par le budget 2000.

En ce qui concerne ses effectifs , les évolutions suivantes sont enregistrées :

- la DGSE bénéficiera de la création de 87 postes de civils . Ceux-ci, qui se montaient à 2 647 agents en 1997 atteindront 2 884 agents en 2000, pour un objectif de 3 063 agents en 2002,

- les effectifs militaires diminueront légèrement, passant de 1 434 à 1 395 hommes (dont 150 militaires du Service technique de recherche avancée, directement rattachés à la DGSE depuis le ler juillet 1999). Les effectifs militaires devraient légèrement diminuer pour atteindre 1 384 postes en 2002.

Au total, les effectifs civils et militaires de la DGSE (seuls les civils étant rémunérés sur le budget de cette dernière) passent de 4 231 à 4 279 agents de 1999 à 2000, cette progression étant appelée à se poursuivre, principalement par le biais de recrutement de civils , au cours des trois années suivantes, l'objectif à l'horizon 2002 étant un effectif de 4 447 agents.

Il faut ajouter que la question de la rénovation des statuts particuliers des différents corps de fonctionnaires de la DGSE, qui n'exigeait pas moins de 12 décrets, est en voie de règlement, seuls restant à mettre au point certains décrets relatifs aux corps de catégorie A.

Sur le plan budgétaire, les crédits de la DGSE atteindront 1,66 milliard de F (+ 3,9 %) et évolueront comme suit :

- les dépenses de rémunérations et de charges sociales s'élèveront à 850,7 millions de francs en 2000, soit 6 % de plus qu'en 1999 du fait de la création de 87 postes civils et de l'application de l'accord salarial de la fonction publique,

- les crédits de fonctionnement courant sont stabilisés et se monteront à 159,9 millions de francs (- 0,1 %), c'est-à-dire à un niveau inférieur d'environ 5 % à ceux de 1997. L'absence de relèvement de cette dotation a imposé de renoncer à certaines actions en matière de renouvellement de matériel informatique , de mobilier et de formation des personnels.

- les crédits d'équipement diminuent de 8,3 % et passent de 482 à 442 millions de francs, alors que les crédits d'infrastructure s'élèveront quant à eux à 213 millions de francs, soit une augmentation de 35,5 %.

L'extension des locaux du siège de la DGSE sur le site de la caserne Mortier, qui lui a été transféré en 1997, absorbera 44 % des autorisations de programme relatives aux infrastructures.

Votre rapporteur rappelle enfin que le budget de la DGSE tel qu'il est présenté n'inclut pas les crédits provenant des fonds spéciaux provenant des services du Premier ministre, et dont l'objet est de financer certaines activités opérationnelles. Le contrôle de l'utilisation de ces fonds est assuré d'une part par les services financiers de la DGSE elle-même et d'autre part par une commission spéciale de vérification composée de hauts magistrats de la Cour des comptes et du Conseil d'Etat.

2. La direction du renseignement militaire (DRM)

La DRM a été créée peu après la guerre du Golfe, en 1992, pour planifier, coordonner et conduire la recherche et l'exploitation du renseignement militaire.

La loi de programmation a prévu un renforcement progressif des effectifs de la DRM qui doivent augmenter d'environ 20 % sur la période pour atteindre près de 2 000 agents en 2002.

Actuellement, les effectifs de la DRM se répartissent comme suit :

- environ 700 personnes relevant de l'administration centrale et réparties entre Paris et la base de soutien à vocation interarmées de Creil,

- près de 350 personnes travaillant au sein du pôle de renseignement , situé à Creil et rattaché à la DRM, qui comporte 3 organismes : le centre de formation et d'interprétation interarmées de l'imagerie (CF3I) qui emploie 191 personnes, le centre de formation et d'exploitation des émissions électromagnétiques (CF3E) qui emploie 144 personnes et l'unité interarmées Hélios qui emploie 16 personnes.

- environ 300 personnes relevant de l'école interarmées du renseignement et des études linguistiques de Strasbourg.

- près de 300 personnes réparties dans les détachements avancés de transmissions installés en Afrique et outre-mer et chargés de procéder à des interceptions.

L'augmentation des effectifs d'ici 2002 visera un renforcement de la sous-direction "armements-prolifération" et des personnels affectés au renseignement d'origine électromagnétique, que ce soit à Creil au CF3E ou dans les détachements avancés de transmissions qui devraient bénéficier de la création de 2 stations nouvelles en zone Antilles-Guyane et en Nouvelle-Calédonie.

En ce qui concerne les moyens techniques dont dispose la DRM, l'accroissement des moyens d'exploitation du renseignement d'origine image passe par la poursuite du programme d'observation spatiale Hélios et par la réalisation, au-delà de 2002, de la capacité "image" sur le DC8 Sarigue-NG, qui devrait permettre de réaliser depuis cet appareil des prises d'images photographiques de résolution très précise.

En matière d' écoute électromagnétique , le DC8 Sarigue-NG devrait également prendre le relais en 2000 du système aéroporté actuel et accroître les capacités de recueil de renseignements d'origine électromagnétique. La DRM est également concernée par le programme Minrem qui prévoit le transfert sur le Bougainville des moyens d'écoute actuellement embarqués sur le Berry et leur modernisation en vue de les adapter aux signaux provenant d'émetteurs de la nouvelle génération.

Les crédits de la DRM (hors rémunérations et charges sociales) après une forte hausse en 1999 (+ 25,6 %) accuseront une baisse de 11,6 % en 2000, passant de 103 à 91 millions de francs.

Les crédits de fonctionnement s'élèveront à 40 millions de francs, soit 4 millions de francs de plus que l'an passé correspondant au transfert des crédits relatifs aux détachements avancés des transmissions, qui relèveront de l'état-major des armées.

Les crédits d'équipement qui avaient progressé de près de 46 % l'an passé, s'élèveront à 51 millions de francs contre 67 millions de francs en 1999. Sur ce montant, une dotation sera notamment destinée au projet Sirius qui vise à optimiser la gestion et l'exploitation des moyens de recherche électromagnétique.

3. La direction de la protection et de la sécurité de la défense (DPSD)

La DPSD est chargée d'assurer les responsabilités incombant au ministère de la défense en matière de protection et de sécurité du personnel, des informations, des matériels et des installations sensibles. Ses attributions couvrent notamment la prévention et la recherche des atteintes à la défense nationale.

Les crédits dévolus à la DPSD (hors rémunérations et charges sociales) se monteront pour 2000 à 69,6 millions de francs , soit une diminution de 3,4 % par rapport à 1999.

Les crédits de fonctionnement courant, qui avaient diminué de 5 % en 1998, sont maintenus à un niveau identique, soit 44 millions de francs.

Les crédits d'équipement (fabrications et infrastructures) se monteront à 25,6 millions de francs, soit 2,4 millions de francs de moins qu'en 1999.

La loi de programmation a prévu une diminution d'environ 10 % des effectifs de la DPSD de 1997 à 2002. Dans cette optique, ceux-ci passeront de 1 560 à 1 543 de 1999 à 2000. L'an prochain, 60 postes d'appelés seront supprimés (100 au lieu de 160), ainsi que 6 postes d'officiers et 16 postes de sous-officiers. Environ la moitié des postes d'appelés seront remplacés par des postes de militaires du rang engagés, qui passeront de 40 à 68. En outre 37 postes de personnels civils seront créés (329 postes en 2000).

La plupart des tâches dévolues aux appelés du contingent seront redistribuées soit par un recours à la sous-traitance (sécurité des installations, restauration, entretien des locaux), soit par la mise en place de moyens techniques automatisés (caméras, alarmes) assurant les fonctions de surveillance. Cette politique nécessitera une augmentation des moyens de fonctionnement.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page