B. LE FINANCEMENT DU SERVICE DE SANTÉ : LA PART ACCRUE DES RESSOURCES EXTRA-BUDGÉTAIRES

De nouveau en recul pour 2000, le budget du service de santé voit ses crédits fortement réduits, la majorité du financement du service étant désormais assurée par les recettes de l'activité hospitalière.

1. Un nouveau recul du budget du service de santé en 1999

Le tableau ci-dessous retrace l'évolution des crédits du service de santé depuis 1997.

Evolution des crédits du service de santé
(en millions de francs)


 

1997

1998

1999

2000

2000/1999

Rémunérations et charges sociales

1 286,559

1 185,942

1 203,200

1 179,491

- 2, %

Fonctionnement courant

753,239

556,309

365,381

239,506

- 34,4 %

Total titre III

2 039,7

1 742,251

1 568,581

1 418,997

- 9,5 %

Equipement

128,9

102,0

120,0

115,38

- 3,9 %

Infrastructures

154,0

139,0

154,0

151

- 1,9 %

Total titre V

282,89

241,0

274,0

266,38

- 2,8 %

TOTAL

2 322,688

1 983,251

1 842,581

1 685,377

- 8,5 %

Le budget connaîtra une diminution de 8,5 % en 2000 , après celles enregistrées en 1998 (- 14,6 %) et en 1999 (- 7,1 %), ce qui conduit à sa réduction de plus de 27 % depuis 1997 .

Les dépenses ordinaires , qui constituent l'essentiel de ce budget diminueront de 9,5 % en 2000 , ce qui portera la réduction à 30 % depuis 1997.

Cette évolution résulte de la très forte réduction des crédits de fonctionnement courant qui sont passés de 753 millions de francs en 1997 à 365 millions de francs en 1999, puis à 239,5 millions de francs en 2000, dotation qui doit notamment couvrir l'entretien et l'achat de matériels, le fonctionnement et l'entretien immobilier ainsi que les dépenses d'alimentation.

Les dépenses de rémunérations et de charges sociales diminuent pour leur part de 2 %.

On rappellera qu'en 1998, une mesure d'économie de 325 millions de francs avait été appliquée aux dépenses ordinaires du service de santé, dont 150 millions de francs sur les rémunérations et charges sociales et 175 millions de francs sur le fonctionnement courant, pour tenir compte des recettes externes de cessions de prestations médicales, dont l'augmentation permet, par la procédure de fonds de concours, de compléter les ressources du service de santé.

En 1999, une mesure d'économie de même type de 160 millions de francs a été appliquée seulement aux crédits de fonctionnement courant , est opérée avec les mêmes justifications.

Pour 2000, ce seront à nouveau 135 millions de francs de crédits de fonctionnement qui seront supprimés , alors que, pour la première fois depuis plusieurs années, les prévisions de ressources hospitalières externes tablent sur une diminution (- 2,3 %).

En ce qui concerne les dépenses en capital, elles se limitent à 266,4 millions de francs pour 2000 soit une diminution de 2,8 %.

Les dépenses d'équipement s'élèveront à 115 millions de francs (- 3,9 %) et les dépenses d'infrastructures à 151 millions de francs (- 1,9 %).

2. Un financement qui repose désormais très majoritairement sur les crédits de fonds de concours

Le financement du service de santé des armées repose sur deux catégories de ressources :

- les crédits budgétaires provenant des titres III et V du budget de la défense,

- les produits d'un fonds de concours qui regroupe les recettes des services hospitaliers, tirées des prestations médicales délivrées à leur clientèle, à l'exception bien entendu de celles qui sont prises en charge par la défense elle-même (soins consécutifs à une affection contractée en service).

Le tableau ci-dessous retrace de 1995 à 1998 l'évolution des parts respectives de chaque catégorie de ressources, et pour 1999 et 2000, le montant des crédits prévus en loi de finances initiale et les prévisions de ressources externes.

Evolution des ressources du service de santé

(en millions de francs)

 

1995

1996

1997

1998

1999

2000

Ressources budgétaires

2 269,9

2 371,8

2 474,2

1 983,3

1 842,6

1 685,4

Ressources externes

1 835,1

2 067,6

2 299,6

2 547,6

2 636*

2 576*

Part des ressources externes

44,7 %

46,6%

48,2 %

56,2 %

58,9 %

60,4 %

Total

4 105,01

4 439,4

4 773,8

4530,9

4 478,6

4 261,4

*Prévisions

Ce tableau montre la progression sensible des recettes de cessions de prestations médicales au cours des dernières années, et, du fait de la forte diminution des ressources budgétaires en 1998, un net accroissement de leur part dans le financement du service de santé , qui pour la première fois en 1998 dépassait 50 %, pour atteindre, si les prévisions se réalisent, près de 59 % en 1999.

Votre rapporteur a souligné au printemps dernier les implications d'une telle évolution.

Les ressources externes ont un caractère aléatoire , lié au niveau de l'activité qui peut baisser pour des motifs divers : fermeture d'un établissement, travaux ou restructurations diminuant temporairement le potentiel d'un établissement, ralentissement de l'activité des services en cas d'opération extérieure.

Ces ressources n'alimentent pas directement le budget du Service mais transitent par un fonds de concours . Leur mise à disposition effective dépend des conditions du rattachement des produits du fonds de concours, variable d'une année sur l'autre. A cet égard, le rattachement tardif des fonds de concours peut créer des difficultés en début d'année, tout en empêchant la consommation intégrale des crédits avant la clôture de l'exercice budgétaire.

Enfin, le service de santé n'est totalement pas maître des tarifs qu'il oppose aux organismes de sécurité sociale et le volume du produit de l'activité remboursable, bien que modeste au regard de l'ensemble des dépenses de l'assurance maladie, pourrait à l'avenir être contraint par la politique de maîtrise des dépenses de santé, même si, jusqu'à présent, la tarification militaire hospitalière est demeurée en deçà des tarifs civils.

Certes, le rôle accru des recettes du fonds de concours peut renforcer la motivation des équipes hospitalières, directement intéressées à l'augmentation de l'activité, et a grandement facilité la modernisation de l'équipement des hôpitaux des armées.

A l'inverse, s'il prenait une part trop importante, il pourrait fragiliser le service de santé en le rendant trop dépendant de variations conjoncturelles qui, s'agissant d'un parc hospitalier réduit (9 hôpitaux et 3200 lits), peuvent être d'autant plus fortes . Rappelons que le prélèvement d'équipes chirurgicales appelées pour des opérations extérieures entraîne immédiatement des ralentissements d'activité et donc de moindres recettes. De même, s'il advenait qu'un soutien chirurgical lourd soit nécessaire en cas d'engagement des forces donnant lieu à des risques de pertes élevés, l'activité hospitalière civile serait momentanément mise en sommeil, avec de lourdes conséquences financières.

Les missions " régaliennes " que doit avant tout assurer le service de santé ne sauraient être suspendues à de tels aléas.

Aussi votre rapporteur regrette-t-il que le budget 2000 ne permette pas une stabilisation des crédits budgétaires du service de santé.

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