III. UN RYTHME D'ACTIVITÉS OPÉRATIONNELLES TRÈS SOUTENU

Alors même que la réorganisation et la professionnalisation de l'Armée de terre ne sont pas achevées, celle-ci doit faire face à une pression opérationnelle qui ne se relâche pas et a plutôt tendance à s'accentuer.

La participation des troupes françaises à la KFOR au Kosovo fait franchir un degré supplémentaire à l'implication de l'Armée de terre hors de métropole. Si l'on prend en compte les opérations extérieures et les forces stationnées outre-mer ou prépositionnées dans des pays étrangers en vertu d'accords de défense, l'Armée de terre atteint pratiquement les limites de la capacité actuelle de projection, tout en étant également sollicitée sur le territoire national.

A. LE KOSOVO, NOUVEAU THÉÂTRE D'ENGAGEMENT DE L'ARMÉE DE TERRE

1. Les forces engagées au Kosovo

L'engagement de l'Armée de terre dans le cadre du conflit du Kosovo s'est déroulé en trois phases au cours desquelles les missions assignées aux forces ont fortement évolué. Les troupes françaises de la force d'extraction mise en place en décembre 1998 se sont consacrées, dès le déclenchement du conflit, à l'accueil et au soutien des réfugiés dans le cadre de l'opération " abri allié ", tout en se renforçant de moyens lourds dans l'éventualité d'un engagement terrestre et en se mettant en garde face à une éventuelle attaque serbe. Enfin, au mois de juin, la France s'est vu confier le commandement de la brigade multinationale nord, stationnée dans le nord du Kosovo, au sein de la KFOR.

Sur un effectif total de 9 000 hommes, la brigade multinationale nord comportait 6 000 militaires français avant que la montée en puissance des bataillons danois, belge, émirati et russe ne permette de réduire l'effectif engagé à 4 800 hommes .

La participation française actuelle repose sur deux escadrons d'éclairage et d'investigation, un escadron de chars Leclerc, 4 compagnies d'infanterie et une section de mortiers lourds, un détachement d'hélicoptères, des éléments du génie ainsi qu'un détachement de soutien logistique.

2. Les premiers enseignements de la participation de l'Armée de terre aux opérations du Kosovo

Intervenant en cours de réorganisation de l'Armée de terre, l'opération Trident, puis la participation à la KFOR ont en quelque sorte constitué un premier test , positif, pour les nouvelles structures de commandement . La constitution de la force a été assurée par le commandement de la force d'action terrestre, le commandement de la force logistique terrestre prenant en compte l'organisation générale du soutien. L'état-major de forces de Nantes a été projeté pour prendre le commandement de la division Leclerc.

Cette mission a également été l'occasion de vérifier la bonne coopération opérationnelle avec nos partenaires européens traditionnels.

Au plan des équipements, l'opération a confirmé les capacités opérationnelles du char Leclerc mais a fait apparaître certaines insuffisances en matière de systèmes opérationnels de transmission de données, de raccordement aux systèmes satellitaires, ainsi que l'insuffisante protection des véhicules blindés de l'infanterie mécanisée (AMX 10 P) ainsi que le vieillissement de nos hélicoptères de combat.

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