ANNEXE 2
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RÉSUMÉ DES PROPOSITIONS DES RAPPORTS MOSSÉ ET FRAGONARD SUR LA POLITIQUE DE L'EMPLOI

1. Le rapport Mossé

Par lettre de mission du 30 janvier 1998, M. Jean-Jack Queyranne a chargé Mme Eliane Mossé d'une étude devant déboucher sur des propositions opérationnelles en termes de développement économique et de politique de l'emploi.

Le rapport de Mme Mossé a été publié en février 1999.

Il aborde la question du développement économique selon une problématique très large, dépassant le strict cadre de la politique de l'emploi, puisqu'il traite de thèmes aussi divers que la défiscalisation, la surrémunération des fonctionnaires, la connaissance statistique des réalités économiques et sociales des départements d'outre-mer, la gestion des fonds européens.

S'agissant de la politique de l'emploi, le rapport Mossé préconise :

- un regroupement au sein du FEDOM de l'ensemble des fonds consacrés à la politique de l'emploi et gérés actuellement par le ministère de l'emploi et de la solidarité ;

- la simplification des mesures d'aide à l'emploi avec la création de deux contrats aidés, l'un pour le secteur marchand et l'autre pour le secteur non marchand, qui remplaceraient tous les contrats existants ;

- la pérennisation des exonérations sectorielles bénéficiant à l'hôtellerie-restauration, à l'agriculture, à la pêche, à l'industrie, aux secteurs de la presse et de l'audiovisuel, instituées par la loi du 25 juillet 1994 ;

- le renforcement des aides à l'apprentissage de même que le développement des formations d'apprentis comportant une phase de mobilité en métropole ou à l'étranger.

- une politique active de l'Etat visant à améliorer le dialogue social dans les départements d'outre-mer et réduire la conflictualité des relations du travail ;


- la majoration pour les départements d'outre-mer des aides prévues en matière de réduction du temps de travail.

2. Le rapport Fragonard

Afin d'approfondir ces pistes et d'élargir la réflexion aux modes d'activation des dépenses passives liées au chômage, M. Jean-Jack Queyranne a chargé M. Bertrand Fragonard, conseiller-maître à la cour des comptes, d'établir un rapport comportant des propositions législatives et réglementaires de nature à permettre une inversion de la courbe du chômage dans les départements d'outre-mer.

Les principaux axes de ce rapport, publié en juillet 1999, sont les suivants :

Un processus volontaire de créations d'emplois pour les jeunes

S'insèrent dans ce cadre la création d'un congé solidarité pour les salariés de plus de 52 ans lié à une obligation d'embauche de jeunes de moins de 30 ans et le contrat initiative jeune (CIJ), destiné à encourager la mobilité et la création d'entreprise. L'aide de l'Etat prévue dans le cadre du CIJ est de 2.000 F par mois pendant deux ans.

Favoriser la création d'emplois privés par l'allégement du coût du travail, la dynamisation de la création d'entreprise et la simplification des formalités administratives

- le rapport Fragonard propose de pérenniser les exonérations instituées par la loi du 25 juillet 1994 et bénéficiant aux secteurs de l'agriculture, de la pêche, de l'industrie, de l'hôtellerie-restauration, de la presse et de l'audiovisuel, mais également d'exonérer les entreprises de moins de 11 salariés des charges patronales de sécurité sociale pour la totalité de leur effectif, quel que soit le secteur auquel elles appartiennent.

Grâce à ces deux dispositifs, presque un salarié sur deux du secteur privé des départements d'outre-mer serait concerné par l'exonération des charges de sécurité sociale.

Ceux-ci seraient complétés par un dispositif d'allégement conséquent des charges sociales pour les travailleurs indépendants.

- les allocataires du RMI et les jeunes, créateurs d'entreprises, bénéficieraient d'une aide financière pour démarrer leur activité ;

- pour éliminer les freins administratifs à l'embauche, il est proposé la création du titre de travail simplifié (TTS) pour les salariés occasionnels, dont le fonctionnement serait analogue à celui du chèque emploi-service.

Organiser le retour à l'activité des allocataires du RMI et concentrer les efforts d'insertion sur les plus jeunes

- création d'une allocation de revenu d'activité
(ARA) pour les allocataires du RMI qui opteraient pour le statut de travailleur occasionnel (TTS) ou de créateur d'entreprise.

- permettre aux allocataires âgés de plus de 50 ans d'opter pour le congé solidarité à 50 ans, assorti d'une allocation de 2.500 F par mois.

- augmenter le nombre de solutions d'insertion :

les contrats d'accès à l'emploi passeraient de 7.000 à 10.000 par an et seraient réservés aux bénéficiaires de minima sociaux et aux jeunes en difficulté ;

• Le nombre de CIA serait doublé ; la durée hebdomadaire de travail de ce contrat serait portée de 20 à 30 heures ;

- les conditions d'instruction et de contrôle du dispositif RMI seraient revues dans le sens d'une plus grande efficacité.

Instaurer une solidarité pour l'emploi en mettant à contribution les ménages et les fonctionnaires

- la réfaction d'impôt sur le revenu dont bénéficient les contribuables domiens ne serait plus automatique, mais conditionnée par des dépenses génératrices d'emploi ou liées à la mobilité des jeunes ;

- le coefficient de majoration des salaires des fonctionnaires serait ramené à 1,35 à la Réunion (1,53 actuellement) et à 1,33 pour les Antilles-Guyane.

En contrepartie, l'indemnité de résidence (au taux de 3 %) et l'allocation logement seraient instituées au bénéficie des fonctionnaires domiens.

Les sommes ainsi dégagées seraient réaffectées sur place en emplois publics ou en investissements.

Améliorer la gestion de la commande publique, dynamiser l'action de l'Etat et des chambres consulaires et assainir la gestion des collectivités territoriales

Assurer le suivi et l'évaluation dans la transparence


Il est proposé la création d'une commission ad hoc, indépendante, qui aurait pour mission majeure de suivre l'application de la loi d'orientation.

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