III. FAVORISER DAVANTAGE L'EMPLOI ET L'INITIATIVE : LES PROPOSITIONS FISCALES

A. FAIRE AUTREMENT POUR SOUTENIR LA CROISSANCE ET L'EMPLOI

1. Baisser les cotisations sociales des employeurs plutôt que la TVA

Comme elle l'avait souligné lors de l'examen du projet de loi de finances pour 2001, la commission des finances du Sénat souhaitait un véritable programme fiscal, de caractère pluriannuel, seul en mesure de libérer véritablement l'initiative et l'emploi.

A ce titre, le 14 mars 2000, votre président et votre rapporteur général avaient rappelé leurs priorités : « plus loin, plus vite, plus fort ». Il s'agissait d'une part, de corriger les hausses d'impôts décidées depuis 1997 et d'autre part, d'entamer une réforme structurelle de notre système de prélèvements obligatoires.

S'agissant des ajustements à réaliser, votre commission avait estimé indispensable de lutter contre toutes les formes de prélèvements rampants ou de doubles impositions qui, de façon insidieuse, accroissent la charge fiscale pesant sur les Français. En outre, dans une économie ouverte et de plus en plus mondialisée, elle avait considéré que mettre fin à l'alourdissement continuel depuis 1997 de la pression fiscale était une priorité pour nos entreprises : ce sont elles qui tirent la croissance et qui assuraient l'embellie conjoncturelle que l'on enregistrait alors.

De ce fait, la commission des finances du Sénat avait demandé au Centre d'observation économique (COE) de simuler une diminution des prélèvements obligatoires de 2,9 points de PIB à l'horizon 2003, assortie d'un retour à l'équilibre des comptes publics à cette même date.

A ce titre, elle avait demandé au COE de simuler trois modalités de baisse des prélèvements obligatoires :

- une baisse de 1 point de TVA accompagnée d'une baisse de l'impôt sur le revenu de 8 % environ ;

- une baisse de l'impôt sur le revenu de 8 % associée à une baisse des cotisations sociales employeurs de l'ordre de 40 milliards de francs ;

- une baisse de 1,5 point de TVA combinée à une réduction de l'impôt sur les bénéfices de 5 %.

Il était ressorti de cette étude que l'impact favorable sur la croissance de la combinaison « baisse de l'impôt sur le revenu + baisse des cotisations sociales employeurs » était nettement supérieur à celui des deux autres combinaisons.

2. Réduire les dépenses publiques pour baisser les prélèvements obligatoires

On peut rappeler qu'il fallait tirer deux conclusions de l'étude du COE :

- une réduction des prélèvements obligatoires est extrêmement favorable en termes de croissance et d'emploi dès lors qu'on y intègre une baisse des cotisations sociales employeurs. Celle-ci a en effet un impact direct sur l'emploi et le chômage (grâce à une diminution du coût du travail), un impact désinflationniste qui permet d'améliorer la compétitivité et un effet accélérateur sur l'investissement des entreprises ;

- la simulation du COE montre clairement qu'il est possible de conduire une baisse des prélèvements obligatoires financée par une baisse des dépenses publiques sans détérioration du solde public, tout en favorisant la croissance et l'emploi.

Mais le gouvernement avait alors choisi une solution différente avec une diminution d'un point du taux normal de la TVA qui n'a pas eu d'effet sur la consommation mais sur les prix, et le refus de baisser les dépenses publiques qui devait entraîner à court terme une détérioration du solde public.

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