II. LA COOPÉRATION TRANSFRONTALIÈRE POLICIÈRE ET DOUANIÈRE ENTRE LA FRANCE ET L'ESPAGNE

A. LE DISPOSITIF EXISTANT

En matière douanière , la coopération franco-espagnole s'établit dans le cadre d'accords généraux ne concernant pas exclusivement la zone transfrontalière. Il s'agit de la convention d'assistance bilatérale de 1962, essentiellement axée sur la lutte contre les filières de trafic internationales, mais également d'un instrument multilatéral, la convention de Naples de 1997 relative à l'assistance administrative mutuelle et à la coopération entre administrations douanières, qui permet des opérations communes d'observation et de poursuite.

Un conseiller douanier français est implanté à Madrid afin de faciliter l'assistance administrative dans la lutte contre les trafics illicites et contre la fraude économique et commerciale. A l'échelon local, des réunions régulières sont organisées par les directions régionales des douanes et les services espagnols, en particulier sur les trafics de stupéfiants, de cigarettes et d'alcool.

En matière policière et judiciaire , outre la convention d'entraide judiciaire en matière pénale de 1969, un accord signé en 1997 porte sur la lutte contre le terrorisme, le trafic de stupéfiants et la criminalité organisée.

Le domaine de la lutte antiterroriste donne lieu à une coopération active. Des contrôles sont régulièrement organisés par coordination entre la gendarmerie, la police espagnole et la Guardia civil. Des contrôles frontaliers mobiles ont été mis en place tout au long de la frontière pyrénéenne, dans une zone de 20 kilomètres versant français. A l'échelon central, des échanges d'information s'effectuent entre l'unité de coordination antiterroriste (UCLAT) et les services espagnols, grâce en particulier à des officiers de liaison.

On peut signaler qu'à l'occasion de deux manifestations autonomistes sur la côte basque au printemps 2002, un service d'observation et de contrôle des flux migratoires a été mis en place en coordination avec les autorités espagnoles.

Les contrôles fixes à la frontière ont également été ponctuellement rétablis en plusieurs occasions, à la demande des autorités espagnoles lors des deux sommets européens organisés par l'Espagne en mars puis en juin 2002, et à la demande de la France le 19 octobre 2002, alors que se déroulait une manifestation nationaliste à Bayonne.

Enfin, suite à la mise en oeuvre de l'accord de Schengen, un arrangement administratif a été signé entre les gouvernements français et espagnol le 3 juin 1996. Il a donné lieu à la création de quatre commissariats communs au Perthus (Pyrénées orientales), à Melles-Pont du Roi (Haute-Garonne), Canfranc (Aragon, versant espagnol du col du Somport) et Biriatou (Pyrénées-Atlantiques). Ces commissariats binationaux associent les représentants des services français et espagnols chargés du contrôle transfrontalier (police aux frontières pour la France, police nationale pour l'Espagne).

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