B. L'EXÉCUTION DE LA LOI DE FINANCES EN 2003

1. Les données de l'équilibre initial

a) Des recettes en augmentation sensible par rapport à l'exécution 2002 sauf pour les recettes non fiscales
(1) Une augmentation globale de 2,1 % par rapport à l'exécution 2002

La loi de finances initiale pour 2003 prévoyait des recettes de l'Etat de 228,2 milliards d'euros , contre 223,4 milliards d'euros en exécution 2002, ce qui correspondait à une augmentation de 2,1 % par rapport à l'exécution 2002.

Cette augmentation, de 4,7 milliards d'euros , devait résulter de deux évolutions essentielles :

- une forte croissance des recettes fiscales nettes, qui devaient augmenter de 8,5 milliards d'euros ;

- une augmentation (de 2,7 milliards d'euros) des prélèvements sur recettes, et une diminution (de 1,1 milliard d'euros) des recettes non fiscales.

Les recettes prévues par la loi de finances initiale pour 2003

(en millions d'euros)

Exécution 2002

LFI 2003

LFI 2003-exécution 2002

LFI 2003/exécution 2002

(en %)

A. Recettes fiscales

Impôt sur le revenu

49.993

52.588

2.595

5,2

Autres impôts directs perçus par voie d'émission de rôles

5.107

8.212

3.105

60,8

Impôt sur les sociétés

50.830

46.845

-3.985

-7,8

Autres impôts directs et taxes assimilées

16.919

17.397

478

2,8

Taxe intérieure sur les produits pétroliers

23.962

25.815

1.853

7,7

Taxe sur la valeur ajoutée

138.500

144.724

6.224

4,5

Enregistrement, timbre, autres contributions taxes indirectes

16.241

15.727

-514

-3,2

Recettes fiscales brutes

301.552

311.308

9.756

3,2

A déduire : dégrèvements et remboursements d'impôt

61.330

62.563

1.233

2,0

Recettes fiscales nettes

240.222

248.745

8.523

3,5

B. Recettes non fiscales nettes

32.759

31.647

-1.112

-3,4

C. Fonds de concours et recettes assimilées

4.050

-

-

-

TOTAL A à C (net)

277.031

280.392

3.361

1,2

D. Prélèvements sur les recettes de l'Etat au profit des Collectivités locales

-34.800

-36.419

-1.619

4,7

E. Prélèvements sur les recettes de l'Etat au profit des Communautés européennes

-14.756

-15.800

-1.044

7,1

TOTAL DES PRÉLÈVEMENTS

-49.556

-52.219

-2.663

5,4

TOTAL GENERAL NET (hors fonds de concours)

223.425

228.173

4.748

2,1

Sources : loi de règlement pour 2002 ; présent projet de loi de règlement

(2) Des prévisions de recettes fiscales résultant de l'anticipation d'une croissance relativement élevée

La prévision d'une forte croissance des recettes fiscales nettes concernait l'ensemble des impôts, à l'exception de l'impôt sur les sociétés, comme l'indique le tableau ci-après.

Les recettes fiscales

(en millions d'euros)

Exécution 2002

Loi de finances initiale pour 2003

LFI 2003 - LR 2002

LFI 2003/Exécution 2002 (en %)

Impôt sur le revenu

49.993

52.588

2.595

5,2

Impôt sur les sociétés

50.830

46.845

-3.985

-7,8

TIPP

23.962

25.815

1.853

7,7

TVA

138.500

144.724

6.224

4,5

Autres impôts

38.267

41.336

3.069

8,0

Total

301.552

311.308

9.756

3,2

Sources : loi de règlement pour 2002 ; présent projet de loi de règlement

La prévision de croissance des recettes fiscales, de 3,2 % par rapport à l'exécution 2002 mais de 3,1 % par rapport à la prévision d'exécution 2002 associée au projet de loi de finances pour 2003, provenait d'une prévision de croissance du PIB nominal de 3,9 %, et d'un coefficient d'élasticité des recettes fiscales à la croissance de 0,8. Ces prévisions supposaient donc un redémarrage de l'économie en 2003 , qui, on l'a vu, ne s'est pas concrétisé.

(3) Les recettes non fiscales pour 2003 en diminution sensible pour tenir compte de l'épuisement de ce type de ressources par les précédentes lois de finances

La diminution prévue des recettes non fiscales pour l'année 2003, de 1,1 milliard d'euros par rapport à l'exécution 2002, provenait essentiellement de l'absence ou de la réduction des versements des établissements publics et entreprises des secteurs financiers et commerciaux.

Il s'agissait d'une conséquence de l'épuisement, par le gouvernement précédent, des « marges de manoeuvre » en matière de recettes non fiscales. Ainsi, comme votre rapporteur général l'avait souligné lors de l'examen du projet de loi de finances initiale pour 2002, les recettes non fiscales étaient utilisées pour « boucler » le volet recettes du budget de l'Etat, alors même que le projet de loi de finances pour 2002 anticipait une bonne tenue des recettes fiscales tendancielles en 2002.

(4) Des prélèvements sur recettes en hausse

La loi de finances initiale pour 2003 prévoyait des prélèvements sur recettes en hausse de plus de 5 %. Cette hausse résultait de l'augmentation attendue des prélèvements au profit des collectivités locales et, surtout, au profit des communautés européennes, comme l'indique le tableau ci-après.

Les prélèvements sur recettes prévus par la loi de finances initiale pour 2003

(en millions d'euros)

Exécution 2002

LFI 2003

LFI 2003-exécution 2002

LFI 2003/exécution 2002 (en %)

Prélèvements sur les recettes de l'Etat au profit des collectivités locales

-34.800

-36.419

-1.619

4,7

Prélèvements sur les recettes de l'Etat au profit des Communautés européennes

-14.756

-15.800

-1.044

7,1

TOTAL DES PRÉLÈVEMENTS

-49.556

-52.219

-2.663

5,4

Sources : loi de règlement pour 2002 ; présent projet de loi de règlement

b) Les dépenses contenues
(1) Une norme de progression des dépenses de 0,2 % en volume

Le projet de loi de finances initiale pour 2003 affichait une norme de progression des dépenses de l'Etat de 0,2 % en volume par rapport à la loi de finances initiale pour 2002 « rebasée » intégrant les dépenses de la loi de finances rectificative du 6 août 2002 diminuée des dépenses non récurrentes. Les crédits devaient ainsi progresser, à structure constante, de 4,79 milliards d'euros.

De loi de finances initiale à loi de finances initiale, la progression en volume s'établissait à 1,3 %.

Le projet de loi de finances initiale pour 2003 marquait ainsi un changement de cap par rapport au dérapage budgétaire de l'année 2002. Il constituait l'amorce d'une maîtrise des dépenses publiques.

(2) Les crédits inscrits en loi de finances initiale

Les dépenses du budget général sont passées de 268.932 millions d'euros en loi de finances initiale « rebasée » 2002 à 273.812 millions d'euros en loi de finances initiale pour 2003. Le retraitement opéré sur les dépenses à la suite d'un changement de périmètre était d'ampleur limitée, de l'ordre de 220 millions d'euros.

En loi de finances initiale pour 2003, elles se répartissaient entre dépenses ordinaires civiles, à hauteur de 220.891 millions d'euros, dépenses civiles en capital pour 12.957 millions d'euros et dépenses militaires pour 39.964 millions d'euros.

En intégrant les dégrèvements et remboursements, à hauteur de 62.563 millions d'euros, et les recettes en atténuation des charges de la dette, à hauteur de 2.989 millions d'euros, les dépenses brutes du budget général s'établissaient en loi de finances initiale pour 2002 à 339.364 millions d'euros.

Passage des dépenses brutes aux dépenses nettes dans le projet de loi de finances pour 2003

(en milliards d'euros)

Montant brut des dépenses du budget général
A déduire :
Remboursements et dégrèvements
Recettes en atténuation des charges de la dette

339,4

62,6
3,0

Dépenses nettes du budget général

273,8

c) Le solde initial

L'augmentation du déficit du budget de l'Etat de près de 50 % dès la loi de finances initiale pour 2003 par rapport à la loi de finances initiale pour 2002 doit être replacée dans son contexte politique et économique.

Equilibre du projet de loi de finances pour 2003

(en milliards d'euros)

LFI 2002

PLF 2003

Variation
(en %)

A. Titre I. Charges de la dette ; hors dépenses et recettes d'ordre

37,2

38,3

+ 3,93

B. Budgets civils

Titre II. Pouvoirs publics

0,8

0,8

+ 4,11

Titre III. Fonctionnement des services

103,4

105,8

+ 2,24

Titre IV. Interventions de l'Etat

75,1

75,8

+ 0,88

Titres V et VI. Investissements

12,2

12,8

+ 5,35

Sous-total B

191,5

195,1

+ 1,91

C. Défense

Titre III. Fonctionnement

25,4

26,3

+ 3,66

Titres V et VI. Investissements

12,3

13,6

+ 11,16

Sous-total C

37,6

39,9

+ 6,13

D. Total des dépenses du budget général

266,4

273,7

+ 2,77

E. Solde des comptes spéciaux du Trésor

- 1,9

- 1,1

- 46,15

F. Total des charges

264,4

272,6

+ 3,14

G. Recettes nettes

233,9

228,1

- 2,50

H. Solde général (G-F)

- 30,4

- 44,6

+ 46,47

Source : ministère de l'économie, des finances et de l'industrie

Le chiffre de 44,59 milliards d'euros pour le déficit budgétaire 2003 a effectivement été présenté comme correspondant à « l'héritage » du précédent gouvernement soit la borne haute du déficit estimé par l'audit de MM. Jacques Bonnet et Philippe Nasse.

S'il représentait par ailleurs une diminution de 1,41 milliard d'euros par rapport au niveau du solde figurant dans le collectif d'août 2002, mesuré de loi de finances initiale à loi de finances initiale, il marquait une augmentation de 14,14 milliards d'euros, soit une progression de 46,47 %.

Exprimé en pourcentage du PIB au sens du Traité de Maastricht, le besoin de financement de l'Etat avait été chiffré à 3 % du PIB.

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