II. LE PROTOCOLE DE 1999 : MIEUX RÉPONDRE AUX PROBLÈMES SANITAIRES

Le protocole sur l'eau et la santé a été adopté à l'occasion de la troisième conférence ministérielle sur l'eau et la santé, qui s'est tenue à Londres le 17 juin 1999 sous l'égide de la Commission économique pour l'Europe des Nations unies et des Etats membres du Comité régional de l'Organisation mondiale de la santé pour l'Europe.

Le protocole intègre des préoccupations d'ordre sanitaires et environnementales qui s'appliquent à l'ensemble des ressources en eau douce.

A. L'EAU ET LA SANTÉ, UNE PROBLÉMATIQUE MONDIALE

Le protocole s'inscrit dans la démarche des objectifs du millénaire pour le développement, définis en 2000 et qui visent, notamment, la réduction de moitié d'ici 2015 du nombre de personnes n'ayant pas accès à l'eau potable ou à l'assainissement.

Les phénomènes de pénurie d'eau, de pollutions et d'eau et de catastrophes liées à l'eau se conjuguent pour nourrir une préoccupation mondiale.

L'objectif du millénaire pour le développement lié à l'accès à l'eau s'appuie sur le constat suivant :

- 40 % de la population mondiale souffre de pénuries d'eau ;

- plus d'un milliard de personnes n'ont pas accès à une eau salubre ;

- 2,5 milliards de personnes n'ont pas accès à un système d'assainissement satisfaisant.

Les estimations corrélées au taux de croissance démographique sur la quantité d'eau disponible par habitant prévoient une division par 1,6 d'ici à 2025.

La région concernée par la Convention n'est pas épargnée par ces phénomènes : une personne sur 7 ne dispose pas d'un accès satisfaisant à l'eau potable et à l'assainissement. Les ressources en eau y sont particulièrement sollicitées par le niveau de développement économique, en particulier dans l'agriculture, et exposées aux pollutions diverses.

Le choléra, la fièvre typhoïde ou encore l'hépatite A sont des maladies d'origine hydrique qui ont fait leur réapparition dans certains pays.

En dépit des progrès notables, les chiffres cités par l'organisation mondiale de la santé restent éloquents.

En Albanie, par exemple, 25 personnes sont mortes du choléra en 1994, après avoir bu de l'eau contaminée. Au Tadjikistan en 1996, quelque 4 000 cas de fièvre typhoïde ont été déclarés à la suite de fortes pluies.

Au cours des dix dernières années, 190 foyers épidémiques de dysenterie bactérienne, 70 cas d'hépatite A et 45 cas de fièvre typhoïde liés à l'eau d'alimentation et aux eaux de baignade ont été relevés en Europe et en Asie centrale.

Dans la fédération de Russie, la moitié de la population consomme une eau impropre à l'utilisation domestique.

Les disparités entre Etats au sein de la zone concernée par la Convention témoignent de l'ampleur des progrès à accomplir : le nombre de décès des enfants de moins de 5 ans pour cause de diarrhée en Asie centrale reste 25 fois supérieur à celui constaté au sein de l'Union européenne.

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