2. Des pays prudents et exigeants

L'origine géographique des enfants adoptés par les ménages français a beaucoup varié ces dernières années : 26 % des enfants viennent aujourd'hui d'Amérique du Sud, 27 % d'Afrique, 21 % d'Europe et 26 % d'Asie (contre 44 % il y a six ans). Les pays de naissance des enfants adoptés sont au nombre de soixante-dix-sept, au premier plan desquels figurent Haïti (507 adoptions en 2004), la Chine (491), la Russie (445), l'Éthiopie (390), le Vietnam (363) et la Colombie (314).

Ces pays, au fur et à mesure qu'ils mettent en place des législations protectrices de l'enfance et qu'ils adhèrent à la convention de La Haye, deviennent plus exigeants envers les candidats et, plus généralement, sur les procédures d'adoption.

Ils marquent ainsi une nette préférence pour les adoptions réalisées via un intermédiaire institutionnel, un OAA ou un organisme national comme il en existe par exemple en Italie. En Chine et en Éthiopie, les démarches individuelles sont interdites. Elles sont très difficiles en Russie et en Bulgarie. Le nombre de pays qui modifient leur législation dans ce sens va croissant, afin de se prémunir contre les dérives dont les adoptants et les adoptés peuvent être victimes dans le cas d'une adoption par la voie individuelle.

En ce qui concerne le choix des candidats, ils posent également de nombreuses conditions en matière d'écart d'âge maximal entre l'adopté et l'adoptant (trente-cinq ans en Colombie, trente-huit ans à Madagascar), de composition de la famille adoptante (pas de concubins en Russie, de famille trop nombreuse à Madagascar, dix ans de mariage au moins à Haïti), de religion (recommandation d'un prêtre ou d'un pasteur à Madagascar) ou de revenus (minimum de 800 euros mensuels par membre du foyer pour la Russie).

En outre, un nombre croissant de pays attache une importance particulière à la période de suivi de l'enfant après son adoption. Or, les rapports de suivi sont loin d'être toujours établis dans notre pays et, lorsqu'ils le sont, demeurent d'une qualité très inégale. Cette désinvolture peut conduire certains pays à réduire, sinon suspendre, les adoptions par les Français.

3. Un coût prohibitif

S'ajoute à ces nombreux obstacles le coût de l'ensemble des démarches pour les candidats : la procédure, la traduction des documents, le voyage (qui suppose un congé professionnel prévu par le code du travail, mais non rémunéré), les visas, etc.

In fine , le coût total d'une adoption internationale est estimé entre 8.000 et 17.000 euros par enfant, selon les pays. Cette échelle n'est pas différente selon que les parents candidats aient fait appel aux services d'une OAA ou aient agi par leurs propres moyens. En effet, de nombreux orphelinats se livrent une surenchère à l'égard des personnes qui ne sont pas accompagnées par un professionnel.

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