2. Une aggravation qui tient à la crise financière et à la crise de confiance qu'elle a suscitée

Si l'on anticipe une croissance négative en 2009, c'est parce qu'à la crise réelle s'est ajoutée une crise financière, qui est aussi une crise de confiance, et contribue à l'essentiel du ralentissement de la croissance.

Alors que la crise du marché du crédit hypothécaire paraissait sur le point d'être résorbée, la faillite de la banque Lehman Brothers, quatrième banque d'investissement américaine, le 16 septembre 2008, a transformé ce qui n'était jusqu'alors qu'une crise de liquidité en crise financière systémique. La décision de laisser cette banque faire faillite, qui pouvait alors sembler justifiée par la nécessité de ne pas favoriser à l'avenir les phénomènes d' « aléa moral », a considérablement accru l'aversion au risque, de la part non seulement des marchés financiers et des banques elles-mêmes, mais aussi des ménages et des entreprises. La crise interbancaire et la dégradation des conditions de financement des entreprises se sont aggravées.

La transmission de la crise financière américaine à l'ensemble du monde contribue à expliquer que les Etats dans lesquels la crise de l'endettement des ménages et de l'immobilier résidentiel est la plus grave (les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l'Espagne) ne présentent pas des perspectives de croissance beaucoup plus dégradées que celles de la France, comme l'indique le tableau ci-après.

La croissance en 2008 et les prévisions de croissance pour 2009 et 2010

(en %)

2008

2009

2010

Japon

-0,7

-5,8

0,7

Allemagne

1,3

-3,2

0,7

Royaume-Uni

0,7

-3

0,5

Etats-Unis

1,1

-2,8

1,7

Zone euro

0,7

-2,6

0,5

Espagne

1,2

-2,5

-0,1

France

0,7

-2

0,6

Source : Consensus Forecasts, mars 2009

La crise actuelle n'est donc pas une simple crise conjoncturelle, susceptible d'être atténuée en recourant uniquement à des mesures de type keynésien. Il s'agit avant tout d'une crise financière et d'une crise de confiance , ce qui réduit l'efficacité des mesures keynésiennes, et fait qu'elle ne sera surmontée que quand sera rétablie la confiance des agents dans le système financier.

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