2. Les aléas majeurs à court terme sont financiers

La solidité du système financier est un enjeu majeur non seulement à long terme, mais aussi à court terme.

a) Les prévisions économiques reposent sur des hypothèses de « retour à la normale »

Il faut prendre en compte le fait que les prévisions économiques sont, par construction, des scénarios de « retour progressif à la normale ».

Aussi le consensus tend-il, structurellement, à sous-estimer les écarts de la croissance par rapport à son niveau moyen, comme l'indique le graphique ci-après.

La croissance du PIB : prévision (à l'automne de l'année n-1) et exécution

(en %)

(1) Hypothèse conventionnelle de - 3 % pour 2009. (2) Fourchette de 1 à 1,5 % pour 2009. Cette hypothèse a été révisée en cours de discussion à 0,2-0,5 %, et est désormais de - 1,5 %. (3) Commission économique de la Nation, fin septembre ou début octobre.

Sources : Insee, projets de lois de finances, Commission économique de la Nation

Après l'explosion de la « bulle internet » du début des années 2000, la croissance a été surestimée en 2001, 2002 et 2003, les conjoncturistes prévoyant à chaque fois un retour à la normale, qui ne s'est produit qu'en 2004.

La prévision de croissance de - 3 % en 2009 indiquée ci-avant ne prend pas en compte la survenue éventuelle de nouveaux événements défavorables. Or, les aléas sont particulièrement importants.

b) Une crise profonde, mondiale et globale

La crise actuelle présente trois caractéristiques essentielles :

- elle est profonde ;

- elle est mondiale ;

- elle est globale : il s'agit à la fois d'une crise bancaire, d'une crise boursière et d'une crise de l'économie réelle.

Dans des circonstances ordinaires, la crise d'une région ou d'un secteur particulier peut être absorbée par une économie mondiale globalement en bonne santé. Aujourd'hui, les crises s'alimentent les unes les autres, sans que l'on voie quels facteurs pourraient jouer un rôle de stabilisation.

Les pays émergents, eux aussi gravement touchés, ne peuvent jouer de tel rôle. Les fluctuations du taux de change, qui jouent habituellement un rôle de « stabilisateur automatique » pour les pays en difficulté, ne peuvent jouer à l'échelle mondiale. Les crises du système financier et de l'économie réelle s'auto-entretiennent. Dans le climat actuel, on peut craindre que tout événement défavorable ne vienne encore affecter les anticipations des agents et accentuer encore la dégradation de la conjoncture.

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