D. UN ENJEU POUR LE RECRUTEMENT ET LA FIDÉLISATION DES MILITAIRES

Les armées jouent depuis l'origine des temps un rôle social dans l'insertion des jeunes dans la société. Le passage par les armées est réputé donner une discipline et une rigueur propres à favoriser la reconversion de ses membres. Grâce à cette image collective largement fondée, les armées ont été longtemps considérées non seulement comme une carrière possible, voire une vocation, mais également comme un sas ou un tremplin vers l'entrée dans la vie active, en particulier pour des jeunes qui n'auraient pas encore trouvé un métier correspondant à leurs aspirations et aptitudes.

Cette image d'un tremplin vers la vie active constitue un des attraits des armées qui favorise leur recrutement.

Même pour ceux qui souhaiteraient s'engager dans l'armée en désirant y rester le plus longtemps possible, les carrières étant de plus en plus courtes et sélectives, les performances des armées en matière de reconversion sont devenues, de fait, un critère important dans le choix d'embrasser ou non la carrière militaire.

Enfin, dans cette période de restructuration de notre outil de défense qui sollicite très fortement les hommes, savoir qu'à l'issue de leur contrat, les militaires, et en particulier les contractuels, trouveront un métier et pourront sans difficulté entamer une nouvelle carrière est un élément important de la fidélisation des hommes et de la durée de leur engagement.

Or, aussi bien en matière de recrutement qu'en matière de fidélisation, la situation des armées n'est plus aussi satisfaisante qu'elle a pu l'être.

Les récentes analyses démontrent une baisse sensible du nombre de candidats, qui s'est accélérée depuis 2008 (- 13,5% entre 2007 et 2008).

Cette diminution concerne principalement les sous-officiers et les militaires du rang. Cette situation est préoccupante pour l'armée de terre puisque le nombre de candidats par poste n'excède pas 1,6.

Enfin, en dépit de la diminution du format global des forces, le nombre de postes à pourvoir est, quant à lui, en hausse chez les militaires du rang (+ 6,8 %) et les sous-officiers (+ 4,1 %), ce qui témoigne bien d'une forte tension sur le renouvellement des contrats.

Il faut souligner que, depuis la professionnalisation, la fidélisation des emplois d'exécution revêt ainsi un caractère important au regard des savoir-faire nécessaires à la mise en oeuvre des nouveaux matériels.

Ce turn-over accru nuit à la qualité de notre outil de défense. Il est synonyme d'un coût plus élevé pour le recrutement et la formation. Les solutions à cette situation concernent tous les aspects de la gestion des ressources humaines, du recrutement à la reconversion, en passant par la gestion des hommes.

La montée en puissance d'un dispositif de reconversion performant doit pouvoir apporter sa contribution. Il sera aidé en cela par la qualité de la formation prodiguée par les armées.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page