B. ...DANS L'ATTENTE D'UNE POLITIQUE FORESTIÈRE PLUS AMBITIEUSE.

1. Le diagnostic sur la forêt française maintes fois posé.
a) L'importance de la forêt en France.

Avec près de 16 millions d'hectares de forêts en métropole, la France dispose de la quatrième surface boisée de l'Union européenne , après la Suède, la Finlande et l'Espagne 6 ( * ) . Au total, bois et forêts couvrent presque 30 % de notre territoire . S'y ajoutent environ 9 millions d'hectares de forêts ultramarines, principalement en Guyane.

Très présente autour de nous, la forêt revêt aussi une importance économique avec une production brute de bois de 66 millions de mètres cubes par an, avant toute transformation, et un total de 400 000 emplois liés à l'exploitation forestière. Le volume de ces emplois liés à la forêt est d'ailleurs stable depuis plusieurs décennies.

Au-delà de son rôle économique, la forêt fournit une contribution essentielle à la protection de l'environnement , par son rôle dans la captation du carbone, mais aussi en préservant la biodiversité, en particulier celle de la flore et de la faune sauvage, comme les oiseaux ou les cervidés.

La forêt constitue également un espace d'activités de loisir, de promenade, ou de cueillette et de chasse et la coexistence de toutes ces activités peut parfois poser problème.

Il n'en reste pas moins que la forêt constitue un atout pour la France , mais un atout encore insuffisamment connu et utilisé.

b) La nécessité d'une relance de la politique forestière.

De multiples rapports et études ont mis en évidence les difficultés de la forêt française et de la filière bois. En octobre 2012, le CESE a voté un avis intitulé « la valorisation de la forêt française », présenté par Marie de l'Estoile, soulignant que la forêt française était mal exploitée parce qu'insuffisamment valorisée.

Formulant une série de préconisations, ce rapport n'est pas le premier à pointer les difficultés de la filière bois, qui justifient une relance de la politique forestière.

Une des raisons de la sous-exploitation économique des forêts est l'extrême morcellement de la propriété forestière , qui concerne environ 3,5 millions de personnes. Beaucoup ne possèdent que quelques ares, et ne sont soumis à aucune obligation de gérer leur forêt de manière active. Certaines parcelles sont également mal desservies, et l'absence de chemin forestier empêche toute exploitation économique sérieuse. Notre droit forestier est orienté vers la préservation de la forêt mais pas son exploitation . Or la question n'est plus aujourd'hui celle de la préservation à tout prix des bois et forêt, sur laquelle la pression du défrichement s'est allégée, mais de l'amélioration de sa gestion.

Une autre raison de la sous-exploitation des forêts réside dans le décalage entre la structure même de celles-ci, constituée aux deux tiers de feuillus, et les besoins du marché . Le déficit de la balance des échanges de plus de 6 milliards d'euros trouve ici son explication : la France exporte du bois de feuillus, et importe du bois issu de résineux, sous forme le plus souvent transformée et donc mieux valorisée.

Enfin, l'appareil de transformation, constitué de petites entreprises, de petites scieries, est faible et fragile.


* 6 Source : Agreste Forêt - Bois - Mémento 2012.

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