B. LES SECTIONS NORVÉGIENNES : UN CURSUS ORIGINAL QUI PARTICIPE AU RAYONNEMENT DE LA FRANCOPHONIE

Les sections norvégiennes sont au nombre de trois et sont installées à Rouen, Bayeux et Lyon. Elles ne sont pas assimilables aux sections internationales que l'on connaît dans le système scolaire français : alors que les sections internationales traditionnelles (y compris la section norvégienne du lycée international de Versailles) mélangent élèves étrangers et élèves français, les trois sections norvégiennes qui font l'objet de cet accord sont strictement réservées à des élèves norvégiens sélectionnés pour effectuer en France un parcours scolaire leur permettant de présenter le baccalauréat français.

La première section norvégienne en France a été créée en 1918 au lycée Pierre Corneille de Rouen : 42 jeunes constituent le premier contingent d'élèves norvégiens au lycée. Plus de 200 élèves norvégiens sont formés à Rouen entre les deux guerres. La deuxième guerre mondiale a marqué un arrêt des échanges, avant que la section ne rouvre en 1950. Depuis, elle forme sans discontinuer plusieurs dizaines d'élèves norvégiens chaque année, et a été complétée par la création de 2 autres sections : Bayeux en 1979 et Lyon en 1989.

Ces sections font partie de la coopération culturelle franco-norvégienne. Le but est, entre autres, d'offrir aux adolescents norvégiens la possibilité d'avoir un accès approfondi à la langue et à la culture françaises.

Pour pouvoir postuler, les élèves doivent être âgés de 16 ans révolus et de moins de 17 ans au 31 décembre. Un comité ad hoc est constitué pour évaluer les candidatures, puis à partir des notations, un certain nombre de candidats seront invités à Oslo pour un entretien. En plus des notes, une grande importance est accordée à la motivation du candidat, à ses capacités de travail et d'adaptation à un environnement nouveau et étranger dans lequel prévaut une discipline plus stricte qu'en Norvège. Une des conditions pour postuler est d'être prêt à rester trois ans dans l'établissement et à se présenter à l'examen final, le baccalauréat.

Il s'agit d'un cursus d'excellence. En 2010, sur les 5 élèves de la section norvégienne de Rouen ayant présenté le baccalauréat, 4 l'ont obtenu avec la mention bien et le cinquième avec la mention assez bien ! Plusieurs personnalités norvégiennes du monde politique, diplomatique, économique... ont fait leurs classes en France dans ces sections, citons entre autres Mme Helga Pedersen, membre du Parlement et ancienne ministre de la pêche, qui a obtenu le baccalauréat français en 1992 après trois années d'études secondaires au lycée Alain Chartier de Bayeux.

Ces sections sont aussi un pari sur l'avenir : les anciens élèves norvégiens formés dans les lycées français, dont beaucoup d'entre eux occupent des positions de cadres ou de dirigeants dans des entreprises norvégiennes, forment un important réseau de points d'appui pour les relations économiques entre la France et la Norvège. Leur connaissance de la France et les relations qu'ils y entretiennent les prédisposent naturellement à privilégier les échanges avec notre pays. En effet, au cours d'un séjour de trois ans en France, ils ont acquis une parfaite maîtrise de notre langue, ont noué des relations personnelles durables et d'une manière générale développé un lien affectif permanent avec notre pays.

L'association des anciens élèves des sections norvégiennes, dite « Les Anciens », est très active et n'hésite pas à montrer la vitalité et la force du lien qui unit non seulement les Anciens des sections norvégiennes avec la France, mais aussi les générations successives d'Anciens entre elles.

Malgré leur existence ancienne, le fonctionnement de ces sections n'a, pour les lycées de Rouen et Bayeux, jamais fait l'objet d'un accord juridique bilatéral entre la France et la Norvège, ou même à un niveau local. La section de Lyon, en revanche, a été formalisée par deux accords :

- L'accord du 27 août 1989 est relatif à la rémunération du professeur norvégien responsable de la section : celle-ci est assurée par le gouvernement norvégien, tout comme celle des interventions de professeurs français auprès de la section. Cet accord n'a pas été publié.

- L'accord du 28 août 1989 est relatif au fonctionnement de la section et détaille le nombre d'élèves, les enseignements, les modalités de nomination du professeur norvégien, et le rôle de l'établissement français.

Les deux parties ont donc souhaité pérenniser le dispositif et enraciner son existence dans un cadre juridique intergouvernemental, gage d'un fonctionnement harmonisé.

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