B. UNE NORMALISATION DES RELATIONS DE VOISINAGE EN BONNE VOIE

1. Une volonté de réconciliation régionale

Constituant l'une des conditions de l'adhésion de la Serbie à l'Union européenne, la réconciliation avec ses voisins est un axe fort de la politique étrangère de la Serbie.

Ainsi, elle s'est récemment rapprochée de la Croatie , malgré la reconnaissance par cette dernière de l'indépendance du Kosovo en 2008. Le Président serbe Tadic s'est ainsi rendu à Vukovar le 4 novembre 2010 ; cette même année, les deux Etats ont établi un agenda commun destiné à normaliser la situation des réfugiés croates en Serbie. Les deux Etats ont adopté en 2012 des mesures visant à traduire en justice des criminels de guerre, prévoyant que ceux-ci seront jugés dans leur pays d'origine. Néanmoins, ils n'ont pour l'heure pas été jusqu'à retirer leurs plaintes mutuelles pour génocide devant la Cour de Justice internationale, en raison d'un progrès trop lent du règlement de certains différends hérités de la guerre. La Croatie et la Serbie envisagent de constituer des troupes mixtes dans le cadre des opérations de l'ONU.

Avec la Bosnie-Herzégovine , la Serbie s'en tient à l'application des accords de Dayton de décembre 1995, par lesquels les deux Etats se reconnaissent mutuellement. La Bosnie n'a pas reconnu le Kosovo de crainte de voir la République serbe de Bosnie déclarer son indépendance sur le même modèle.

La Serbie a entrepris de se réconcilier avec le Monténégro , indépendant depuis 2006, dont elle a reçu le premier ministre en décembre 2013.

Enfin, d'importants progrès ont été faits récemment en direction du Kosovo , même si la Serbie n'a toujours pas reconnu son indépendance, proclamée en 2008. Pour mémoire, 102 Etats dont la France, ont reconnu cet Etat à ce jour.

A la suite de l'avis rendu le 22 juillet 2010 par la Cour internationale de justice (CIJ) 2 ( * ) , qui conclut à la conformité au droit international de la déclaration d'indépendance du Kosovo , la Serbie a engagé le 8 mars 2011 des discussions avec ce dernier.

Ce dialogue Belgrade-Pristina a permis, dans un premier temps, de passer des accords techniques, puis d'aborder des questions plus sensibles (avenir du nord du Kosovo, démantèlement des structures parallèles serbes...) dans le cadre de rencontres entre chefs de gouvernement à compter du 19 octobre 2012.

Ce processus a débouché sur un accord historique entre Belgrade et Pristina, signé le 19 avril 2013 sous l'égide de l'Union européenne.

2. La Serbie prend part aux instances de coopération régionale

La Serbie participe au Programme de coopération de l'Europe du Sud-Est , fondé en 1996, qui rassemble tous les pays des Balkans.

Elle est membre du Pacte de stabilité pour l'Europe du Sud-Est, lancé en juillet 1999 pour coordonner les actions et les programmes destinés aux Balkans (Union européenne, OTAN, OSCE, FMI, Banque mondiale, pays donateurs et ONG) et qui est devenu en 2008 le Conseil régional de coopération (RCC).

Depuis 2000, elle est membre de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE ), dont elle assurera la présidence en 2015.

Depuis décembre 2006, elle est partie prenante de l'accord de libre-échange d'Europe centrale et orientale (CEFTA).

Elle est également membre de l'Organisation de coopération économique de la Mer noire.


* 2 Saisie par l'Assemblée générale des Nations-Unies à la demande de Belgrade.

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