II. DES RELATIONS BILATÉRALES ACTUELLEMENT TRÈS RÉDUITS QUE LE TRAITÉ D'AMITIÉ ET DE COOPÉRATION CHERCHE À DÉVELOPPER

Les stipulations contenues dans le Traité d'amitié reprennent les formulations d'un accord type et distinguent classiquement dans leurs différents articles les cadres dans lesquels peut s'établir la coopération des domaines sur lesquels elle porte.

A. LA DIVERSIFICATION DES MODES DE COOPÉRATION

1. Le renforcement dos relations bilatérales

Au niveau politique les échanges entre la France et le Kirghizistan sont demeurés limités. En effet, outre la visite du président Akaev en juin 1994 en France, seul le Secrétaire d'État aux Affaires étrangères s'était rendu dans notre pays en février 1992.

Au-delà des stipulations très générales appelant à développer les contacts entre les membres des gouvernements des deux parties, l'article 3 du traité prévoit de façon précise que les ministres des affaires étrangères devront se rencontrer au moins une fois par an. Par ailleurs leurs représentants pourront se réunir en tant que de besoin.

S'agissant de la représentation des intérêts français au Kirghizistan et des intérêts kirghizes en France, les moyens existants ne paraissent pas à la mesure d'une véritable volonté de coopération. L'ambassadeur de France à Moscou est accrédité à Bichkek, tandis que le Kirghizistan n'a qu'une représentation en Europe (Bruxelles).

Nous n'avons par ailleurs aucune représentation consulaire.

Dans ces conditions la coopération dans le domaine consulaire envisagée à l'article 19 risque de rester lettre morte.

En second lieu le Traité entend promouvoir dans son article 14 les relations entre les parlements des deux États. La dernière réforme constitutionnelle du Kirghizistan a permis à ce pays de se doter d'un système bicaméral. Cette nouvelle organisation ne peut que faciliter les liens avec le Sénat et l'Assemblée nationale. Au cours de sa visite à Paris. M. Akaev avait été reçu par le Président Monory, puis par le groupe d'amitié Asie Centrale. A cette occasion une proposition sénatoriale de coopération technique interparlementaire avait retenu l'attention de la délégation kirghize. Il faut espérer qu'elle puisse rapidement se concrétiser.

Enfin, l'article 16 considère les relations entre collectivités locales et encourage en particulier les jumelages entre communes. Une seule opération de ce genre est pour l'heure envisagée entre la région d'Issyk-Koul et la ville de Bichkek d'une part, la région Rhône-Alpes et la ville de Lyon d'autre part.

Parallèlement à cette coopération bilatérale le Traité prévoit la recherche de positions communes dans le cadre des instances multilatérales.

2. Le rapprochement des positions au sein des organisations internationales

La coopération doit se nouer principalement dans le cadre de trois instances internationales :

- l'Organisation des Nations Unies (art. 5) ;

- la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (art. 7. 9) ; le Kirghizistan a signé la charte de Paris de la CSCE en juin 1994 ;

- les organisations économiques et les institutions financières internationales (art. 17).

Par ailleurs le préambule et plusieurs articles font référence à l'Union européenne : l'article 6 appelle la France à favoriser les liens entre le Kirghizistan et l'Union européenne, l'article 8 reconnaît l'importance du rôle de la construction européenne pour la stabilité dans le monde.

En revanche, le Traité ne fait guère mention de la communauté des Etats indépendants à laquelle appartient pourtant le Kirghizistan. Malgré la qualité des relations entre le Kirghizistan et la Russie, cette omission n'est pas indifférente au regard de l'importance attachée à la CEI par le Kirghizistan.

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