C. L'EFFORT DE RECHERCHE-DÉVELOPPEMENT DE TDF

1. La stratégie de TDF dans la recherche en matière de diffusion numérique

Les techniques de compression numérique commenceront à être utilisées dès 1995 sur le câble et le satellite.

Prendre en compte dès à présent la numérisation de la diffusion terrestre constitue un enjeu majeur pour TDF.

Son potentiel de recherche permet d'influer sur les travaux en cours au plan européen. Une concertation sur les conséquences en terme de programmation de 'ensemble des possibilités nouvelles offertes par le numérique (multidiffusion, services nouveaux complémentaires, y compris interactivité) est organisée avec ses clients. Des actions de sensibilisation et des expérimentations ont été menées sous forme multilatérale ou bilatérale. En 1996, la plate-forme de diffusion numérique hertzienne proposée par TDF dans le cadre de l'appel à proposition des autoroutes de l'information devrait permettre les premiers tests de service en grandeur réelle. Au niveau européen, TDF assure le leadership des travaux préparant, notamment sous angle marketing, l'introduction du numérique en terrestre.

En particulier, TDF fait la promotion auprès des chaînes du système DIGICAST, qui permet une réception de qualité parfaite en portable et en mobile (« sans fil ») et un accroissement du nombre de programmes diffusés.

Se préparer ainsi à la numérisation permettra à TDF de valoriser ses réseaux de diffusion numérique, pour un ensemble de services sans fil nettement plus large que les programmes audiovisuels. Il s'agit des services nouveaux issus du rapprochement entre audiovisuel, télécommunications et informatique et notamment pour TDF des versions sans fil de ces services. En font partie la diffusion multimédia et la diffusion multiservices.

Trois principes guident les travaux de recherche et de développement de TDF dans la diffusion numérique :

- la conformité avec la stratégie du groupe France Télécom

- l'évolution dans le cadre européen

- l'association avec le client, toute action opérationnelle ne pouvant être engagée qu'à la demande explicite de celui-ci.

2. Les études et développement de TDF

TDF joue un rôle important dans la recherche européenne sur la diffusion télévisuelle et radiophonique numériques.

a). Dans le domaine de la radio

TDF a participé à la définition des caractéristiques techniques du DAB.

Cette première phase de travaux s'est achevée en 1991, à l'issue des recherches principalement menées par le CCETT, centre de recherche commun à TDF et au CNET, et par l'IRT, institut de recherche des radiodiffuseurs publics allemands. Depuis, toutes les composantes du système ont été spécifiées. Elles sont actuellement en cours de normalisation en Europe et devraient être, à terme, mondialement reconnues. L'ETSI, institution officielle de l'Union européenne, a procédé à la standardisation du système en 1994.

Aujourd'hui, TDF prend une part active aux efforts de promotion du DAB dans le reste du monde et notamment en Amérique du Nord (Projet Eurêka 147).

b). Dans le domaine de la télévision :

Les travaux de TDF sur la télévision numérique sont menés dans le cadre du « groupe DVB ». Au sein de ce groupe, TDF participe en particulier aux travaux de spécification technique du numérique terrestre. Celle-ci devrait en principe être arrêtée fin 1995, après que des essais en grandeur nature auront été réalisés.

TDF mène par ailleurs des travaux de recherche au sein de plusieurs programmes de recherche européen tels que :

. « RACE dTTb » sur la diffusion numérique hertzienne terrestre,

. « MAVT » (mobile audio visual terminal) visant à développer un terminal de télévision mobile,

. « Flash TV » consacré à la transmission d'images de télévision à haute définition.

3. Les expérimentations de TDF

a). Dans le domaine de la radio

Les expérimentations techniques de TDF sur le DAB sont effectuées dans le cadre du « club DAB ». Celui-ci regroupe les principaux acteurs français concernés (CSA. radios, industriels...) et tente de favoriser la définition d'une stratégie commune de lancement de services en DAB. Son action a notamment permis de lancer, le 12 avril 1994 une expérimentation de diffusion de services DAB dans la région parisienne. Mise en place par TDF pour une durée de trois ans, cette expérimentation porte sur dix programmes de radio.

b). Dans le domaine de la télévision

TDF participe à l'action du groupe Télévision du Futur N°l créé sous l'égide du Ministère de l'Industrie. Celui-ci a pour but de favoriser le plus rapidement possible la définition des orientations des pouvoirs publics en matière de numérisation de la télévision (compatibilité avec les réseaux câblés, utilisation des infrastructures de réception existants etc.) cette définition étant un préalable indispensable au lancement des expérimentations.

4. Les développements opérationnels

a). Dans le domaine de la radio

En octobre 1993, TDF a signé avec Radio France un protocole accord sur la mise en place, dans le courant de l'année 1996, d'un réseau DAB couvrant cinq grandes villes françaises et un axe autoroutier reliant deux de ces agglomérations.

b). Dans le domaine de la télévision

TDF a lancé fin 1994 un service NICAM de son numérique sur les réseaux de TF1 et de France 2. La mise en place de ce service, autorisée par arrêté ministériel du 25 août 1994 marque l'achèvement des recherches de TDF dans le domaine du son numérique pour la télévision. Il est en cours extension à d'autres chaînes de télévision, notamment La Cinquième et ARTE.

5. La recherche en matière de MMDS

En matière de MMDS (Multipoint Microwave Distribution System), TDF propose la mise en place en France métropolitaine et dans les DOM-TOM d'une nouvelle infrastructure, s'appuyant sur des techniques déjà éprouvées dans le monde entier pour les applications de distribution de programmes audiovisuels analogiques, mais aujourd'hui dynamisée par les nouvelles techniques de compression numérique. Ce procédé de distribution connaît depuis plusieurs années un développement important aux États-Unis et dans les pays qui ont un besoin de développement rapide en infrastructures de diffusion à large bande comme le Brésil, le Mexique et les pays d'Europe de l'est.

En France métropolitaine, une seule expérience a été autorisée à ce jour et menée par TDF à Sisco (Corse) en 1992. Quelques sites nouveaux sont en attente d'autorisation du CSA.

Considéré comme une liaison radioélectrique au sein d'un réseau câblé, le MMDS conventionnel est confiné par la réglementation à des zones de service limitées à 5 000 habitants.

Les propositions d'expérimentation de nouveaux services utilisant le MMDS dans le cadre des autoroutes de l'information ont pour but, selon TDF de « sensibiliser les pouvoirs publics et les acteurs économiques à l'intérêt considérable que représente le mariage de cette technique bien maîtrisée avec les techniques de compression et d'interactivité permises par les nouveaux systèmes de télévision numérique en cours de normalisation ».

La rapidité de mise en oeuvre de l'infrastructure technique permettra d'offrir les services des réseaux câblés filaires sans les délais habituels de réalisation jugés très longs par les collectivités non encore équipées ou qui ne pourraient l'être qu'à des coûts prohibitifs.

Cette contribution à l'aménagement du territoire est très sensible dans les projets proposés qui s'appliquent aussi bien à un ensemble de communes rurales, à une ville de population importante et aux départements d'outre-mer.

Les partenaires de TDF dans ces projets sont prêts à expérimenter avec le MMDS des services de distribution de proximité à haut débit numérique pour des applications audiovisuelles interactives et multimédia-

Le développement de ce mode de diffusion nécessitera, selon TDF, un « aménagement réglementaire portant sur les conditions d'attribution des autorisations de service et sur l'allocation d'une bande de fréquences ».

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