II. LA REFORME EN COURS DE L'IHEDN

En réalisant, au profit de 51 personnes en moyenne, chaque jour ouvrable, une activité de promotion de l'esprit de défense, l'IHEDN entretient depuis 60 ans un lien unique entre la Nation et sa défense reconnu par les plus hautes autorités de l'État.

Regroupant civils et militaires de haut rang dans le cadre d'une formation donnée sous l'autorité du Premier ministre, l'Institut a contribué à faire connaître les concepts fondamentaux de la défense française. La notion de défense globale, les principes de la dissuasion, les modalités d'intervention des armées ont été largement débattus et commentés dans ce cadre privilégié de discussion et de débat. L'Institut a donc constitué un facteur essentiel de consensus et de cohésion nationale.

Mais ce rôle est sans aucun doute appelé à évoluer. Pour tenir compte du bouleversement qui affecte les équilibres stratégiques du monde et de la diversification des menaces, de nouveaux concepts de défense devront être développés dans les années à venir et expliqués aux citoyens. La distinction entre menace extérieure, menace intérieure, risques militaires et risques économiques et sociaux aura tendance à s'élargir. Il sera donc important de préserver un lieu d'échanges, où cadres civils et militaires pourront confronter librement la diversité de leurs expériences. Enfin, l'évolution probable du service national et la réduction correspondante du nombre des officiers de réserve, exige un renforcement, mais également une redéfinition, des liens existant à tous les niveaux entre la défense et la nation.

Les instructions données par le Premier ministre en vue de réformer le SGDN comportaient le projet de conférer son autonomie à l'administration de l'IHEDN parmi les solutions possibles. Il a retenu la création d'un établissement public administratif dès 1997. Le statut d'établissement public doit associer au sein d'un conseil d'administration et d'orientation les différents ministères concernés par l'étude et la diffusion des concepts de défense et notamment les membres de droit du conseil de défense. Il doit contraindre les responsables à une adéquation toujours plus rigoureuse des missions et des moyens, et permettre la perception de recettes extérieures liées notamment à des formations spécifiques. L'établissement public ainsi créé présentera de façon claire les effectifs et les moyens nécessaires. Il pourra servir dans l'avenir de socle juridique à une coordination, voire à un regroupement de l'ensemble des organismes liés aux études de défense.

L'étude de ce projet est actuellement confiée aux ministères concernés : défense, budget.

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