III. LES INSTRUMENTS DE L'ACTION AUDIOVISUELLE EXTÉRIEURE

A. RADIO-FRANCE INTERNATIONALE : DE NOUVELLES ORIENTATIONS

Radio France Internationale a lancé une nouvelle ligne éditoriale, Radio France devrait, en outre, prendre une participation significative dans le capital de RFI.

1. Une nouvelle ligne éditoriale

Elle a été lancée le 16 septembre 1996 et traduit une modification profonde de RFI.


RFI 1

Première radio d'actualité internationale dont la technologie sera bientôt à 100% numérique, RFI 1 répond à la demande croissante des auditeurs et radios partenaires de RFI de pouvoir disposer à tout moment de la journée d'informations sur l'actualité immédiate, notamment internationale et européenne, mais aussi d'informations plus générales (faits de société, gens d'aujourd'hui, mouvements et modes...) et d'informations pratiques (météo, emploi, développement, santé, éducation...).

Conçue pour répondre à cette attente, RFI 1 décline l'actualité sous toutes ses facettes en alternant, au cours de la journée, des tranches d'info en continu consacrées aux événements et faits du jours, et des tranches magazines détachées de l'urgence.


RFI 2

Chaîne d'actualité en langues de RFI, RFI 2 compte près de 200 permanents, plus de 180 correspondants à travers le monde, dix-huit rédactions parlant dix-sept langues, 34 programmes quotidiens pour plus de 230 heures de programmes hebdomadaires.

Rénovée pour s'inscrire dans la nouvelle ligne éditoriale de RFI 1 tout en conservant ses spécificités, la grille de rentrée de RFI 2 s'inscrit autour d'un format de 30 qui, selon les créneaux horaires, joue l'alternance entre des tranches d'information en continu, axées sur l'actualité, et des tranches plus magazines incluant le rappel des titres du jour.


• RFI 3

RFI a développé un réseau de plus de 700 radios partenaires auxquelles elle offre un vaste éventail de prestations gratuites.

Certaines ont conclu avec elle un accord pour reprendre telle ou telle partie de ses programmes en direct, en français ou en langues ; d'autres sont abonnées à l'une ou l'autre des productions de son service Magazines ou de son service Musical : toutes trouvent auprès de RFI un accès à la culture française et le complément de programmation dont elles ont besoin.

En outre, deux services de RFI sont développés.


• L'Agence sonore internationale

Créée en 1961 pour offrir des programmes radiophoniques d'information aux États africains francophones nouvellement indépendants, l'Agence sonore de RFI, qui répond à des besoins toujours croissants, a vu sa production doubler en quelques mois.

La production de l'Agence sonore a pratiquement doublé en volume en quelques mois et, aujourd'hui, en moyenne annuelle, près de 10 000 modules d'information sont envoyés dans 18 pays africains et à Madagascar, 1 200 reprises de l'antenne de RFI sont diffusées par les radios nationales australiennes.

À terme, elle pourrait s'adresser non seulement aux radios nationales mais aux radios privées.


MFI

Créée en 1982 au sein de RFI, MFI fournit aux médias qui en ont besoin des informations internationales générales et spécialisées. Plus de 1 000 cartes clés en main, fiches thématiques et dossiers sont ainsi envoyés chaque année à plus de 300 médias francophones, soit l'équivalent, chaque semaine, d'un hebdomadaire d'information générale. En 1995, plus de 12 000 reprises intégrales de documents RFI ont été publiées dans la seule presse écrite francophone africaine.

L'Afrique, le Maghreb et l'Océan indien, dont les médias ont été les premiers à bénéficier des services de MFI, ont depuis longtemps été rejoints par l'Asie francophone et de nombreux pays du Proche-Orient et d'Europe de l'Est, 45 pays au total font aujourd'hui appel aux services de MFI.

2. Le budget de RFI

RFI a disposé de 651,6 millions de francs en 1995, de 735,3 millions de francs en 1996 et disposera de 740,3 millions de francs en 1997, soit une croissance de 13,6 % en deux ans.

Le budget 1996 de RFI a été financé à hauteur de 60 millions de francs (soit pour 8 % du total) par un prélèvement sur le fonds de roulement de la société.

Ce prélèvement s'explique par l'abandon de la construction du centre émetteur ondes courtes de Thaïlande qui devait être totalement pris en charge par le fonds de roulement de l'opérateur.

Cette situation, outre qu'elle relève d'une pratique budgétaire peu orthodoxe, a singulièrement compliqué la construction du budget 1997, dans la mesure où la simple reconduction du niveau des activités 1996 supposait en premier lieu la mise en oeuvre d'une " mesure nouvelle " de 60 millions de francs.

Si les arbitrages budgétaires 1997 ont abouti à une attribution de seulement 5 millions de francs de ressources budgétaires supplémentaires à RFI (soit une progression apparente de 0,6 %), la réalité s'apparente plutôt à une diminution en francs constants des moyens financiers de RFI.

La structure des ressources continue d'évoluer.

Les ressources de RFI ont progressé de 12,4 % en 1996, progression essentiellement due à un prélèvement sur le fonds de roulement de 60 millions de francs, laquelle a permis à la subvention du ministère des Affaires étrangères de diminuer de 14,2 %.

Il convient de relever que la modification de la structure de financement de RFI qui fait de moins en moins appel à une subvention du ministère des Affaires étrangères, en baisse régulière depuis 1993, a été stoppée.

Alors qu'elle représentait 85 % des ressources, elle n'a joué que pour 52 % en 1996 mais devrait représenter presque 60 % en 1997.

Parallèlement, le prélèvement de redevance au profit de RFI a été multiplié, en francs, par 5,6 en trois exercices budgétaires, passant de 4,9 %, en 1994, à 23 % de ses ressources en 1996 et 36 % en 1997, soit une progression de près de 100 millions de francs par rapport à l'an dernier.

La quasi stagnation du budget de RFI (+ 0,6 %) va contraindre l'opérateur à de nouveaux efforts.

Or, la poursuite de la rénovation du parc des émetteurs TDF se traduira par une augmentation de 12 millions de francs des coûts de diffusion. C'est dire l'ampleur du redéploiement budgétaire que RFI devra opérer pour couvrir par ailleurs les glissements de coûts (personnel, tarifs des prestataires) et assurer la poursuite de son développement en FM et sur satellite. L'essentiel de ce redéploiement concernera le dispositif de diffusion en Europe de l'Ouest et en Amérique du Nord où l'abandon de la diffusion en ondes courtes (coûteuse) est rendu possible par l'évolution des habitudes d'écoute et l'accès aux programmes de RFI par satellite et en FM.

N'existe-t-il pas là un gisement d'économies ?

La diffusion sur RFI en Ondes courtes est justifiée par des motifs de défense nationale et de « missions de souveraineté » : la métropole doit pouvoir joindre à tout moment ses ressortissants et ses réseaux diplomatiques. À l'heure des transmissions téléphoniques par satellite et d'Internet, ces motifs peuvent paraître désuets, voire technologiquement dépassés. Un audit technique pourrait donc être utilement réalisé à condition qu'il soit rapide et qu'il soit rapidement suivi de décisions !

Votre rapporteur estime que le budget consacré à la diffusion en Ondes courtes devra être réduit, pour deux raisons : d'une part, les habitudes d'écoute se modifient dans les pays développés et l'écoute de la FM ou du satellite se substitue à celle de l'Onde courte, qui a tendance à disparaître dans ces pays ; d'autre part, les dépenses de diffusion ont trop vite progressé depuis 1995 sans que le volume des heures diffusées ait progressé de manière équivalente. Il faudrait donc que RFI privilégie à nouveau le contenu sur les tuyaux. La prochaine étape devra développer la diffusion sur les satellites de réception directe.

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