2. Un accroissement récent des dépenses primaires

Ce classement de la France se retrouve si l'on ne considère que les dépenses "hors dette". En effet, la France a augmenté ses dépenses "primaires" de + 5,8 points de PIB entre 1980 et 1996, alors que, excepté l'Italie, les autres pays de l'Union européenne de développement comparable ont connu soit une baisse de ces mêmes dépenses (Allemagne, Royaume-Uni, Belgique, Pays-Bas) soit une hausse modérée (Danemark, Suède).

3. Des postes de dépenses particulièrement lourds

La spécificité la plus forte des dépenses publiques françaises est le poids de sa fonction publique : en France, le poids des administrations publiques dans l'emploi total atteint presque 25 %. Même si la comparaison ne peut être directe en raison des différences institutionnelles entre les deux pays, les effectifs sont comparables à ceux des fonctionnaires allemands, mais pour une population de 58,4 millions au lieu de 82 millions d'habitants.

La France à contre-courant en matière de réduction des dépenses
de fonction publique

Depuis la fin des années 80, la réduction du volume de l'emploi public est un élément essentiel des stratégies de maîtrise des dépenses publiques chez les partenaires de la France.

Les programmes de réduction des effectifs publics mis en oeuvre par de nombreux partenaires de la France peuvent surprendre par l'ampleur des coupes proposées. Ainsi, les emplois du secteur public britannique ont diminué de 22 % entre 1987 et 1990. En Suède, un plan de réduction de 23 % des effectifs en deux ans a été adopté en 1989. Il a plus tard été révisé à la hausse. Au Canada, l'emploi dans les services publics a diminué de 5 % entre 1985 et 1993. Aux Etats-Unis, un objectif de compression de 13 % des effectifs, soit 272.000 fonctionnaires, a été fixé en 1993. En Allemagne, l'emploi public a été réduit de 250.000 postes entre 1991 et 1995. Aux Pays-Bas, les effectifs de la fonction publique ont décru de 0,4 % par an depuis 1987.

Les modalités de réalisation de ces programmes varient d'un pays à l'autre. En Grande Bretagne, la réduction du nombre de fonctionnaires est largement due à la réduction de la taille du secteur public. Aux Etats-Unis, l'administration essaie de limiter le nombre de licenciements en développant des programmes d'"achat" des départs. Aux Pays-Bas, la baisse du nombre d'emplois publics s'est accompagnée d'une forte augmentation du nombre de fonctionnaires allocataires de pensions d' "incapacité", si bien que l'impact de la baisse des effectifs sur les finances publiques est difficilement évaluable. Au Canada, en revanche, l'assainissement a été obtenu grâce à des mesures de restrictions budgétaires aboutissant au regroupement ou à la suppression d'agences gouvernementales, ainsi que la réduction du nombre de ministères.

En France, la progression du nombre d'emplois publics a été continue jusqu'en 1996. De 1973 à 1996, la variation de l'emploi total, soit + 1 million, résulte d'une création de 1,6 million d'emplois publics et d'une destruction de 600.000 emplois dans le secteur privé marchand.

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