EXAMEN EN COMMISSION

La commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat a procédé à l'examen du présent rapport, au cours de sa séance du 4 mars 1998.

A l'issue de l'exposé du rapporteur, M. Christian de La Malène s'est interrogé sur le financement de l'organisation du traité, et notamment du système international de surveillance.

M. Michel Alloncle, évoquant le refus de l'Inde et du Pakistan de signer le traité, a demandé si l'on pouvait considérer que la position de l'Inde était elle-même motivée par celle du Pakistan.

M. Maurice Lombard a évoqué les risques de réalisation d'essais et d'accession à l'arme nucléaire de pays qui n'auraient pas signé le traité. Il a également émis la crainte que de tels pays autorisent sur leur territoire des essais clandestins pratiqués par d'autre pays, qui tourneraient ainsi l'interdiction posée par le traité.

En réponse à ces observations, M. Jean Faure, rapporteur, a apporté les précisions suivantes :

- le budget de l'organisation prévue par le traité sera alimenté par des contributions des Etats membres et la quote-part de la France s'élèvera à 6,5 % de ce budget, soit, pour 1998, une contribution estimée à 22 millions de francs ;

- à la différence du Pakistan, l'Inde a clairement manifesté une opposition de fond au traité d'interdiction des essais nucléaires, le Pakistan ayant alors déclaré qu'il suspendait sa signature à celle de l'Inde ;

- le traité interdit tout autant les essais nucléaires réalisés par un pays sur son propre territoire que les essais qui seraient réalisés, sur ce même territoire, par un tiers ; par ailleurs, le système de surveillance permettra de détecter de tels essais.

Après avoir rappelé la situation des divers groupes d'Etats au regard de la possession de l'arme nucléaire ou de la capacité de l'acquérir, M. Xavier de Villepin, président, a fait remarquer qu'Israël avait pu se doter de l'arme nucléaire sans recourir aux essais. Il a fait état des contrôles opérés sur d'autres Etats disposant de capacités nucléaires mais n'ayant pu jusqu'à présent accéder à un armement nucléaire. A propos de la position de l'Inde, il a considéré que les bons résultats obtenus, lors des dernières élections législatives, par le parti nationaliste hindou, qui soutient l'accession de l'Inde au rang de puissance nucléaire, n'allaient pas faciliter une évolution de ce pays en faveur de la ratification du traité. Il a cependant estimé que la proposition de coopérer avec l'Inde dans le domaine nucléaire civil, afin de satisfaire ses immenses besoins énergétiques, devait être étudiée car elle pourrait fournir le moyen d'obtenir de cette dernière des engagements dans le domaine de la non-prolifération. Il a enfin signalé que les essais "sous-critiques" demeureraient autorisés, et continueraient à être réalisés par les Etats-Unis alors que la France ne peut plus réaliser de tels essais en l'absence de site d'expérimentations.

M. Christian de La Malène a considéré que l'attitude respective de la Chine et de l'Inde conditionnait tout l'avenir du processus de désarmement nucléaire, les moyens de pression internationale étant cependant très limités à l'égard de ces deux pays.

M. Xavier de Villepin, président, a évoqué les interrogations qui sont apparues sur le rôle de la Chine dans le domaine de la prolifération, en citant l'exemple de l'assistance chinoise pour la réalisation d'un réacteur en Algérie.

Enfin, M. Jean Faure a apporté des précisions relatives à l'absence de capacité française de réaliser des essais "sous-critiques", aux risques liés à la prolifération et à l'assistance que la Chine accorde également, dans le domaine nucléaire, à l'Iran.

La commission a alors approuvé le projet de loi qui lui était soumis.

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