DEUXIÈME PARTIE -

TIRONS PARTI DE NOTRE RÉSEAU FERROVIAIRE EN VUE D'UNE OUVERTURE SUR L'EUROPE

La loi du 4 février 1995 d'orientation pour l'aménagement et le développement du territoire avait affecté un objectif clair et compréhensible par tous les Français à la politique des infrastructures ferroviaires. Son article 17 précisait ainsi qu' " en 2015, aucune partie du territoire français métropolitain ne sera située à plus de cinquante kilomètres ou de quarante-cinq minutes d'automobile soit d'une autoroute ou d'une route express à deux fois deux voies en continuité avec le réseau national, soit d'une gare desservie par le réseau ferroviaire à grande vitesse ".

Afin de mettre en oeuvre ce principe, la loi prévoyait notamment l'établissement d'un schéma du réseau ferroviaire dont la réalisation, à l'image de l'ensemble des schémas sectoriels, devait s'achever en 2015 et qui prenait la forme d'une révision et d'une prolongation du schéma national des liaisons ferroviaires à grande vitesse publié en 1992.

Cette relance de la planification des investissements ferroviaires avait pour mission selon les termes de l'article 18 de la loi du 4 février 1995 d' " assurer la continuité et la complémentarité des réseaux, aussi bien pour les personnes que pour les marchandises ".

La consécration législative du schéma national des liaisons à grande vitesse s'est heurtée à la modification des conditions économiques et financières qui avaient fondé son élaboration et qui, d'instrument de programmation, l'a ravalé au rang de déclaration d'intention.

Néanmoins, la remise en cause du schéma de 1992 pour des raisons budgétaires ne doit pas aboutir à nier la nécessité de poursuivre la modernisation du réseau ferroviaire français et son adaptation aux besoins de l'économie et des citoyens.

Le transport ferroviaire dispose d'atouts incontestables et le regain d'intérêt qu'il suscite chez nos partenaires augure d'un possible renouveau de ce mode de transport victime pendant de nombreuses années de la concurrence de la route.

La construction européenne, tout en lui offrant de nouvelles perspectives de développement, entraînera dans son organisation de profondes modifications qui, au prix d'un effort d'adaptation, sont susceptibles d'en améliorer la productivité.

Les décisions prises par le Gouvernement, si elles affichent une volonté de favoriser le transport ferroviaire, suscitent de nombreuses interrogations :

- quels sont les motifs exacts qui ont justifié l'abandon du schéma directeur national des lignes ferroviaires à grande vitesse ?

- les décisions du Gouvernement ne remettent-elles pas en cause la légitimité de la politique d'adaptation et de rénovation du réseau ferroviaire qui était inscrite dans la loi du 4 février 1995 d'orientation pour l'aménagement et le développement du territoire ?

- les choix effectués sont-ils les plus pertinents en termes de rentabilité et d'équité ?

- les décisions prises notamment celles concernant le TGV-Est n'obèrent-elles pas, dans un contexte de rigueur, des possibilités d'investissements consacrés aux autres modes de transport ?

Ce sont ces questions auxquelles votre commission d'enquête a souhaité répondre.

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