C. UNE ABSENCE D'ORIENTATIONS CLAIRES CONCERNANT LE DÉVELOPPEMENT DES LIGNES CLASSIQUES

Dans un souci de rééquilibrage des investissements entre les modes de transport, le Gouvernement a souhaité rompre avec une logique privilégiant " systématiquement la réalisation d'infrastructures nouvelles en lieu et place d'une optimisation des infrastructures existantes " (communiqué du 4 février 1998).

A ce titre, il a indiqué que " parallèlement au développement du réseau à grande vitesse, l'adaptation des infrastructures existantes doivent viser tout à la fois à améliorer la qualité des services offerts et, en même temps, à favoriser le développement du fret ".

Ces intentions, si elles sont louables, ne s'accompagnent d'aucune programmation . Il est seulement précisé que l'Etat proposera de porter sa participation au financement des investissements ferroviaires à inscrire dans les contrats de plan Etat-région à hauteur de 500 millions de francs par an au moins, soit 2,5 milliards de francs sur la période 1998-2002.

Par ailleurs, aucune priorité n'est établie entre les différents objectifs assignés à la modernisation des lignes existantes que sont le développement de plates-formes de transport combiné, la création et l'amélioration des dessertes régionales, l'électrification des lignes ou encore le contournement d'agglomérations.

Cette absence de priorités laisse donc régner une grande incertitude alors que des choix déterminants devront être effectués dans le cadre des schémas multimodaux de transport qui planifieraient l'offre ferroviaire à l'horizon 2020.

Votre commission souligne, pour le regretter, que les déclarations gouvernementales du 4 février dernier ne se soient accompagnées d'aucune concertation et n'aient fait l'objet d'aucun débat au Parlement.

Ceci est d'autant plus regrettable que la politique ferroviaire est à la croisée des chemins. La réforme de février 1997 a contribué à clarifier les responsabilités des différents intervenants : État, régions, SNCF, RFF. Son environnement réglementaire est appelé à évoluer profondément sous l'effet de l'harmonisation initiée par la Commission européenne. Par ailleurs, la légitimité du transport ferroviaire est susceptible d'être renouvelée dans un contexte d'augmentation de la demande de transports engendrée par la construction européenne et de sensibilité croissante de nos concitoyens aux préoccupations environnementales.

C'est donc à ce titre que votre commission a souhaité examiner les modalités de la nécessaire réorientation de la politique ferroviaire et déterminer les objectifs qui devaient lui être assignés.

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