2. Le développement du recours au péage dans les autres pays européens

Du fait de la raréfaction des ressources budgétaires, les directeurs des routes des pays d'Europe occidentale constatent " une tendance en Europe vers la mise à péage, des mouvements significatifs vers une autonomie de gestion 41( * ) ".

a) L'évolution symbolique de l'Allemagne

L'évolution de l'Allemagne vers le système du péage est symbolique, la gratuité du réseau allemand étant légendaire. Cette évolution provient de la conjonction de plusieurs facteurs : les contraintes budgétaires, le poids de l'unification, la nécessité d'accroître le réseau de 2.000 kilomètres, ainsi que, du fait de l'ouverture des frontières à l'est, du développement du passage de voyageurs traversant gratuitement l'Allemagne sans s'y arrêter.

Le 1er janvier 1995, l'Allemagne a mis en place avec le Danemark, les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg un système commun de vignette temporelle pour autoriser l'usage de leur réseau autoroutier aux poids lourds de plus de douze tonnes. Ce droit d'usage, plafonné à 1.250 euros par an, donne accès au réseau des cinq pays.

A moyen terme, l'idée est d'introduire un péage kilométrique pour tous les véhicules. Seul un péage électronique permettra cette évolution car le réseau autoroutier allemand est très maillé, avec de très nombreuses entrées/sorties et des volumes de trafic importants.

Parallèlement, le Gouvernement allemand étudie les modalités d'un financement privé de la construction, l'entretien et l'exploitation des autoroutes. Une loi sur la construction et le financement privé de routes fédérales existe déjà depuis 1994.

b) Une généralisation progressive

La Grande Bretagne a choisi de financer ses infrastructures autoroutières selon la méthode du péage fictif. Néanmoins, depuis 1991, le " New Roads ans Streetworks Act " autorise la mise à péage des nouvelles infrastructures. Le Gouvernement britannique a par ailleurs, en 1993, fait part de son intention d'introduire le péage électronique dès que la technologie sera suffisamment fiable.

En Autriche, une loi de 1991 autorise la privatisation des voies et l'élargissement du réseau à péage. Il est possible, par décret, de transformer toutes les routes fédérales, même celles actuellement gratuites, en routes à péage.

En Irlande, la responsabilité du développement du réseau routier national a été transférée en 1994 à une Agence nationale des routes (NRA), qui a le pouvoir de lever des péages. L'Agence est également chargée de recenser les routes nationales susceptibles d'être mises à péage. Les recettes dégagées viennent s'ajouter aux crédits budgétaires. La volonté de développer l'investissement privé basé sur le péage conduit à une mise en concurrence de chaque concession et de la construction de chaque route à péage. En outre, la loi prévoit que les capitaux privés devront représenter au moins 20 % du coût total de chaque opération.

La Suède, où le financement des routes par le budget de l'Etat a toujours été revendiqué, prévoit la mise à péage d'ouvrages d'art, de ponts notamment, et l'introduction du péage urbain à Stockholm et Gotteborg.

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