C. RÉNOVER EN PROFONDEUR LE SYSTÈME DE FINANCEMENT

1. Etablir le principe de l'autoroute à péages

Il faut réformer la loi de 1955 afin d'établir le principe (et non plus l'exception) de l'autoroute à péage, en consacrant dans la loi les multiples rôles (financement du réseau, de l'entretien, fluidité du trafic, sécurité) que le péage joue aujourd'hui.

Quatre arguments peuvent être avancés dans ce sens :

- il est nécessaire de permettre le financement, à terme, du haut niveau d'entretien et d'aménagement requis sur le réseau. Ce sont des dépenses permanentes qui appellent des ressources pérennes.

- le péage permet de faire participer les voyageurs et transporteurs étrangers, et non le seul contribuable national aux coûts du réseau. Les ressources ainsi dégagées sont très importantes, notamment dans les régions frontalières. Par exemple, le tiers du produit des péages perçu par la SANEF est aujourd'hui libellé en devises.

La France est la plaque tournante du trafic routier en Europe, de la Grande-Bretagne vers l'Italie ou encore de l'Allemagne à l'Espagne. Il importe de ne pas se priver de cette ressource.

- préserver les 15.000 emplois, répartis sur le territoire, du secteur concédé,

- dégager des marges de manoeuvre pour construire éventuellement de nouvelles autoroutes.

Il faut établir un péage sur les autoroutes nouvelles en construction. En d'autres termes, il s'agirait de généraliser le principe retenu s'agissant du viaduc de Millau. Le péage est accepté s'il est perçu comme la contrepartie d'un service rendu, et non comme une taxe. Le service rendu doit être apprécié au niveau du réseau, et non de la seule section empruntée par l'usager.

De la même façon, il faut généraliser le péage sur les pénétrantes urbaines. Le péage permet de réguler le trafic. Il est le complément indispensable de la plurimodalité. Partout où se trouve un service autoroutier de niveau équivalent, il doit y avoir un péage.

Evolution des dépenses d'entretien du réseau routier

(en millions de francs)

 

1989

1990

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

Non concédé

3246

3110

3005

2727

2766

2952

3191

3165

3175

3225

Concédé

2318

2633

2877

3011

3079

3234

3479

3772

3927

3700

En fonction de l'accroissement de la taille du réseau, les besoins d'entretien progressent. Qui peut penser sérieusement que les coûts d'entretien du réseau concédé, qui atteignent 4 milliards de francs, puissent être à nouveau supportés par l'impôt ? Plus le réseau concédé à péage sera proportionnellement important, plus les besoins en entretien seront satisfaits, et moins le poids de cet entretien pèsera sur l'Etat.

La politique tarifaire doit obéir à une logique économique et non servir à des prélèvements ou à assister la politique de lutte contre l'inflation.

Page mise à jour le

Partager cette page