III. LA POSITION DE VOTRE COMMISSION

Le texte adopté par l'Assemblée semble au total plus contraignant que celui adopté par le Sénat en première lecture. Votre commission vous propose donc, même si une majorité des modifications de nos collègues députés ont été acceptées par elle, d'y apporter, dans l'optique d'un dialogue constructif, plusieurs amendements.

Pour la composition de l'autorité , il semble nécessaire d'aboutir à une représentation plus équilibrée du monde aéronautique, tout en reconnaissant la spécificité de la problématique de la " gêne sonore ", qui se distingue de l'acoustique et de la santé humaine. Votre commission considère en outre qu'il est utile, pour asseoir l'autorité morale de cet organisme, de revenir à une plus grande collégialité dans le mode de nomination et de renforcer le statut de ses membres, qui a été quelque peu fragilisé par l'Assemblée nationale.

Pour les pouvoirs de l'autorité , que l'Assemblée nationale a accrus, en lui conférant, notamment, la possibilité de sanctionner les infractions à la réglementation en matière de bruit à la place du ministre, votre commission vous proposera de préciser la rédaction et d'atténuer le caractère parfois trop répressif du texte (montant des sanctions, pouvoir " d'arbitrage " mal défini en droit).

Pour les commissions consultatives de l'environnement , dont l'Assemblée a renforcé le rôle et modifié la composition par rapport à ce que prévoyait la législation en vigueur, votre commission vous propose de préciser que les associations qui y siègent, et qui constitueront désormais le tiers de l'effectif, sont celles qui sont concernées par l'environnement aéroportuaire, la rédaction actuelle étant trop extensive en la matière. En outre, lorsque le comité permanent de ces commissions exerce les attributions dévolues, par la loi relative à la lutte contre le bruit de 1992, aux commissions consultatives d'aide aux riverains (CCAR), qui donnent un avis sur la distribution des aides publiques à l'insonorisation des logements, votre commission considère qu'il est indispensable qu'y siègent les représentants de l'Etat et du gestionnaire d'aéroport, alors que l'Assemblée nationale les a, en conséquence d'un amendement ayant un autre objet, de facto exclus des comités permanents des commissions consultatives de l'environnement.

En matière d'urbanisme , votre commission vous propose d'accepter les propositions que l'Assemblée nationale a formulées à partir de la rédaction de première lecture du Sénat. Il s'agit de la création d'une nouvelle zone D dans les plans d'exposition au bruit, qui aura non seulement, comme l'avait souhaité la Haute Assemblée, une vocation d'information des riverains, mais qui obligera également à l'insonorisation des constructions nouvelles dans cette zone. L'Assemblée nationale a repris, même si elle l'a formulée différemment, la mesure préventive que le Sénat avait introduite permettant l'application anticipée des plans d'exposition au bruit, quand ils sont en cours de révision ou d'extension, afin que des " réserves foncières " puissent être temporairement constituées pour ne pas hypothéquer l'extension éventuelle d'infrastructures aéroportuaires.

Votre commission a souhaité atténuer la portée de l'article 4 bis introduit par l'Assemblée nationale, qui lève l'interdiction, posée par le loi de 1985, de construction des immeubles collectifs à usage d'habitation dans la zone C des plans d'exposition au bruit, pour ne pas risquer d'exposer de nouvelles populations aux nuisances sonores. Votre commission a prévu, dans ce but, que cette possibilité de construction nouvelle s'accompagne d'une diminution simultanée et équivalente des capacités d'accueil existantes dans d'autres constructions situées dans les mêmes zones.

Votre rapporteur tient également à souligner que plusieurs personnes l'ont, depuis la première lecture du texte au Sénat, sollicité pour connaître les intentions du Gouvernement en matière de limitation des nuisances sonores aériennes d'origine militaire. En conséquence, comme le lui a demandé votre commission, il se propose d'interroger le ministre sur cette question lors de la discussion en séance publique du présent projet de loi.

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