II. LE PROJET DE LOI DE FINANCEMENT DE LA SÉCURITÉ SOCIALE POUR 2000 : LA REMISE EN CAUSE D'UNE CERTAINE IDÉE DE LA SÉCURITÉ SOCIALE

Votre commission avait estimé que le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 1999 était " fragile dans ses équilibres " .

L'équilibre annoncé du régime général se traduit finalement par un déficit de 4 milliards.

Le Gouvernement franchit une nouvelle étape avec le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2000 : désormais, sa politique dégrade les comptes de la sécurité sociale.

Votre commission avait estimé que le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 1999 était " inabouti dans ses analyses " . Rarement la représentation nationale n'avait été sollicitée par autant d'annonces de réformes, dont aucune ne figurait, sous une forme achevée, dans le texte final : réforme des retraites, réforme des cotisations patronales.

Le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2000 est un cocktail d'absence de propositions (la réforme des retraites est une nouvelle fois repoussée) et d'innovations monstrueuses. En effet, la discussion du projet est " brouillée " par le financement des 35 heures et la création d'un " fonds de financement de la réforme des cotisations patronales " .

Les lois de financement de la sécurité sociale, acquis essentiel pour que le Parlement se prononce sur le financement de la protection sociale , sont menacées par l'intrusion du financement de la politique de l'emploi .

Les mesures initialement prévues par le Gouvernement ont provoqué une crise grave du paritarisme. Dans une confusion extrême, le Gouvernement a modifié à la dernière minute des circuits de financement, affectant au fonds de réserve des retraites des recettes destinées au financement de l'assurance maladie, de la famille, de l'assurance vieillesse, " en échange " de l'absence de contribution des branches du régime général au financement des 35 heures.

Mais le fait le plus marquant de ce projet de loi est bien que le Gouvernement dégrade les comptes de la sécurité sociale, ce qui constitue une première depuis la création des lois de financement.

A. LE GOUVERNEMENT DÉGRADE LES COMPTES DE LA SÉCURITÉ SOCIALE

Les comptes de la sécurité sociale, portés par une conjoncture économique favorable, pourraient être largement excédentaires en 2000.

La politique du Gouvernement menace ces excédents.

1. La conjoncture économique reste très favorable

a) Le " rebond " de l'économie mondiale

La conjoncture économique pour 2000 marque un réel " rebond " de l'économie mondiale, dont devrait profiter la France.

La Direction de la prévision, comme le FMI ou les instituts de prévisions nationaux, a révisé à la hausse ses prévisions de croissance de l'économie mondiale en 1999 et 2000 : de + 2 à + 2,5 % en 1999 et de + 2,5 à 3 % en 2000.

Cette révision généralisée des perspectives de croissance mondiale obéit à quatre facteurs :

- le rebond inattendu de l'économie japonaise (+ 1 % de croissance en 1999), qui ne se prolongerait toutefois pas en 2000 (entre 0 et 1 % de croissance selon les instituts) en raison du manque de dynamisme de la demande intérieure privée ;

- la sortie de crise des pays d'Asie du Sud-Est, autorisée par la baisse de leurs taux d'intérêt ;

- la vigueur de l'économie américaine qui continue à croître en 1999 à un rythme proche de 4 %, différant ainsi en 2000 " l'atterrissage en douceur " attendu depuis maintenant trois ans.

Le ralentissement de l'économie américaine serait toutefois plus ou moins brutal selon les conjoncturistes : de 3,8 % de croissance en 1999 à 2,1 % en 2000 selon la Direction de la prévision, de 4 % en 2000 à 3 % selon l'OFCE par exemple ;

- l'accélération de la croissance dans la zone euro (+ 2,7 % en 2000 après + 2 % en 1999), liée à l'amélioration de l'environnement international et à la bonne tenue de la demande intérieure, en particulier de l'investissement des entreprises qui est resté soutenu en 1999, malgré la crise des pays émergents.

Sous ces hypothèses, la demande mondiale adressée à la France se redresserait (+ 5,7 % en 2000 après + 3 % en 1999).

b) Le " rebond " de l'économie française

La croissance de l'économie française en 1999 serait de + 2,3 % selon la Direction de la prévision (+ 2,6 % selon l'OFCE), prévision cohérente avec les analyses conjoncturelles les plus récentes de l'INSEE.

Les scénarios de croissance pour 2000 présentés par le Gouvernement et les instituts indépendants se rejoignent : ils décrivent un " rebond " de l'économie française, soutenu par l'accélération des exportations, l'investissement des entreprises, la reconstitution des stocks et la bonne tenue de la consommation des ménages.

Les divergences concernent plutôt l'ampleur de ce rebond : ainsi la croissance s'élèverait-elle à 2,8 % en 2000, selon la Direction de la prévision et REXECODE, mais à 3 % selon le BIPE et même 3,5 % selon l'OFCE.

Pour la plupart des prévisionnistes, la croissance de l'économie française serait supérieure à celle de la zone euro dans son ensemble. La contribution des échanges extérieurs à la croissance, négative en 1999 (- 0,3 point de croissance), serait neutre en 2000 dans la prévision du Gouvernement et positive pour REXECODE et l'OFCE (respectivement + 0,3 et + 0,2 point de croissance), en raison des hypothèses de croissance aux Etats-Unis plus favorables retenues par ces deux instituts.

La demande intérieure se caractérise, depuis 1997, par son dynamisme, ce qui explique la bonne résistance de l'économie française au ralentissement de la croissance mondiale.

Elle connaîtrait toutefois, selon le ministère de l'économie, des finances et de l'industrie, un léger ralentissement en 2000 (+ 2,6 % contre + 2,9 % en 1999) en raison de la remontée des taux d'intérêt à long terme et du prix du pétrole (qui ampute le pouvoir d'achat).

L'évolution du pouvoir d'achat du revenu des ménages en 2000 serait identique à celle de 1999 (+ 2,6 %), le ralentissement de la progression du salaire par tête étant compensé par l'augmentation de l'emploi.

Sous l'hypothèse d'une légère baisse du taux d'épargne (de 15,7 % en 1999 à 15,6 % en 2000), telle que la retient la Direction de la prévision, la consommation des ménages s'accélérerait légèrement (de + 2,4 % en 1999 à + 2,7 % en 2000).

L' emploi salarié dans les secteurs marchands progresserait de 1,5 % en 1999 et de 1,7 % en 2000 selon la Direction de la prévision (soit + 220.000 emplois en 1999 et + 290.000 emplois en 2000), qui évalue par ailleurs à 130.000 les créations d'emplois imputables en 2000 à la réduction de la durée du travail.

REXECODE et l'OFCE prévoient toutefois une progression de l'emploi salarié plus soutenue (+ 2,1 % en 2000).

Ainsi, malgré une légère accélération de l'évolution de la productivité du travail en 2000, habituelle en phase d'accélération de l'activité, l'ensemble des prévisionnistes prolongent en 2000 la tendance à l'enrichissement du contenu en emplois de la croissance française.

Selon les instituts indépendants, le taux de chômage continuerait à baisser : de 11,8 % en 1998 à 11,2 % en 1999 et 10,4 % en 2000 selon REXECODE (10,7 % en 2000 selon l'OFCE).

En 2000, le nombre de chômeurs diminuerait de 150.000 à 200.000 environ par rapport à 1999.

Prévisions de croissance pour 1999 et 2000

 

Gouvernement

B.I.P.E . (1)

REXECODE (2)

O.F.C.E. (3)

 

1999

2000

1999

2000

1999

2000

1999

2000

P.I.B. ( volume )

2,3

2,8

2,3

3,0

2,3

2,8

2,6

3,5

Nombre d'emplois salariés

1,5

1,7

1,5

1,7

1,8

2,1

1,8

2,1

Prix de la consommation ( moyenne annuelle )

0,6

1,0

0,9

1,3

0,5

1,0

0,9

1,1

Prix du PIB
(moyenne annuelle)

0,6

1,2

0,9

1,4

0,4

0,8

0,5

0,7

(1) B.I.P.E. : Bureau d'Informations et de Prévisions économiques.
(2) REXECODE : Centre de Recherches pour l'Expansion de l'Economie et le Développement des Entreprises.
(3) O.F.C.E. : Observatoire Français des Conjonctures Economiques.

La prévision de croissance de la masse salariale pour 2000 est la suivante :

Salaire moyen par tête

2,3

Effectifs salariés

1,7

Source : CCSS, septembre 1999

c) L'incertitude de ces prévisions est importante

La très forte convergence des prévisions à court terme contraste avec les inquiétudes, tout aussi convergentes, sur les risques de ruptures brutales sur les marchés financiers .

Une autre incertitude est liée à la prise en compte dans les prévisions à court terme de la réduction du temps de travail. L'ensemble des instituts ont retenu un scénario de réduction du temps de travail qui ne remettait pas en cause les grands équilibres macro-économiques.

2. Le projet de loi s'appuie sur des comptes tendanciels biaisés

a) Des comptes anticipatifs et non tendanciels

L'introduction du rapport de la Commission des comptes de la sécurité sociale (septembre 1999) conclut que les comptes établis pour l'an 2000 ont une nature toute particulière : " Ce ne sont pas à proprement parler des prévisions... Ce ne sont pas non plus exactement des comptes " tendanciels "...

M. Gabriel Mignot, président de la sixième chambre de la Cour des comptes, a ainsi déclaré devant votre commission que le compte tendanciel de l'année n+1 présenté lors de la réunion de septembre de la commission des comptes de la sécurité sociale recouvrait deux notions différentes : " une évolution spontanée des comptes, mais également des anticipations quant aux mesures annoncées par le Gouvernement " 22( * ) .

Pour votre rapporteur, la définition d'un compte tendanciel est de partir des constatations de l'année n-1 et des prévisions de l'année n pour bâtir, compte tenu des hypothèses macro-économiques retenues pour la construction du projet de loi de finances et d'un environnement réglementaire inchangé, les comptes de la sécurité sociale pour l'année n+1.

Les comptes " tendanciels " 2000 de la sécurité sociale, annoncés par la Commission des comptes de la sécurité sociale le 21 septembre 1999, reposent sur un certain nombre d'hypothèses. Ces hypothèses sont de nature profondément différente :

* Les prévisions macro-économiques

La commission a retenu une croissance de l'assiette des encaissements du secteur privé (y compris " emplois jeunes ") de 4,4 % et un taux d'inflation hors tabac de 0,9 %. Ces hypothèses sont naturellement identiques à celles du projet de loi de finances.

Remettre en cause la sincérité de ces prévisions macro-économiques semble difficile. Le Parlement ne peut que " douter " de la réalisation de ces hypothèses, comme l'avait fait à juste titre, pour le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 1999, la commission des Affaires sociales à propos de l'évolution prévue de l'inflation, qui s'est avérée beaucoup plus basse que prévue.

Pour l'année 2000, la convergence des analyses montre que ces prévisions sont tout à fait réalisables.

* L'application de la législation et de la réglementation en vigueur

Deux mesures sont explicitement mentionnées à ce titre :

- l'intégration de la régularisation 1999 de CSG et droits sur les alcools au profit de la CNAMTS à hauteur de 3,2 milliards de francs, conformément aux règles régissant la répartition de ces prélèvements entre les régimes d'assurance maladie. Les dispositions du code de la sécurité sociale s'appliquent ;

- la stricte application de l'indexation des pensions et prestations familiales sur les prix ; cette hypothèse ne découle pas à proprement parler de la réglementation en vigueur, pour la bonne raison qu'il en existe plus depuis le 31 décembre 1998.

La prise en compte de ces deux éléments s'inscrit bien dans la construction d'un compte " tendanciel ".

* L'anticipation de mesures annoncées, mais non encore décidées par le Parlement (domaine législatif), le Gouvernement (domaine réglementaire) ou même l'autorité judiciaire.

Quatre " anticipations ", dont l'une fort malencontreuse, ont été effectuées par la Commission des comptes de la sécurité sociale.

Première anticipation , le secrétaire général de la Commission des comptes de la sécurité sociale a souhaité provisionner une somme de 5,5 milliards de francs, au titre des " transferts " des branches du régime général au " fonds de financement de la réforme des cotisations patronales de sécurité sociale " . Or, l'article 2 du projet de loi de financement de la sécurité sociale, prévoyait initialement que le montant de ces contributions serait fixé " par voie de convention ".

A défaut de convention, le texte indique laconiquement, dans sa version déposée par le Gouvernement à l'Assemblée nationale, que la contribution serait déterminée " à partir du surcroît de recette (...) induit par la réduction du temps de travail ". Le dossier de presse soulignait toutefois que " la voie conventionnelle " serait " privilégiée ".

Le secrétaire général de la Commission des comptes de la sécurité sociale a donc fait l'hypothèse que l'article 2 du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2000 était voté et que, dans la foulée, les négociations conventionnelles avaient échoué.

L'estimation du surcroît de recette qui lui " pose des problèmes délicats et ne peut être que très imprécise " l'a toutefois conduit à inscrire -" spontanément "- une " provision " représentant " une contribution du régime général de 5,5 milliards de francs en 2000 ".

Cette anticipation s'est révélé exacte du 21 septembre au 25 octobre 1999, le Gouvernement -surprise !- la reprenant à son compte, à 100 millions de francs près. Le 25 octobre, veille du débat sur le projet de loi de financement à l'Assemblée nationale, elle est devenue une " mauvaise anticipation ".

Deuxième anticipation décidée par le secrétaire général de la Commission des comptes de la sécurité sociale, la prise en charge par la CNAF d'une partie de la majoration de l'allocation de rentrée scolaire, représentant un coût pour la CNAF de 2,5 milliards de francs. Cette prise en charge progressive a été annoncée dans son principe par M. Lionel Jospin lors de la Conférence de la famille. Cette opération est une pure débudgétisation pour l'Etat et une façon de " mobiliser " à son profit les excédents de la branche famille. On cherchera vainement dans le dossier de presse du projet de loi de financement de la sécurité sociale ou dans les exposés des motifs la moindre mention de ces 2,5 milliards de francs qui reste donc une hypothèse " spontanée " de la Commission des comptes de la sécurité sociale.

En revanche, les dépenses relatives au FASTIF -dont M. Lionel Jospin avait également annoncé qu'elles seraient prises en charge par l'Etat- restent à la charge de la CNAF (986 millions de francs dans le compte tendanciel), aucun crédit n'ayant été inscrit à cet effet dans le projet de loi de finances.

La démarche suivie par la Commission des comptes de la sécurité sociale n'est pas logique.

La troisième anticipation du secrétaire général de la Commission des comptes est la plus explicable. Le rapport de la Commission a fait l'hypothèse -à la suite du contentieux " Baxter "- du reversement par la branche maladie à l'industrie pharmaceutique d'une partie, provisoirement estimée à 1,2 milliard de francs, de la contribution exceptionnelle de 2,5 milliards de francs acquittée en 1996.

Certes, la CJCE -saisie par question préjudicielle par le Conseil d'Etat en 1997- a considéré, le 8 juillet 1999, par l'arrêt " Baxter ", que " les articles 52 du traité CE (devenu, après modification, article 43 CE) et 58 du traité CE (devenu article 48 CE) s'opposent à une réglementation d'un État membre qui, d'une part, frappe les entreprises établies dans ce dernier et y assurant l'exploitation de spécialités pharmaceutiques d'une contribution exceptionnelle sur le chiffre d'affaires hors taxes réalisé par celles-ci au titre de certaines de ces spécialités pharmaceutiques lors du dernier exercice d'imposition écoulé avant la date d'adoption de cette réglementation et, d'autre part, ne permet à ces entreprises de déduire de l'assiette de cette contribution que les dépenses engagées au cours du même exercice d'imposition et afférentes aux seules opérations de recherche réalisées dans l'état d'imposition, lorsqu'elle s'applique à des entreprises communautaires opérant dans cet État par le biais d'un établissement secondaire. "

Mais le Conseil d'Etat n'avait pas encore rendu, le 22 septembre 1999, sa décision au fond 23( * ) . La Commission des comptes de la sécurité sociale a préjugé ainsi des conclusions de la plus haute juridiction administrative française et a anticipé les effets d'une éventuelle annulation.

La quatrième anticipation est relative aux dépenses des branches maladie et accidents du travail.

L'évolution des dépenses d'assurance maladie repose sur l'hypothèse de l'inflexion. La Commission des comptes anticipe l'effet supposé des mesures gouvernementales. L'augmentation des dépenses du champ ONDAM serait de 2,5 % par rapport aux prévisions de réalisation 1999 , soit + 2,8 % pour le régime général en métropole.

Dans ce cas, il ne s'agit plus d'hypothèses tendancielles. On remarquera que deux postes de dépenses connaissent une évolution tout à fait étonnante :

- les dépenses maladie proprement dites progresseraient de 3,3 % en 2000 (après 3,5 % en 1998 et 3,5 % en 1999) ; la logique d'une prévision " tendancielle " aurait été de retenir une évolution de 3,5 % ;

- les dépenses d'invalidité temporaire , à la charge de la branche accidents du travail et maladies professionnelles, progresseraient de 2,5 % en 2000 (après 6,3 % en 1999 et 5,0 % en 1998) ; la logique d'une prévision tendancielle aurait été de retenir une évolution de l'ordre de 6 %.

Le rapport de la Commission des comptes de la sécurité sociale n'explique guère par quels moyens le Gouvernement entend infléchir ces dépenses.

Le secrétaire général de la Commission des comptes de la sécurité sociale a retenu un ONDAM progressant de 2,4 % par rapport aux prévisions d'exécution de l'année 1999. La Direction de la sécurité sociale a considéré qu'il convenait d'opérer un " rebasage " de l'ONDAM en appliquant un taux de progression aux dépenses estimées , et non aux dépenses prévues, de l'année n-1. Le taux de progression " affiché " dès la réunion de la Commission des comptes de la sécurité sociale est ainsi de 2,4 %.

Bien évidemment, le taux de progression de l'ONDAM " affiché " par la Commission des comptes est identique à celui retenu par le Gouvernement.


ONDAM prévu pour 1999

ONDAM 1999
(estimations)

ONDAM 2000

Progression par rapport à la prévision

Progression par rapport à l'estimation

623,6

643,0

658,3

5,56 %

2,38 %

b) Un excédent du régime général sous-estimé

Au total, la Commission des comptes chiffre l'excédent tendanciel du régime général à 6 milliards de francs.

Le solde du régime général

 

2000
(chiffres " tendanciels " CCSS)

Maladie

- 3.723

AT

648

Vieillesse

6 513

Famille

2 543

Ensemble RG

5.981

Mais, sans la " provision " 35 heures et la fraction de la majoration d'allocation de rentrée scolaire mise à la charge de la branche famille cet excédent pourrait être de 14 milliards de francs.

3. Les mesures du Gouvernement sont, en conséquence, chiffrées de manière incomplète

Votre rapporteur a souhaité recalculer des objectifs de dépenses plus conformes à la définition de comptes tendanciels. Il convient de retrancher les " anticipations " de la Commission des comptes, afin de déterminer le véritable " solde tendanciel " -ou encore le " solde spontané "- des comptes de la sécurité sociale.

a) Les conséquences de la reconstruction d'objectifs de dépenses et de prévisions de recettes tendanciels

Les hypothèses macro-économiques sont les mêmes que celles du Gouvernement.

En revanche, votre rapporteur a choisi de retenir des prévisions de dépenses d'assurance maladie et d'accidents du travail légèrement plus élevées (variation sur l'objectif de dépenses de la branche maladie et sur l'objectif de dépenses de la branche accidents du travail)

Votre rapporteur a retranché les " transferts RTT ", le remboursement aux laboratoires d'une partie de la contribution versée en 1996 et la prise en charge partielle de la majoration d'allocation de rentrée scolaire.

Les objectifs " tendanciels " de dépenses par branche en 2000

(en milliards de francs)

 

Objectifs de dépenses " tendanciels " 2000

Actions de correction

Objectifs recalculés CAS

Maladie - maternité - invalidité - décès

733,1

- 2,4 (transfert RTT)
+ 1,2 (sous-estimation dépenses maladie) - 1,2 (remboursement contribution laboratoires)

730,7

Vieillesse - veuvage

799,9

- 1,8 (transfert RTT)

798,1

Accidents du travail

54,6

- 0,4 (transfert RTT)
+ 0,3 (sous-estimation dépenses)

54,5

Famille

263,8

- 2,5 (MARS)
- 1,0 (transfert RTT)

260,3

Total dépenses

1.851,4

- 7,8

1.843,6

Ainsi, le compte tendanciel établi par la Direction de la sécurité sociale à partir des " anticipations " du secrétaire général de la commission des comptes de la sécurité sociale se traduit par 7,8 milliards de francs de dépenses supplémentaires par rapport à une évolution " spontanée ". Ce chiffre est la contraction d'une sous évaluation des dépenses (1,5 milliard de francs) et de l'inscription de 9,3 milliards de francs de dépenses nouvelles, dont 8,1 milliards de francs de charges indues.

Les véritables objectifs tendanciels de dépenses par branche pour 2000

 

LFSS 1999 (1)

LFSS 1999

Prévisions sept. 1999 (2)

LFSS 2000

Objectifs recalculés CAS

(3)

(3)/(1)

(3)/(2)

Maladie - maternité - invalidité - décès

697,8

709,8

730,7

4,71 %

2,94 %

Vieillesse - veuvage

781,4

779,1

798,1

2,14 %

2,44 %

Accidents du travail

53,0

53,5

54,5

2,83 %

1,87 %

Famille

257,0

258,0

260,3

1,28 %

0,89 %

Total dépenses

1.789,1

1.800,4

1.843,6

3,05 %

2,40 %

Hors majoration de l'allocation de rentrée scolaire pour les prévisions de réalisation 1999.

Les objectifs tendanciels de dépenses calculés par votre commission mettent en lumière une progression très inégale des dépenses selon les branches : très modérée pour la branche famille (+ 1,28 %), contenue pour la branche vieillesse (2,14 %), explosive pour la branche maladie (+ 4,71 %).

Comparaison entre les objectifs " tendanciels " du Gouvernement
et les objectifs recalculés par la commission des Affaires sociales

 

LFSS 1999 (1)

LFSS 2000
Objectifs " tendanciels "
(2)

LFSS 2000
Objectifs recalculés CAS
(3)

(2)/(1)

(3)/(1)

Maladie - maternité - invalidité - décès

697,8

733,1

730,7

5,06 %

4,71 %

Vieillesse - veuvage

781,4

799,9

798,1

2,37 %

2,14 %

Accidents du travail

53,0

54,6

54,5

3,02 %

2,83 %

Famille

257,0

263,8

260,3

2,64 %

1,28 %

Total dépenses

1.789,1

1.851,4

1.843,6

3,44 %

3,05 %

C'est cette progression inégale qui est masquée par l'intégration de mesures nouvelles dans les objectifs de dépenses tendanciels : car si la progression des dépenses maladie correspond à une contraction de sous-estimation de dépenses et de dépenses nouvelles, la branche famille voit son évolution " tendancielle " grossie de 3,5 milliards de charges indues, qui permettent d'afficher une progression des dépenses de 2,6 % au lieu de 1,28 %. Dès le " tendanciel " établie par la commission des comptes de la sécurité sociale, s'amorce le " siphonnage " de la branche famille.

Les prévisions tendancielles de recettes sont, en revanche, " exactes ". La forte progression des recettes (+ 70 milliards de francs) est due à la multiplication des prélèvements nouveaux complétées par la croissance. Elle permet de contenir la progression des dépenses (+ 52 milliards de francs).

Les prévisions " tendancielles " de recettes par catégorie en 2000

 

(1)
LFSS 1999

(2)
Prév.sept 1999

(3)
Tendanciel2000

Evolution
(3)/(1)

Evolution
(3)/(2)

Cotisations effectives

1.062,9

1.066,8

1.106,6

4,11 %

3,73 %

Cotisations fictives

194,8

195,0

201,5

3,44 %

3,33 %

Contributions publiques

63,8

62,6

62,8

-1,57 %

0,32 %

Impôts et taxes affectés

438,7

439,7

460,6

4,99 %

4,75 %

Transferts reçus

5,2

4,9

1,8

-65,38 %

-63,27 %

Revenus des capitaux

1,4

1,6

1,7

21,43 %

6,25 %

Autres ressources

32,6

33,4

34,2

4,91 %

2,40 %

Total

1.799,5

1.804,0

1.869,2

3,87 %

3,61 %

NB : hors majoration de l'allocation de rentrée scolaire : 6,85 milliards de francs en 1999.

La progression attendue des recettes affectées à la sécurité sociale est de 3,87 %, contre une progression des dépenses comprise entre 3,05 et 3,44 %. L'écart entre ces deux progressions n'est plus aussi important qu'en 1998 et en 1999.

Cette " reconstruction " a des effets importants sur le solde du régime général.

b) Les conséquences de la reconstruction d'un véritable solde tendanciel sur le solde du régime général

Les comptes tendanciels du régime général revus et corrigés

(en millions de francs)

 

CCSS
septembre 1999

Actions de correction (dont " anticipation ")

Compte calculé par la commission des Affaires sociales

CNAMTS maladie

 
 
 

Recettes

630.705

 

630.705

Dépenses

634.428

+ 1.200 (sous estimation dépenses maladie)
- 2.354 (transfert RTT)
- 1.200 (contribution laboratoires)

632.074

Variation fonds de roulement

- 3.723

+ 2.354

- 1.369

CNAMTS accidents travail

 
 
 

Recettes

47.916

 

47.916

Dépenses

47.267

+ 340 (sous estimation incapacité temporaire)
- 405 (transfert RTT)

47.202

Variation fonds de roulement

648

+ 65

714

CNAVTS

 
 
 

Recettes

416.019

 

416.019

Dépenses

409.505

- 1.771 (transfert RTT)

407.734

Variation fonds de roulement

6.513

+ 1.771

8.285

CNAF

 
 
 

Recettes

268.194

 

268.194

Dépenses

265.651

- 1.010 (transfert RTT)
- 2.500 (ARS)

262.141

Variation fonds de roulement

2.543

+ 3.510

6.053

ENSEMBLE RG

 
 
 

Recettes

1.362.834

 

1.362.834

Dépenses

1.356.852

- 7.700

1.349.151

Variation fonds de roulement

5.982

+ 7.700

13.683

La reconstruction d'un véritable compte tendanciel montre que le régime général aurait connu, sans les mesures décidées par le Gouvernement, un excédent de 13,7 milliards de francs, et non de 6 milliards de francs.

Les soldes du régime général

(en millions de francs)

 

1999

2000 (chiffres tendanciels CCSS)

2000 (chiffres tendanciels CAS)

Maladie

- 12.100

- 3.723

- 1.369

Accidents du travail

400

648

714

Vieillesse

4.400

6.513

8.285

Famille

3.300

2.543

6.053

Ensemble RG

- 4.000

5.981

13.683

La construction de comptes tendanciels " anticipatifs " rend particulièrement difficile la comparaison entre ce qui est réellement tendanciel et ce qui est corrigé par le Gouvernement.

Pour les comptes du régime général en 2000, l'annonce d'un solde tendanciel de 14 milliards de francs aurait rendu nécessaire l'affichage parallèle des mesures correctrices décidées par le Gouvernement, dont la contribution des organismes de sécurité sociale au financement des 35 heures. Le Gouvernement aurait été ainsi contraint de " chiffrer " une telle contribution, c'est-à-dire fixer son assiette, son taux et ses modalités de recouvrement, ce qu'il n'a fait ni dans le projet de loi 35 heures, ni dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale. Dans le cas présent, il a laissé le soin à la Commission des comptes de la sécurité sociale de se livrer à cette " basse besogne ".

Il est intéressant de noter que les deux premières lois de financement présentaient des mesures de redressement des comptes décidées par le Gouvernement. Pour 2000, la politique du Gouvernement dégrade les comptes de la sécurité sociale 24( * ) .

c) Les mesures décidées par le Gouvernement : une présentation incomplète

Le projet de loi de financement comporte un certain nombre de mesures, ayant un effet financier sur le solde du régime général.

La page 30 de l'annexe c) détaille l'impact de ces mesures.

Le " coup de pouce " de 0,3 % en faveur des pensions vieillesse et invalidité (art. 11 du projet de loi) a pour conséquence une dépense supplémentaire de 950 millions de francs à la charge de la CNAVTS, de 50 millions de francs à la charge de la CNAMTS et de 60 millions de francs à la charge de la CNAMTS/accidents du travail. Par ailleurs, 2.900 millions de francs sont " précomptés " sur l'excédent 2000 de la CNAVTS pour alimenter le fonds de réserve des retraites (art. 10 du projet de loi) 25( * ) .

Le " coup de pouce " de 0,3 % s'appliquant à la base mensuelle des allocations familiales (art. 7 du projet de loi) entraîne une dépense supplémentaire de 340 millions de francs à la charge de la CNAF. Par ailleurs, l'essentiel des dépenses supplémentaires se concentre sur la CNAF : aides au logement accordées jusqu'à 21 ans (220 millions de francs), complément familial 21 ans (330 millions de francs), augmentation du fonds d'action sociale (250 millions de francs) 26( * ) .

100 millions de francs sont prévus à la charge de la CNAMTS pour alimenter le " fonds cliniques ". Celle-ci recevrait 1.200 millions de francs en provenance des laboratoires, par l'intermédiaire de la contribution prévue à l'article 22 du projet de loi, afin " d'effacer " l'effet négatif du remboursement d'une partie de la contribution de 1996 27( * ) .

Le " bilan " annoncé des mesures nouvelles est ainsi de 4 milliards de francs.

Mais la plupart des " véritables " mesures ont été anticipées par le rapport de la Commission des comptes de la sécurité sociale.

L'effet net de l'ensemble des mesures gouvernementales, annoncées lors du projet de loi de financement ou anticipées lors de la Commission des comptes, est chiffré à 12 milliards de francs.

Par convention, la sous-estimation des dépenses d'assurance maladie et des dépenses d'accidents du travail est réintégrée. Le Gouvernement s'engage, en quelque sorte, à cet infléchissement : il s'agit de mesures décidées par le Gouvernement 28( * ) , et non anticipées par le secrétaire général de la commission des comptes de la sécurité sociale.

La prise en compte du remboursement de la contribution versée par les laboratoires en 1996 (contentieux " Baxter ") dans les dépenses de la branche maladie pose problème, aucun détail n'étant donné dans le projet de loi sur les modalités de remboursement de cette contribution.

Le régime général en 1999 : le Gouvernement dégrade les comptes

 

Compte tendanciel calculé par la commission des Affaires sociales

Mesures correctrices (dont " anticipation ")

Compte

LFSS 2000

CNAMTS maladie

 
 
 

Recettes

630.705

contribution labos : + 1.200

631.905

Dépenses

632.074

+ 2.504
(pensions : + 50
fonds cliniques : + 100
Transfert RTT : + 2.354

Infléchissement dépenses maladie : - 1.200

Remboursement labos : + 1.200)

634.578

Variation fonds de roulement

- 1.369

- 1.304

- 2.673

CNAMTS accidents du travail

 
 
 

Recettes

47.916

 

47.916

Dépenses

47.202

+ 125
(pensions : + 60
Transfert RTT : + 405

Infléchissement : - 340)

47.327

Variation fonds de roulement

714

- 125

589

CNAVTS

 
 
 

Recettes

416.019

 

416.019

Dépenses

407.734

+ 5.621
( pensions : + 950
Transfert RTT : 1.771
Fonds de réserve : 2.900)

413.355

Variation fonds de roulement

8.285

- 5.621

2.664

CNAF

 
 
 

Recettes

268.194

 

268.194

Dépenses

262.141

+ 4.650
(MARS : + 2.500
BMAF : + 340
Aide au logt 21 ans : + 220
Cplt familial 21 ans : + 330
Fonds action sociale : + 250
Transfert RTT : + 1.010)

266.791

Variation fonds de roulement

6.053

- 4.650

1.403

ENSEMBLE RG

 
 
 

Recettes

1.362.834

+ 1.200

1.364.034

Dépenses

1.349.151

+ 12.900

1.362.051

Solde

13.683

- 11.700

1.983

Cette " manipulation " des comptes tendanciels se retrouve pour le compte des administrations publiques de sécurité sociale (ASSOS). Le rapport économique, social et financier chiffre ainsi l'excédent des " ASSOS " à 0,25 % du PIB en 2000.

Votre rapporteur estime que l'excédent spontané est d'environ 40 milliards de francs, alors que le Gouvernement le chiffre à 23 milliards de francs.

Excédent spontané des administrations de sécurité sociale en 2000

en millions de francs

Régime général

13.722

FSV

8.483

ARRCO

15.528

AGIRC

- 693

IRCANTEC

638

Autres régimes complémentaires

1.118

Autres régimes de salariés

-2.397

Régimes de non salariés

2.913

UNEDIC

341

Solde

39.653

PIB (en milliards de francs)

9.169.000

en % du PIB

+ 0,43 %

Mais si l'on retranche des 39 milliards les " prélèvements " prévus pour la sécurité sociale et l'UNEDIC, on retrouve effectivement un solde qui n'est pas très éloigné de celui du Gouvernement.

Tableau de passage : du solde prévisionnel des administrations de sécurité sociale au solde après mesures décidées par le Gouvernement


Solde prévisionnel de la CAS

39.653

Majoration ARS

- 2.500

Prélèvements régime général

- 5.540

Prélèvements autres régimes

- 160

Contribution UNEDIC

- 7.000

Solde après mesures

24.453

en % du PIB

+ 0,27

d) Un projet de loi qui s'avère faux

Le Gouvernement a finalement renoncé à des mesures, qui n'étaient pas chiffrées dans le dossier de presse ou à la page 30 de l'annexe c) du projet de loi de financement de la sécurité sociale, mais qui, intégrées dans le compte tendanciel, figuraient dans les objectifs de dépenses du projet de loi.

Le Gouvernement avait tout d'abord prévu des " contributions " des branches du régime général (CNAMTS-maladie, CNAMTS-accidents du travail, CNAVTS, CNAF) ainsi que de l'UNEDIC et des régimes complémentaires ARRCO et AGIRC. Ces contributions devaient être affectées au " fonds de financement de la réforme des cotisations patronales " .

Comme ce dispositif -en l'état inconstitutionnel- a été rejeté unanimement par les partenaires sociaux, le Gouvernement y a renoncé.

Les 5,6 milliards de francs attendus du côté du régime général ont donc été " compensés " par l'affectation de 47 % des droits 403 sur les alcools (soit une perte de recettes pour le Fonds de solidarité vieillesse).

Or, les excédents du FSV peuvent être affectés, depuis la loi de financement de la sécurité sociale pour 1999, au fonds de réserve pour les retraites. L'excédent attendu du FSV pour 2000 étant de 8,3 milliards de francs, le Gouvernement comptait utiliser cette " manne " pour alimenter le fonds de réserve.

En conséquence, afin de ne pas être accusé de préférer les 35 heures aux retraites, le Gouvernement a décidé, par un amendement à l'article 10 du projet de loi de financement de la sécurité sociale, adopté par l'Assemblée nationale, d'affecter au fonds de réserve des retraites une fraction du prélèvement social de 2% sur les revenus du patrimoine et les produits de placements.

Ce prélèvement social était affecté à la CNAF, à la CNAVTS et à la CNAMTS. Comme le fonds de réserve pour les retraites bénéficierait désormais de 49 % de ce prélèvement social, la fraction affectée à la CNAMTS passerait de 28 % à 8 %, celle de la CNAF de 22 à 13 %, et celle la CNAVTS de 50 à 30 %.

Le prélèvement social de 2 % fait décidément l'objet de toute l'attention du Gouvernement. Votre commission, en proposant un schéma de financement alternatif de la couverture maladie universelle, s'était opposée à ce que la CNAMTS devienne bénéficiaire de ce prélèvement, l'affectation d'un même prélèvement à plusieurs branches brouillant singulièrement la compréhension des finances sociales.

L'affectation du prélèvement social de 2 %

 

LFSS 1998

Loi du 27 juillet 1999 portant création de la CMU

PLFSS 2000

CNAF

50 %

22 %

13 %

CNAVTS

50 %

50 %

30 %

CNAMTS

 

28 %

8 %

Fonds de réserve pour les retraites

 
 

49 %

Total

100 %

100 %

100 %

Les organismes de sécurité sociale contribueront ainsi, de manière indirecte au financement des 35 heures, non pas par un prélèvement classé dans leurs " dépenses ", mais par une perte de recettes.

Les mesures correctrices ne sont donc pas celles présentées par le tableau de la page 30 de l'annexe c) . Il convient de prévoir la perte de recettes pour la CNAF, la CNAVTS et la CNAMTS et la " diminution " de dépenses du fait de " l'absence " de transfert RTT.

En outre, la discussion à l'Assemblée nationale a majoré de 400 millions de francs les dépenses de la branche accidents du travail et maladies professionnelles, " gagé " par une diminution moins importante que prévue du taux de cotisations.

Les comptes du régime général après le vote du PLFSS par l'Assemblée nationale

 

Compte
PLFSS 2000 initial

Mesures correctrices

PLFSS 2000 après AN

CNAMTS maladie

 
 
 

Recettes

631.905

- 2.260 ( perte partie prélèvement social)

629.645

Dépenses

634.578

- 2.354 (absence transfert RTT)

632.224

Variation fonds de roulement

- 2.673

+ 94

- 2.579

CNAMTS accidents du travail

 
 
 

Recettes

47.916

+ 400 (surcroît de recettes)

48.316

Dépenses

47.327

- 5
(surcroît de dépenses + 400
Absence transfert RTT : - 405)

47.322

Variation fonds de roulement

589

+ 395

994

CNAVTS

 
 
 

Recettes

416.019

- 2.260
(perte partie prélèvement social)

413.759

Dépenses

413.355

Absence transfert RTT : - 1.771

411.584

Variation fonds de roulement

2.664

- 489

2.175

CNAF

 
 
 

Recettes

268.194

- 1.017 (perte partie prélèvement social)

267.177

Dépenses

266.791

- 1.010 (Absence transfert RTT)

265.781

Variation fonds de roulement

1.403

- 7

1.396

ENSEMBLE RG

 
 
 

Recettes

1.364.034

- 5.137

1.358.897

Dépenses

1.362.051

- 5.130

1.356.921

Solde

1.983

- 7

1.976

Le Gouvernement dégrade les comptes de la sécurité sociale de manière différente, opérant un " prélèvement sur recettes " au gré d'une " règle de trois ".

L'excédent du régime général pour 2000, malgré un excédent tendanciel de près de 14 milliards de francs, est en définitive loin d'être acquis.