B. ARTE

Créée en avril 1991 ARTE, fruit de la coopération franco allemande voit son particularisme souligné à l'occasion des débats suscités par la perspective de son intégration dans la nouvelle structure publique.

La part de marché moyenne d'ARTE sur sa tranche de diffusion (19h-3h) s'est établie en France sur les huit premiers mois de l'année à 3,6% et en Allemagne à 0,7%, en nette progression par rapport à 1998 (3,3% et 0,6%). La chaîne culturelle européenne poursuit donc sa progression, malgré la densification du paysage audiovisuel :

ARTE a inscrit de nouveaux records cet été, avec une part de marché globale, sur la période juillet - août 1999, de 4,2% en France et 0,8% en Allemagne, et des scores hebdomadaires culminant à 5% et 1 %. La chaîne a enregistré en France sa plus forte progression en prime-time (20h45-22h30), avec 4,2°/o contre 3,5% en 1998 soit 700 000 téléspectateurs.

1. Exécution budgétaire 1998

L'année 1998 a été, comme pour La Cinquième, après un exercice 1997 difficile, celle du retour à l'équilibre. Le résultat budgétaire se révèle bénéficiaire de + 1,7 MF (après un déficit de 15,1 MF en 1997, un bénéfice de 1,4 MF en 1996 et un déficit de 19,2 MF en 1995), tandis que le résultat net comptable se monte à + 4,2 MF en 1998 (après un déficit de 17,6 MF en 1997, un déficit de 19,4 MF en 1996 et un excédent de 11,9 MF en 1995).

Ce retour à l'équilibre a été rendu possible à la suite d'un effort de rigueur dans la gestion, tant en ce qui concerne ses dépenses de programmes que ses charges d'exploitation. Les charges se sont révélées inférieures à celles fixées dans le budget initial (1.005,5 MF pour 1.008 MF budgétés). Par ailleurs, les recettes budgétaires se situent dans les limites prévues (1.007,2 MF pour 1.008 MF budgétés), dans la mesure où des plus-values de recettes sur les produits financiers et les recettes commerciales ont permis de neutraliser des mesures de régulations budgétaires de 2,8 MF intervenu en début d'année.

Les soldes intermédiaires de gestion s'améliorent : le résultat d'exploitation demeure cependant négatif (- 5,1 MF). Le résultat financier (4,2 MF) est caractérisé par une forte diminution des produits compensée par une réduction équivalente des charges financières. Enfin, le résultat exceptionnel redevient positif, tout en accueillant en produits et en charges les dotations et les reprises des amortissements dérogatoires.

La trésorerie a poursuivi et accéléré sa dégradation, entamée en 1997, et affiche un solde de 86,9 MF au 31/12/1998 (- 23,8 MF). Elle n'a pas bénéficié, comme les années précédentes, de l'encaissement en début d'année d'un solde important de ressources publiques prévu au titre de l'année précédente. En outre, l'augmentation du besoin en fonds de roulement a pour principale origine un retard intervenu dans le remboursement de deux échéances de crédit de TVA, qui n'est intervenu que courant 1999, ainsi qu'une diminution des dettes fournisseurs. Il est amplifié par la diminution du stock de programmes - par suite de nouvelles modalités d'amortissement - et par la poursuite de celle du fonds de roulement.

2. Exécution 1999

Le budget 1999 est construit en équilibre sur la base d'un montant de 1.039.7 MF en augmentation de 31,7 MF par rapport au budget 1998, conformément au projet de loi de finances 1999.

Dans le cadre de ce budget en équilibre, La Sept-ARTE mettra en oeuvre les objectifs principaux suivants :

• le renforcement de la diffusion d'ARTE à travers l'amélioration du service sur le cinquième réseau obtenue dans le cadre de la renégociation du contrat TDF, l'installation de la version allemande sur le satellite Eutelsat, la présence en numérique à la fois sur TPS et Canal Satellite ;

•  le financement de l'accroissement de la contribution à ARTE G.E.I.E., conformément au budget du groupement européen adopté par l'assemblée générale du 15 décembre 1998. Ce budget, qui intègre des mesures de redéploiement et d'économies significatives, permet au G.E.I.E. de financer en année pleine les nouveaux programmes d'avant soirée dont il a la responsabilité (ARTE Info, la tranche 20h 15 - 20h45) ;

•  le renforcement du plan de production et d'achats de programmes de La Sept-ARTE, qui permettra, d'une part, de financer les nouveaux magazines de 19 heures produits par le pôle français, d'autre part, de relancer une politique de création qui constitue une mission spécifique et essentielle de l'entreprise.

Il est important de remarquer que cet accroissement du budget de programmes n'est possible que dans la mesure, ou l'annuité 1999 du financement du nouveau siège d'ARTE G.E.I.E., sera prélevée sur le fonds de roulement de l'entreprise à hauteur de 11.8 MF. En effet, aucune ressource n'a été prévue dans le projet de loi de finances 1999 au titre de cette décision prise à l'unanimité en assemblée générale à Strasbourg. Un financement spécifique devra nécessairement être planifié pour le prochain exercice, étant donné la diminution de la trésorerie de La Sept - ARTE et le montant élevé de l'annuité 2000. Les prises de participation dans TV5, dans le Réseau des Arts, ainsi que dans une nouvelle chaîne thématique sont également provisionnées dans le tableau de financement prévisionnel 1999.

Enfin, l'exercice 1999 sera également marqué par un accroissement des effectifs permanents de 165 à 175 contrats à durée indéterminée. Cette évolution, qui s'inscrit notamment dans le cadre du passage aux 35 heures, résulte pour l'essentiel de l'intégration de personnels en contrat à durée déterminée sur des postes correspondant à des besoins permanents de La Sept-ARTE.

Au 30 juin 1999, les réalisations s'élèvent à 569,8 MF pour les recettes et à 555,5 MF pour les dépenses. Le résultat budgétaire constaté au 30 juin (+14 MF) n'est pas significatif : il correspond pour l'essentiel à la saisonnalité des ressources de redevance qui est concentrée sur le premier semestre et qui est déconnectée des dépenses et des engagements.

Les perspectives d'exécution 1999 détaillées font espérer un résultat budgétaire équilibré. Cet équilibre repose sur deux hypothèses principales extérieures à La Sept ARTE :

•  l'encaissement de la totalité des ressources publiques prévues au budget. L'analyse des recettes de redevance à mi-année fait apparaître une avance par rapport au budget mensualisé, et laisse prévoir que les objectifs annuels seront atteints ;

•  l'exécution équilibrée du budget de ARTE GEIE, afin de confirmer le montant de la contribution de La Sept-ARTE prévu au budget. Si les difficultés sur les ressources de parrainage se confirment, elles devront être compensées par des économies équivalentes sur les dépenses.

Les prévisions font apparaître d'une part une plus value sur les produits financiers (+0,5 MF), d'autre part des économies sur certaines lignes de dépenses. Les économies les plus significatives sont les suivantes :

•  les auteurs : -0,9 MF, du fait de la prise en compte de la renégociation du contrat triennal avec les sociétés d'auteurs ;

•  la diffusion : -0,5 MF, du fait du retard enregistré dans les projets de diffusion en 1 6/9 ème ;

•  le personnel permanent : -1 MF, du fait d'une régularisation sur des charges sociales versées sur les exercices précédents.

Les marges de manoeuvres budgétaires seront affectées au plan de production et d'achat de programmes, qui sera réévalué de 4 MF environ. Elles permettront de financer des programmes exceptionnels, destinés à la programmation de fin d'année ou à préparer l'exercice 2000, notamment en fiction et en spectacles.

Actuellement, aucune modification lourde de la grille de programmes n'est prévue pour le début 2000. Néanmoins, des évolutions sont envisagées, notamment en matière de programmes culturels et de soirées thématiques, qui pourraient être testées en cours d'exercice. La provision constituée en début d'année pour préparer une nouvelle grille, sera utilisée pour financer ces nouveaux programmes.

Le solde de trésorerie prévisionnel en fin d'exercice s'établit à 83 MF, en amélioration de 7 MF par rapport à la prévision initiale. Cet écart provient essentiellement de l'annulation de l'investissement Réseau des Arts prévu sur 1999.

3. Perspectives pour 2000

Votre rapporteur n'a pas obtenu d'informations détaillées sur le projet de budget pour 2000 en cours d'élaboration.

Il faut donc d'abord se reporter aux indications contenues dans le fascicule jaune " communication audiovisuelle ". Celui-ci indique que La Cinquième bénéficie d'une mesure nouvelle de 26,3 MF, qui devrait permettre à la chaîne de financer une " amélioration des programmes de l'avant-première partie de soirée. "

Le budget prévisionnel pour 2000 s'établit à 1.078,2 MF, soit une croissance de 3,7% par rapport à 1999.

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