EXAMEN EN COMMISSION

Réunie le 23 novembre sous la présidence de M. Alain Lambert, président , la commission a, après que le président eut salué la présence de MM. Louis de Broissia et Jean-Paul Hugot, rapporteurs pour avis de la commission des affaires culturelles, respectivement pour les crédits de la presse et de la communication audiovisuelle procédé à l'examen des crédits de la presse pour 2000 , sur le rapport de M. Claude Belot, rapporteur spécial .

Après avoir indiqué que le système d'aide à la presse donnait, dans l'ensemble, satisfaction à la profession et que ses modalités répondaient au souci de garantir le pluralisme, le rapporteur spécial a voulu, sans entrer dans une analyse détaillée des dotations, insister sur trois questions.

Il a souligné que l'État continue de se comporter comme s'il était possible de ponctionner les entreprises publiques, en oubliant de les rémunérer au juste prix pour les services qu'elles rendent : en l'occurrence, il s'agit de la SNCF - dont on connaît les difficultés qu'elle rencontre pour équilibrer les comptes du Sernam - qui se voit imposer par l'État un remboursement forfaitaire déconnecté des quantités transportées, indépendamment de l'arriéré de paiement dû par l'État à ce titre.

Il a également attiré l'attention sur la laborieuse mise en route du fonds de modernisation de la presse, à la fois parce que le rendement de la taxe sur le hors médias qui le finance est plus faible que prévu, et parce qu'il semble que l'État et la profession aient rencontré quelques difficultés à se mettre d'accord sur une politique et, en particulier, pour définir des critères d'accès aux aides : finalement, près de deux ans après le vote de la loi instituant la ressource et le fonds de modernisation, aucune aide n'avait encore été distribuée.

Le rapporteur spécial a, en dernier lieu, évoqué la situation de l'Agence France Presse. Il a rappelé que cette agence, qui pesait il y a vingt ans le même poids que ses concurrents anglo-saxons, Associated Press, et Reuters, ne représente plus que 5 % du chiffre d'affaires de cette dernière, faute d'avoir su se diversifier dans l'information économique.

Il a insisté sur le fait que son statut actuel constituait un mélange des genres qui rendait l'agence inadaptée à la compétition économique : tandis qu'on trouve, au sein de son conseil d'administration, les clients de l'agence que sont les journaux, l'État, qui assure pourtant directement ou indirectement près de la moitié des recettes, n'y figure pas, même s'il est évident que le nouveau président de l'AFP a bénéficié de son appui pour être élu.

Pour le rapporteur spécial, l'agence se comporte comme un navire à la dérive, au point que l'accomplissement de la mission fondamentale de l'AFP, qui est d'apporter un regard français sur le monde, paraît menacé.

Après que M. Louis de Broissia, rapporteur pour avis de la commission des affaires culturelles pour les crédits de la presse, fut intervenu pour indiquer qu'il partageait les orientations manifestées par le rapporteur spécial, M. Claude Belot a, en réponse à M. Philippe Marini, rapporteur général, indiqué qu'il avait l'intention en sa qualité de rapporteur spécial de se pencher sur la situation de l'AFP, compte tenu des craintes que suscite l'avenir de cet organisme chez tous ceux qui sont attachés à une certaine idée du service public.

A l'issue du débat, le rapporteur spécial a émis un avis favorable aux crédits de la presse .

Réunie le mardi 23 novembre 1999 sous la présidence de M. Alain Lambert, président, la commission a examiné les crédits du budget de la Presse , sur le rapport de M. Claude Belot, rapporteur spécial.

A l'issue de cet examen, elle a confirmé sa proposition de rejeter les crédits des services généraux du Premier ministre.

Elle a, à nouveau, confirmé cette position lors d'une réunion tenue le jeudi 25 novembre 1999, après avoir pris acte des modifications apportées par l'Assemblée nationale.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page