Projet de loi de finances pour 2000, adopté par l'Assemblée nationale, TOME III - Les Moyens des services et les dispositions spéciales - Annexe n° 37 - Services du Premier ministre : III - Conseil économique et social

LISE (Claude), Rapporteur spécial

RAPPORT GENERAL 89-TOME III - ANNEXE 37 (1999-2000) - COMMISSION DES FINANCES

Tableau comparatif au format Acrobat ( 86 Ko )

Table des matières




N° 89

SÉNAT

SESSION ORDINAIRE DE 1999-2000

Annexe au procès verbal de la séance du 25 novembre 1999.

RAPPORT GÉNÉRAL

FAIT

au nom de la commission des Finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation (1) sur le projet de loi de finances pour 2000 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE ,

Par M. Philippe MARINI,

Sénateur,

Rapporteur général.

TOME III

LES MOYENS DES SERVICES ET LES DISPOSITIONS SPÉCIALES

(Deuxième partie de la loi de finances)


ANNEXE N° 37

SERVICES DU PREMIER MINISTRE :

III - CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL


Rapporteur spécial : M. Claude LISE

(1) Cette commission est composée de : MM. Alain Lambert, président ; Jacques Oudin, Claude Belot, Mme Marie-Claude Beaudeau, MM. Roland du Luart, Bernard Angels, André Vallet, vice-présidents ; Jacques-Richard Delong, Marc Massion, Michel Sergent, François Trucy, secrétaires ; Philippe Marini, rapporteur général ; Philippe Adnot, Denis Badré, René Ballayer, Jacques Baudot, Mme Maryse Bergé-Lavigne, MM. Roger Besse, Maurice Blin, Joël Bourdin, Gérard Braun, Auguste Cazalet, Michel Charasse, Jacques Chaumont, Jean Clouet, Yvon Collin, Jean-Pierre Demerliat, Thierry Foucaud, Yann Gaillard, Hubert Haenel, Claude Haut, Alain Joyandet, Jean-Philippe Lachenaud, Claude Lise, Paul Loridant, Michel Mercier, Gérard Miquel, Michel Moreigne, Joseph Ostermann, Jacques Pelletier, Louis-Ferdinand de Rocca Serra, Henri Torre, René Trégouët.

Voir les numéros :

Assemblée nationale ( 11 ème législ.) : 1805 , 1861 à 1866 et T.A. 370 .

Sénat : 88 (1999-2000).


Lois de finances.

PRINCIPALES OBSERVATIONS

A. DES CRÉDITS DONT LA LEGERE PROGRESSION EST CONSACREE A L'ABONDEMENT DE LA CAISSE DES RETRAITES DES ANCIENS MEMBRES DU CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL

Le PLF 2000 enregistre une hausse de 3,31 %, soit 6,06 millions de francs , légèrement inférieure à celle intervenue en 1999 (+ 3,78 %).

Si le PLF 99 mettait l'accent sur les moyens matériels et l'entretien du Palais d'Iéna, cette année l'essentiel des crédits nouveaux seront affectés à la Caisse des retraites des anciens membres. Une part plus faible sera affectée aux secrétariats des groupes.

L'année 2000 sera à cet égard atypique. Elle enregistrera, en année pleine, les effets du renouvellement des membres du CES , intervenu en septembre 1999. 79 des 99 conseillers non renouvelés ont demandé la liquidation de leurs droits. Le nombre des pensions viagères qui était de 431 en juillet dernier va donc enregistrer une hausse de 18,32%.

Enfin, un crédit d'1,226 million de francs a été inscrit afin d'achever la réforme entreprise en 1999. Il va permettre aux secrétariats des groupes de recruter une deuxième secrétaire.

B. APRÈS PLUSIEURS ANNEES DE FORTE PROGRESSION, LES CREDITS AFFECTES AU MATERIEL ET AUX INVESTISSEMENTS BAISSENT DE FACON SENSIBLE.

Au cours des trois derniers exercices, 21 millions de francs ont été alloués au CES afin de rénover le Palais d'Iéna, dont l'entretien avait un temps, été négligé.

Les travaux les plus lourds ont pu être menés à bien au cours des trois derniers exercices. L'accent a été mis sur la sécurité (création d'un escalier de secours, réfection du circuit électrique, désamiantage, etc...) et l'amélioration des conditions de travail (réfection des bureaux) .

Dans le projet de loi de finances 2000, un plan de travaux plus modeste est prévu ; il concerne la mise aux normes " sécurité incendie " d'une partie du Palais et la réfection des façades .

La modernisation des moyens informatiques s'achève. Après le renouvellement du parc de matériel, le CES procède à l'adaptation de ses logiciels. Son site internet a été ouvert le 1er juillet dernier et des nouveaux standards, déterminés en collaboration avec les Journaux Officiels, lui ont permis de diffuser ses rapports huit jours après leur adoption .

C. UN BILAN DE MANDATURE EN RETRAIT PAR RAPPORT A LA PRÉCEDENTE, CONTREBALANCE PAR LE DEVELOPPEMENT DES ACTIVITES INTERNATIONALES

Au cours de la mandature qui s'achève, le Conseil économique et social a adopté 100 avis et études, contre 112 au cours de la précédente mandature. Il est particulièrement regrettable de constater que les demandes gouvernementales ont chuté de 35 au cours de la mandature 1989-1994 à seulement 18 entre 1994 et 1999.

Toutefois, grâce à sa politique dynamique au plan international le CES a su encourager et assister de nombreux pays à se doter de leurs propres conseils économiques et sociaux. Sa politique est essentiellement dirigée vers les pays de l'est et l'Afrique. Dans ces pays, la création d'une telle institution permet d'organiser le dialogue démocratique permanent entre les acteurs économiques et sociaux.

Au cours des trois dernières années au Bénin, en Grèce, Guinée, Slovénie, Slovaquie et Roumanie, des conseils ont vu le jour. D'autres pays tels que la Macédoine ou le Monténégro réfléchissent à de telles créations.

De fréquentes rencontres entre les différents Conseils ont lieu.

Elles se développent dans un cadre régional, à l'exemple de l'Union africaine des Conseils économiques et sociaux créée novembre 1994 ; ou bien encore des réunions annuelles instaurées depuis 1995 par les CES du bassin méditerranéen.

Enfin, en juillet dernier l'Association internationale des conseils économiques et sociaux à vu le jour à Port Louis.

CHAPITRE PREMIER

UN BUDGET DE TRANSITION

A. PRÉSENTATION D'ENSEMBLE

Au mois de septembre 1999, il a été procédé au renouvellement du Conseil économique et social. 99 nouveaux membres ont été nommés au Palais d'Iéna et 132 ont été reconduits dans leurs fonctions.

Ce renouvellement pèse sur le projet de budget 2000. En effet, la quasi-totalité des nouveaux crédits accordés sont affectés à la Caisse des retraites des anciens membres du Conseil économique et social au détriment des autres chapitres budgétaires.

Les crédits demandés pour 2000, au titre du Conseil économique et social, s'élèvent à 189.214.764 francs, soit une augmentation de 3,31 % par rapport au budget voté de 1999 (183,15 millions de francs).

B. PRINCIPALES EVOLUTIONS

1. Indemnités des membres du Conseil économique et social et des sections (chapitre 31-01)

Les crédits demandés en 2000 pour ce chapitre s'élèvent à 125,75 millions de francs, soit une augmentation de 6,10 % par rapport aux crédits inscrits à ce chapitre en 1999.

Ils sont destinés à financer l'augmentation des rémunérations publiques intervenues l'an passé (1,014 million de francs), à poursuivre l'amélioration du fonctionnement des secrétariats des groupes (1,226 million de francs) et pourvoir aux besoins de la caisse des retraites (4,987 millions de francs), conséquence financière du renouvellement intervenu en septembre 1999.

Au total 7,23 millions de francs supplémentaires sont affectés à ce chapitre qui constitue le poste de dépense le plus important du budget.

2. Dépenses de personnel (chapitre 31-11)

Les crédits de ce chapitre sont en hausse de 0,77 million de francs (soit + 1,62 %). Cette évolution modeste s'explique par les mouvements suivants :

- 0,112 million de francs sont consacrés à la transformation d'un emploi d'administrateur en emploi de sous-directeur , et au repyramidage du corps des adjoints administratifs, conséquence de l'accord salarial de la fonction publique. Cette dernière mesure concerne trois emplois.

- 0,405 million de francs financeront les augmentations générales de la fonction publique.

- 0,258 million de francs sont affectés au financement du glissement vieillesse technicité (GVT).

3. Dépenses de matériel (chapitre 34-01)

Les crédits consacrés au matériel et fonctionnement des services augmentent de 0,53 %, soit 0,059 million de francs, et se montent à 11,29 millions de francs ; ces crédits seront affectés à la poursuite et au développement de l'équipement informatique du CES.

4. Equipement administratif (chapitre 57-01)

La création, en 1997, d'un titre V au sein du budget du Conseil économique et social a constitué une innovation dans un budget qui ne comportait traditionnellement que des dépenses de fonctionnement.

Pour 2000, la demande de crédits s'élève à 4 millions de francs (en autorisations de programme comme en crédits de paiement), soit une baisse de 33 ,33 % par rapport à 1999.

Les travaux menés en 2000 viseront notamment à achever la mise aux normes de sécurité du Palais.

CHAPITRE II

DES MOYENS STABLES

A. L'EXÉCUTION DU BUDGET 1999

Pour les chapitres 31-01, 31-11 et 34-01 qui portent sur les rémunérations et les dépenses de fonctionnement courant, les taux de consommation sont conformes aux prévisions d'exécution des dépenses.

Le taux de consommation des crédits (16,39 %) consacrés aux investissements est en nette amélioration par rapport à celui observé le 30 juin 1998 (1,45 %).

L'engagement des travaux reste, malgré cela, faible et ce pour deux raisons.

La première réside dans le fait que les travaux sont soumis aux règles des marchés publics et font donc l'objet d'appel d'offre. A cela s'ajoute le fait que la maîtrise d'ouvrage est déléguée ; ceci accroît les délais. Enfin, la réalisation des travaux est concentrée dans le temps sur la période estivale, au cours de laquelle le Conseil ne siège pas afin de ne pas nuire au bon déroulement des séances.

La seconde relève des règles budgétaires. Depuis trois ans, les autorisations de programme sont égales aux crédits de paiements. Le manque de lisibilité budgétaire nuit à la planification pluriannuelle des travaux d'entretien, et donc à leur bonne organisation.

B. LES RESSOURCES HUMAINES INCHANGÉES

1. Evolution des effectifs de 1995 à 1999 et prévisions pour 2000

L'évolution des effectifs des diverses catégories de personnel au Conseil économique et social a été la suivante :

Les effectifs sont inchangés depuis trois ans et ne connaîtront pas d'évolution en 2000.

2. La présence de fonctionnaires détachés

Dix des trente-deux postes d'agents titulaires de catégorie A étaient occupés -au 1er juillet 1999- par des fonctionnaires en position de détachement, sur des postes d'administrateurs et d'attachés au Conseil économique et social :

· 1 administrateur civil détaché du ministère de l'emploi et de la solidarité : Secrétaire général du Conseil économique et social,

· 2 administrateurs civils détachés du ministère de l'emploi et de la solidarité : chefs de service au Conseil économique et social,

· 1 trésorier principal de première catégorie détaché du ministère de l'économie, des finances et de l'industrie en tant que trésorier du Conseil économique et social.

Les autres fonctionnaires de catégorie A en détachement au Conseil sont :

· 3 administrateurs civils :

à 1 détaché du ministère de l'économie, des finances et de l'industrie,

à 1 détaché du ministère de l'intérieur,

à 1 détaché du ministère de l'emploi et de la solidarité,

• 1 administrateur civil détaché du ministère de l'agriculture et de la pêche a fait valoir ses droits à la retraite le 1 er juillet dernier, il sera remplacé le 1 er décembre prochain par un administrateur détaché du ministère de l'intérieur.

· 1 attaché principal :

à 1 détaché du ministère de l'agriculture et de la pêche.

· 2 attachés principaux :

à 2 détachés du ministère de l'économie, des finances et de l'industrie (dont un de l'INSEE),

• Un attaché principal détaché du ministère de l'économie, des finances et de l'industrie ainsi qu'un attaché principal détaché du ministère de l'emploi et de la solidarité ont été, à leur demande, intégrés dans le corps des attachés du Conseil.

3. L'évolution statutaire des personnels et les actions de formation

En 1999, les agents de catégories A ont bénéficié, pour deux d'entre eux, d'une transformation de l'emploi de directeur-adjoint en un emploi de chef de service.

Il est prévu dans le projet de loi de finances pour 2000, qu'un administrateur bénéficie d'une transformation de son poste en un emploi de sous-directeur.

Les agents de catégories B ont également bénéficié d'une transformation d'emploi. Deux d'entre eux sont passés du titre d'adjoint administratif à celui de secrétaire administratif.

Au sein de la catégorie B, deux emplois d'adjoints administratifs ont été transformés en poste de secrétaire administratif. Ces postes ont donné lieu à un recrutement externe au cours de l'année 1999. Ces agents ont été recrutés pour leur bonne maîtrise des nouvelles technologies.

Enfin, le budget 2000 prévoit un repyramidage du corps des adjoints administratifs, conformément au décret 98-1156 du 16 décembre 1998.

La formation professionnelle reste axée sur la maîtrise des nouveaux logiciels bureautiques et l'usage d'internet.

4. La caisse de retraite des anciens membres du Conseil économique et social

La caisse des retraites bénéficie, dans le projet de loi de finances pour 2000, d'un accroissement de sa subvention de 4,987 millions de francs. Cette forte hausse s'explique par l'accroissement du nombre des pensionnés, lié au renouvellement intervenu en septembre 1999.

Le régime de retraite des membres du CES est basé sur la répartition. Seuls les membres du Conseil , au nombre de 231, acquièrent des droits. Les membres de section (72 personnes) n'en bénéficient pas.

Les fonds sont gérés par la Caisse des dépôts et consignations et s'élevaient, le 1 er juillet 1998, à 208 millions de francs.

Les dépenses pour l'année 1998 se sont élevées à 47,29 millions de francs.

Compte tenu des 79 nouveaux retraités prévus pour l'an prochain, ces dépenses devraient avoisiner 50 millions de francs.

La subvention d'équilibre évoluera donc comme suit :

1997

13.607.499

1998

15.655.625

1999 (Estimation)

18.000.000

Le 1 er juillet 1999, la Caisse servait 641 pensions (viagères, de réversion et d'orphelins) au 1 er juillet 1999, dont le montant moyen s'élevait à 6.238 francs par mois.

La pension moyenne d'un ancien membre s'élève à 6.900 francs. Ce montant varie en fonction du nombre de mandats qu'il a effectués. En outre, les pensions ne sont versées qu'à partir de 55 ans.

C. DES DÉPENSES D'ÉQUIPEMENT ET D'INVESTISSEMENT QUI MARQUENT LE PAS

1. Les travaux de rénovation

Longtemps délaissé, l'entretien du Palais d'Iéna a bénéficié de dotations budgétaires importantes au cours des trois dernières années. Ce sont au total 21 millions qui ont été affectés aux travaux de sécurité urgents, et à l'amélioration des conditions de travail des membres. Le circuit électrique a été rénové, un escalier de secours, desservant les salles du 3 ème étage a été créé. Divers travaux tels que le désamiantage, l'aménagement des abords et des conditions d'accès ont été menés.

Cette année, sous la contrainte budgétaire engendrée par la forte augmentation de la subvention de la caisse des retraites, les autorisations de programme comme les crédits de paiement enregistrent une baisse d'un tiers (de 6 à 4 millions de francs). Cette enveloppe sera consacrée à la mise en sécurité incendie du 2 ème étage et à la réparation des façades.

2. L'informatique

a) L'ouverture du site internet (www. conseil-économique-et-social.fr) conduit l'administration a repenser la gestion des données.

Le site internet, hébergé par la société Ecritel, a ouvert le 1 er juillet 1999. Votre rapporteur s'en félicite même si cette ouverture a été retardée par rapport aux prévisions.

Une étude de redéploiement du réseau câblé devrait débuter en 2000 pour s'achever en 20001. Elle prendra en compte le besoin de la création d'un réseau intranet.

Actuellement, seuls quelques utilisateurs ont accès à l'internet, certains bénéficient d'adresse e-mail.

Le site diffuse les avis, études et rapports en texte intégral des douze derniers mois, en anglais et en français.

Des informations concernent les membres, le rôle et l'organisation du conseil sont également consultables en ligne.

La création du site, dont la ligne éditoriale favorise le contenu documentaire a entraîné la constitution d'une base de donnée composée des notices bibliographiques des avis, rapports et études depuis 1947. Les documents postérieurs au 1 er janvier 1998 sont conservés en texte intégral.

L'informatisation du centre des ressources documentaires n'a pas abouti, comme prévu, en fin d'année 1998. Elle devrait être effective en 2001, et prévue pour fonctionner sur le nouveau réseau.

b) L'informatique de gestion et les outils

Le changement de logiciel de paye et de comptabilité a eu lieu dans les délais prévus. Le choix s'est porté sur le progiciel de la société SNEG.

L'ensemble de parc des ordinateurs a été remplacé et les logiciels standards équipent désormais l'ensemble des postes.

CHAPITRE III

UN BILAN DE MANDATURE EN DEMI-TEINTE

A. UN DÉVELOPPEMENT DYNAMIQUE DES RELATIONS INTERNATIONALES

1. Les actions bilatérales

Elles s'expriment autour de deux axes : l'incitation à la création de Conseil économiques et sociaux, et le développement de relations avec des pays étrangers, en dehors de telle structure.

a) L'incitation à la création de Conseils économiques et sociaux

Les créations de conseils économiques et sociaux se sont fortement accrues au cours de la dernière mandature. Ce fut le cas pour l'Argentine, Malte, la Grèce, le Bénin, la Slovénie, la Slovaquie, la Guinée et la Roumanie.

D'autres pays, à l'exemple de la Macédoine, du Monténégro et de la Hongrie s'apprêtent eux aussi à se doter d'une telle assemblée.

b) Les échanges moins formels

Des échanges bilatéraux se sont développés avec la Chine, la Russie et l'Afrique du Sud.

Avec la Chine, un groupe de travail bilatéral ayant pour but d'accompagner les entreprises publiques chinoises dans leur évolution vers une gestion moins étatique, a été mis en place. Un séminaire de travail a eu lieu à Shanghai en 1997, un autre à Bordeaux en 1999 et un déplacement à Künming a été effectué en octobre 1999. Par ailleurs, un groupe de travail étudie la structuration du monde rural chinois.

D'autre part, le président Mattéoli a noué des liens privilégiés avec les autorités d'Afrique du Sud.

2. Les relations multilatérales

Elles sont fructueuses tant au niveau régional qu'au niveau international.

a) La coopération régionale

Le conseil économique a encouragé la coopération entre les états au sein de deux zones géographiques : l'Afrique et l'espace méditerranéen.

Depuis 1994, les conseils économiques et sociaux nord-africains et africains, tiennent chaque année un congrès et ont créé une Union africaine des conseils économiques et sociaux. Dans ces pays la nécessité d'organiser le dialogue social se fait particulièrement sentir et participe au développement de la démocratie.

De même, le président Mattéoli a encouragé la coopération entre les pays européens et méditerranéens. Depuis 1995, des réunions annuelles ont lieu afin de développer la coopération sur des sujets aussi sensibles que l'eau, l'énergie, les flux migratoires, etc...

b) Les structures internationales

Depuis 1989, des rencontres de tous les conseils économiques et sociaux sont organisées tous les deux ans. Elles eurent lieu à Québec (1991), Ouagadougou (1993), Lisbonne (1995), Caracas (1997) et à Port-Louis (1999).

Il a été décidé de créer une organisation internationale disposant de la personnalité juridique, propre aux Conseils économiques et sociaux. Ce projet s'est concrétisé à Port Louis en juillet dernier, le Président Mattéoli a été nommé président d'honneur de l'organisation.

Il a également été nommé président d'honneur du Conseil économique et social français après l'élection de son nouveau président Jacques Dermagne, et restera chargé des relations internationales.

B. LE BILAN DE MANDATURE SE SITUE EN RETRAIT PAR RAPPORT À LA PRÉCÉDENTE

1. Le bilan d'activité

Au cours de la dernière mandature, le CES a adopté 100 avis et études contre 122 au cours de la précédente. Il est particulièrement regrettable de constater que les demandes gouvernementales ont chuté de près de moitié (18 contre 35).

Les suites données aux travaux récents du Conseil ont été les suivantes :

•  Le Conseil saisi par le Premier ministre de la nouvelle organisation électrique française résultant de la directive européenne sur le marché de l'électricité a donné son avis le 13 mai 1998. Le rapport au Premier ministre rendu public le 2 juillet 1998 par M. Jean-Louis Dumont, député de la Meuse, rejoint très largement les conclusions du Conseil économique et social.

•  Certaines des propositions de l'avis sur l'avant-projet de loi d'orientation pour l'aménagement durable du territoire du 8 juillet 1998 ont été incluses dans le projet de loi qui a été soumis au Parlement et finalement adopté.

•  En outre, conformément aux recommandations énoncées dans divers avis " Urbanisation et citoyenneté dans les grandes agglomérations " adopté le 29 mai 1996 sur le rapport présenté par Mme Douvin et " la protection de l'enfance et de la jeunesse dans un contexte social en mutation " adopté le 25 mars 1998 sur le rapport présenté par M. Chauvet, la mixité sociale des quartiers et des villes devient un objectif de la politique du Gouvernement.

•  On peut également citer la décision prise par le Gouvernement de pérenniser le 1 % logement, conformément à la recommandation formulée par le Conseil économique et social dans son avis adopté le 25 mars 1998.

Le conseil économique et social constitue un outil utile au processus de décision politique dont le gouvernement se sert trop peu. Pourtant, les sujets sur lesquels il pourrait être saisi ne manquent pas (la réduction du temps de travail par exemple). La qualité de ses rapports est incontestée, c'est la raison pour laquelle, votre rapporteur tient à souligner qu'il est nécessaire de conforter son rôle, d'être attentif à ses demandes et de multiplier ses travaux.

CONSULTATIONS EFFECTUÉES EN APPLICATION DE L'ARTICLE 69 DE LA CONSTITUTION



 

Rapporteur

Date de
l'adoption par
le CES

Date de parution au J.O.

1°/ Projets de loi

a/ Demande d'avis :

 
 
 

1996 :

- Projet de loi d'orientation relatif au renforcement de la cohésion sociale

Mme de Gaulle Anthonioz

11 décembre

J.O n° 24 du 17 décembre 1996

1997 :

- Projet de loi d'orientation pour l'agriculture, l'alimentation et la forêt

Mme Lambert

23 avril

J.O n° 8 du 28 avril 1997

1998 :

- Projet de loi d'orientation agricole

- Projet de loi d'orientation pour l'aménagement durable du territoire

Mme Lambert

M. Bury

27 mai

8 juillet

J.O. n° 98-10 du 3 juin 1998

J.O. n° 98-14 du 13 juillet 1998

1999 : (premier semestre) néant

 
 
 

1°/ Problèmes de caractère économique et social

a/ Demande d'avis :

 
 
 

1996 :

- Les droits fondamentaux de l'homme au travail dans une économie mondialisée

- Les grandes orientations du contrat de plan Etat-SNCF 1996-2000

- Contribution du Conseil économique et social au débat sur le devenir du service national

Mme Raiga

M. Billet

M. Bastide

13 mars

24 avril

29 mai

J.O. n° 9 du 18 mars 1996

J.O. n° 13 du 29 avril 1996

J.O. n° 18 du 9 juillet 1996

 

Rapporteur

Date de
l'adoption par
le CES

Date de parution au J.O.

1°/ Problèmes de caractère économique et social

a/ Demande d'avis :

 
 
 

1997 :

- Le volontariat du service national

- Les systèmes de normalisation et de spécifications dans les appels d'offres internationaux

M. Michel

M. Ramphft

26 février

9 avril

J.O n° 3 du 28 février 1997

J.O. n° 7 du 17 avril 1997

1998 :

- Prévention et résolution des conflits du travail

- le 1 % logement

- La future organisation électrique française

M. Naulin


M. Lamarque

M. Hadas-Lebel

11 février


25 mars

13 mai

J.O. n° 98-2 du 18 février 1998


J.O. n° 98-4 du 30 mars 1998

J.O. n° 98-9 du 18 mai 1998

 
 
 
 

1999 (premier semestre) :

 
 
 

- La gestion des déchets ménagers :

une responsabilité partagée

- L'accompagnement des personnes en fin

de vie

- Les perspectives énergétiques de la France

à l'horizon 2010-2020

Mme Attar

M. Decisier

M. Gaudy

27 janvier

24 février

24 février

J.O. n° 99-2 du 1 er février 1999

J.O. n° 99-5 du 1 er mars 1999

J.O. n° 99-6 du 1 er mars 1999

2. Les modifications intervenues dans la désignation des nouveaux membres et dans les missions du Conseil économique et social

Le décret n° 99-453 du 3 juin 1999 a modifié le décret n° 84-558 du 4 juillet 1984 fixant les conditions de désignation des membres du conseil économique et social.

Désormais, au lieu de quatre représentants désignés par la Fédération de l'Education nationale, siégeront trois représentants désignés par l'Union nationale des syndicats autonomes et un représentant désigné par la Fédération syndicale universitaire.

En outre, la Nouvelle-Calédonie fait l'objet d'une mention particulière dans l'article 12 relatif à la désignation des représentants des activités économiques et sociales de l'Outre-mer.

La mission d'évaluation des politiques publiques du Conseil a été modifiée à la suite du décret du 18 novembre 1998. Le Conseil national de l'évaluation qui comprend trois représentants du Conseil économique et social a été installé le 16 février 1999, date proche de la fin du mandat qui n'a pas permis d'envisager une saisine.

3. Le nouveau président du CES, Jacques Dermagne, souhaite relancer les activités du Conseil.

M. Jacques Dermagne, nouveau président du Conseil économique et social, souhaite relancer les activités de l'institution. Son action s'articule autour de deux axes :

les méthodes de travail : il a fait part de sa volonté de rénover les méthodes de travail. Il souhaite faire réfléchir les différentes sections ensemble sur un même sujet et non plus cloisonner les travaux. Cette nouvelle optique permettra d'avoir une vision plus large des problèmes traités, et de proposer des solutions globales.

les thèmes des rapports : Jacques Dermagne a d'ores et déjà demandé l'auto-saisine du Conseil sur un sujet d'actualité : les retraites (rapporteur M. Teulade). Le rapport de conjoncture du deuxième semestre a été confié à M. Careil, et M. Fiterman a été élu rapporteur pour une saisine gouvernementale sur le mise en loi européenne française de la directive sur le gaz.

enfin, il a confié à M. Hadas-Lebel, ancien membre du Conseil économique et social, conseiller d'Etat, une mission de réflexion sur "la place du CES et les moyens de renforcer et de moderniser sa contribution à l'expression de l'intérêt général".

LES CONCLUSIONS DE CETTE RÉFLEXION SERONT RENDUES PUBLIQUES AU PRINTEMPS PROCHAIN. LE NOUVEAU PRÉSIDENT ET LE BUREAU DU CONSEIL DEVRAIENT ENSUITE PRÉSENTER LEURS NOUVELLES ORIENTATIONS ; ELLES AURONT SANS DOUTE UNE RÉPERCUSSION BUDGÉTAIRE DANS LE PROCHAIN PROJET DE LOI DE FINANCES.
EXAMEN EN COMMISSION



Réunie le mercredi 20 octobre 1999, sous la présidence de M. Alain Lambert, président, la commission a procédé à l'examen des crédits des services du Premier ministre - III Conseil économique et social , sur le rapport de M. Claude Lise , rapporteur spécial .

M. Claude Lise, rapporteur spécial des crédits du Conseil économique et social , a rappelé qu'en septembre dernier, il a été procédé au renouvellement du Conseil économique et social (CES) : 99 nouveaux membres ont été nommés et 132 reconduits.

Il a indiqué que les crédits inscrits dans le projet de loi de finances pour 2000 étaient marqués par la charge que représentent les pensions des nouveaux retraités. Il a ensuite analysé les crédits de ce budget qui s'élèvent, pour 2000, à un peu plus de 189 millions de francs, soit une majoration de 3,31 % par rapport au budget voté en 1999. Il a constaté qu'au chapitre 31-01, consacrés aux indemnités des membres du CES 125,75 millions de francs étaient inscrits, soit une augmentation de 6,10 % par rapport à 1999. Il a expliqué que ces crédits étaient destinés à financer l'augmentation des rémunérations publiques (1,014 million de francs), à poursuivre la réforme, entamée en 1999, qui vise à améliorer le fonctionnement des secrétariats des groupes (1,226 million de francs) et surtout à abonder la caisse des retraites des anciens membres. Il a remarqué que ce dernier poste s'élevait à 4,987 millions de francs et représentait de loin la plus importante mesure nouvelle du budget.

M. Claude Lise, rapporteur spécial a ensuite commenté les dépenses de personnel, dont la hausse - 0,77 million de francs- s'explique par différents mouvements : 0,405 million de francs destinés à honorer l'accord du 10 février 1998 portant augmentation générale des traitements de la fonction publique, 0,112 million de francs sont consacrés à la transformation d'un emploi d'administrateur en sous-directeur, et au repyramidage du corps des adjoints administratifs, et enfin 0,258 million de francs sont affectés au financement des augmentations induites par le " glissement vieillesse technicité ".

Il a relevé la quasi-stabilité des dépenses de matériel -en progression de 0,53 %, soit 0,06 million de francs- destinée à la poursuite de l'équipement informatique en logiciels. Quant à l'équipement administratif, retracé au chapitre 57-01, il diminue d'un tiers, avec un crédit de 4 millions de francs.

M. Claude Lise, rapporteur spécial, a ensuite présenté ses quatre principales observations sur ce budget qu'il a qualifié de budget de transition. Il a tout d'abord constaté que la légère progression des crédits était essentiellement destinée à financer des charges fixes, en observant que l'accroissement de la subvention à la caisse des retraites représentait, à elle seule, plus de 80 % de l'augmentation du budget. Il a rappelé qu'en 1995, année suivant le dernier renouvellement, le ministère des finances avait refusé de procéder à l'ajustement autorisé cette année. C'est la raison pour laquelle cette mesure revêt une importance particulière pour l'équilibre de la Caisse et a estimé la dépense nouvelle à 5 millions de francs environ. Il a fait remarquer que si l'on ajoutait à cela l'accroissement des dépenses liées aux augmentations générales de la fonction publique pour les seuls membres, l'ensemble des crédits supplémentaires accordés cette année se trouvaient entièrement consommés. Il a noté que ce n'est que grâce à la réduction de 2 millions de francs du chapitre équipements administratifs que le budget du Conseil économique et social affichait une progression raisonnable.

Il a ensuite abordé le problème de l'entretien du Palais d'Iéna et a souligné que depuis trois ans, 21 millions de francs avaient été consacrés à la rénovation du Palais d'Iéna, dont l'entretien avait un temps été négligé, et que les travaux les plus lourds -en particulier en matière de sécurité- avaient donc pu être menés à bien. Il a détaillé le plan plus modeste pour 2000 des travaux axé sur la mise aux normes de " sécurité incendie " d'une partie du Palais et à la réfection des façades. Il s'est félicité de la modernisation des moyens informatiques et de l'ouverture récente du site internet , en français et en anglais, du Conseil économique et social.

Il a ensuite déploré que le bilan de la dernière mandature soit en retrait par rapport à celui de la précédente -100 avis et études ont été adoptés contre 112 entre 1989 et 1994- et s'est inquiété de la baisse des demandes gouvernementales -35 entre 1989 et 1994, contre 18 au cours de la dernière législature-. En dépit de ces résultats, il a insisté sur la qualité des travaux du Conseil économique et social.

Il s'est félicité que la dernière mandature du Président Jean Mattéoli ait été marquée par un essor considérable des relations internationales et que le Conseil ait encouragé avec succès la création de conseils économiques et sociaux à travers le monde.

Dans une quatrième observation, M. Claude Lise, rapporteur spécial, a abordé les projets du nouveau président.

Il a annoncé que le nouveau président du Conseil économique et social, M. Jacques Dermagne, lui avait fait part de sa volonté de donner un nouveau souffle à cette institution. Il a répété sa conviction de l'utilité du Conseil. Il a souligné que la composition du CES permettait aux différents acteurs économiques et sociaux toutes tendances confondues, de confronter leurs idées dans un débat utile à la démocratie.

Il s'est félicité des projets du président Jacques Dermagne qui souhaite que les travaux du CES aient un plus large impact auprès de nos concitoyens et qui envisage de rénover les méthodes internes de travail. Il a fait remarquer que le Conseil s'était d'ores et déjà saisi du problème des retraites et faisait l'objet d'une saisine gouvernementale sur la directive européenne sur le gaz.

Il a informé la commission qu'au mois d'avril prochain le président présenterait ses orientations qui auraient des incidences financières certaines, la relance de l'institution impliquant un accroissement des moyens.

M. Claude Lise, rapporteur spécial , a alors proposé l'adoption des crédits du Conseil économique et social.

Un débat s'est ensuite engagé.

En réponse à M. Alain Lambert, président , qui s'interrogeait sur le fonctionnement de la caisse des retraites, M. Claude Lise a expliqué que cette caisse était autonome et que ses ressources provenaient des cotisations des conseillers, à compléter par des cotisations patronales et une subvention.

Répondant à M. François Trucy , le rapporteur spécial a indiqué que les conseils économiques et sociaux régionaux étaient autonomes et que certains de leurs membres pouvaient être nommés au Conseil économique et social national.

A l'issue de ce débat, la commission des finances a décidé de proposer au Sénat d'adopter les crédits du Conseil économique et social .




Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page