IV. PRINCIPALES OBSERVATIONS DU RAPPORTEUR

Comparée à la loi de finances pour 1999 (qui a, notamment, mis en place le contrat de croissance et de solidarité, réformé la taxe professionnelle et entamé la processus de baisse des droits de mutation), la loi de finances pour 2000 ne comporte pas de mesure " phare " en matière de finances locales, mis à part la contrepartie financière du projet de loi relatif à la prise en compte des résultats du recensement général de 1999 pour la répartition des dotations de l'Etat aux collectivités locales , présenté en conseil des ministres le 22 septembre dernier et déposé sur le bureau de l'Assemblée nationale.

A. LES CONSÉQUENCES DU RECENSEMENT METTENT EN ÉVIDENCE LES LIMITES DE LA DGF

1. Les effets d'une prise en compte du recensement selon les règles actuelles

Le nombre d'habitants est un critère déterminant pour la répartition des dotations qui composent la DGF, et notamment pour la principale d'entre elles, la dotation forfaitaire 98( * ) .

Depuis la réforme de la DGF en 1993, le montant de la dotation forfaitaire perçu chaque année par les collectivités évolue en fonction d'une fraction du taux de progression de la DGF totale. Il est cependant revalorisé en cas d'augmentation de la population de cette collectivité, dans le cadre d'un recensement général ou d'un recensement complémentaire, selon des modalités prévues à l'article L. 2334-9 du code général des collectivités territoriales.

Cet article dispose que " en cas d'augmentation de la population d'une commune constatée à l'occasion d'un recensement général ou complémentaire, la dotation forfaitaire revenant à cette commune est calculée en appliquant au montant antérieurement perçu un taux d'augmentation égal à 50 p. 100 du taux de croissance de la population telle qu'elle a été constatée ". En cas de baisse de la population, le montant de la dotation forfaitaire perçue par la commune n'est pas modifié.

L'application du droit existant à la prise en compte dans la DGF des 2 millions d'habitants supplémentaires issus du recensement général conduirait à une progression " sans précédent " , selon l'expression du ministère de l'intérieur, du volume de la dotation forfaitaire : 1,545 milliard de francs.

Comme la DGF est une enveloppe fermée, cet accroissement serait compensé à due concurrence par une réduction de la dotation d'aménagement de la DGF, qui comprend les dotations de solidarité (DSU et DSR) et la dotation d'intercommunalité.

Compte tenu de l'augmentation limitée de la DGF entre 1999 et 2000, l'application du droit actuel se traduirait par une baisse de 23 % du montant de la DSU et de 28 % du montant de la DSR .

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