2. Les limites posées à l'affectation de la fiscalité au BAAC

Le Conseil constitutionnel a, dans sa décision sur la loi de finances pour 1998, rappelé que l'affectation des recettes fiscales à un budget annexe ne devait pas excéder un certain niveau.

La création du FIATA apporte sans doute sur ce point une certaine marge en ce sens qu'elle permet de financer à travers la fiscalité des dépenses qu'un budget annexe ne saurait comporter en trop grande quantité sans risque juridique.

Néanmoins, la vulnérabilité des redevances perçues par le budget annexe associée à la montée en charge de dépenses d'investissement ou financières qu'il sera délicat de financer par leur moyen conduisent à nourrir des inquiétudes sur la pérennité du BAAC.

Il faut d'ailleurs souligner que la tendance à l'accroissement de la fiscalité affectée au BAAC qui provient de l'affectation d'une partie de la taxe d'aviation civile, qui a succédé en 1999 à la taxe de sécurité et de sûreté, à un compte d'affectation spéciale (le FIATA) créé également l'an dernier pour couvrir certaines charges autrefois imputées au BAAC. -v. infra- aurait dû être non seulement interrompue cette année mais bel et bien inversée.

Le partage du produit de cette taxe est déterminé chaque année en loi de finances. L'an dernier, 97 millions de francs avait été rattachés au FIATA et 1.279,5 millions de francs au BAAC.

Cette année, la loi de finances prévoit une clef de répartition plus favorable au compte d'affectation spéciale puisque celui-ci devrait percevoir 361 millions de francs (22,3 % du produit de la taxe d'aviation civile). Dans ces conditions, le BAAC ne bénéficierait plus que de 77,7 % de la recette contre 90 % l'an dernier, soit 1.258,4 millions de francs.

En dépit de la baisse sensible de la part réservée au BAAC, la prévision de recettes n'est que peu minorée par rapport à l'an dernier (- 21 millions). Cette inertie s'explique par la très forte augmentation du produit de la taxe d'aviation civile dont les taux unitaires sont pourtant inchangés dans le projet de loi de finances pour 2000.

Au total, le produit de la taxe d'aviation civile passe de 1.376,5 millions (estimations 1999) à 1.619,4 millions (estimations 2000). Ce ressaut considérable aurait dû être contrecarré par une diminution des taux qui n'est pas proposée dans le projet de loi de finances.

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